Banque : « Mariage pluvieux... »

Les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires se sont donc mariées, hier. 34 millions de clients. 7700 agences. Ce sera le deuxième groupe bancaire en France. Ce nouvel ensemble, c'est un attelage solide...

Un mariage forcé, sans faste, tristounet, dans la tempête, sous le pluie donc. L'union consacrée hier entre l'Ecureuil et les Banques Pop, on peut effectivement s'interroger sur son avenir. Une fusion entre deux entreprises, ce n'est jamais facile. Les conditions de cette fusion-là la rendent plus difficile encore. Trois questions.

Un : deux canards boîteux, est ce que ça fait une gazelle dynamique? Ce mariage, c'est le rapprochement entre deux banques malades. Elles ont perdu chacune, l'an dernier, beaucoup d'argent. 2 milliards pour les Caisses d'Epargne. 500 millions pour les Banques Pop. Des pertes liées à leur flirt de ces dernières années, à leur enfant commun, la banque

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, c'est vrai. Il faudra sûrement que les deux parents renoncent à leur folie, qu'ils en reviennent à leur métier d'origine, la banque de détail. Pas facile de se couper ainsi les ailes !

Les personnels des deux banques sont prêts à jouer la fusion ?

C'est la seconde question. Oui, tout cela, ça s'est fait au dessus de leur tête. Une banque, c'est quand même, d'abord et avant tout, des collaborateurs. Plus de 100.000 au total dans les deux groupes. Le rapprochement entre les « rouges », ceux de l'Ecureuil et les « bleus », ceux des banques, c'est un sacré choc. Un choc de cultures. Les conditions du mariage ont créé de nouveaux ressentiments. Les « rouges » (L'Ecureuil) ont le sentiment de s'être fait avoir : ils ont perdu, il y a quelques mois, leur patron, Charles Milhaud. Ils se voient coiffés par celui des « Bleus », Philippe Dupont. De leur côté, les « bleus », très esprit d'entreprise, ne sont pas vraiment enthousiastes à l'idée de travailler avec les « rouges », qu'ils prennent pour des fonctionnaires.

Les faire travailler ensemble, un défi pour le nouveau patron, François Pérol. Il va falloir qu'il s'impose.

Oui, troisième interrogation. La polémique politique sur sa nomination va se poursuivre. Ca ne va pas lui faciliter la tâche. Dans les deux banques, on rappelle que c'est lui, comme conseiller auprès des Banques Pop, qui avait conçu

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, la catastrophe à l'origine du désastre actuel. On ne conteste pas ses compétences, mais ses compétences comme banquier d'affaires, chez Rothschild, pas comme gestionnaire de réseaux. « Il n'a jamais géré que sa secrétaire. », ironisait un cadre de l'Ecureuil. Là, il a sous ordres 100.000 personnes. C'est vraiment un autre métier.

Alors, on le voit, cette union consacrée en pleine tempête financière, ça ne va pas être une promenade de santé ! Ni pour les salariés, ni pour leur nouveau patron. Les clients, vous et moi, eh bien, ils peuvent se rattacher à la sagesse populaire. Rappelez vous le dicton. Il dit : « Mariage pluvieux, mariage heureux »

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