Plans sociaux

Un nouveau plan social annoncé hier : Faurecia, le fabricant d'équipement automobile va supprimer 1215 suppressions emplois d'ici à 2011 (25% de ses effectifs en France). Les plans sociaux, les entreprises en font-elles trop, Erik Izraelewicz ?

ArcelorMittal

, Amora, Bata,

Peugeot

, la Camif, la Redoute, Sanofi, Sony...on peut en tout cas parler en ce début d'hiver d'une véritable avalanche de plans sociaux. En octobre, il y en avait déjà deux fois plus qu'en janvier. Il y en a dans tous les secteurs - l'automobile et ses fournisseurs, bien sûr, mais aussi la pharmacie, l'électronique, la distribution... Dans certaines régions, l'hémorragie est dramatique. Ca va se traduire, dans les mois qui viennent, par une envolée du chômage. La dégradation est, cette fois-ci, beaucoup plus rapide, beaucoup plus violente que lors de la dernière récession, en 93.

Alors, les entreprises en font-elles trop ? Il y en a sûrement qui profitent de la crise pour faire passer des plans qu'elles avaient depuis longtemps dans leur carton. Il y en a aussi, c'est vrai, qui font porter à la crise financière le chapeau des mutations de leur secteur - c'est le cas par exemple dans le commerce ou la distribution pharmaceutique.

Ces plans sociaux, ça fait surtout plaisir à la Bourse ?

Allez, avec ces histoires de licenciements boursiers, arrêtons de dire des âneries ! L'idée que la Bourse applaudirait systématiquement tous les licenciements, c'est tout simplement une idée fausse. Les entreprises les plus appréciées, en Bourse, ce sont sur le long terme celles qui créent le plus d'emplois.

Faurecia

a annoncé hier des licenciements : son cours a baissé. Idem pour

ArcelorMittal

,

Peugeot

et d'autres. Leurs plans sociaux n'ont pas stoppé la dégringolade de leurs actions. La Bourse, comme vous et moi, on sait que quand une entreprise licencie, c'est qu'elle va mal. Elle sait que ce ne sont pas des suppressions d'emplois qui vont régler tous ses problèmes.

L'Etat promet d'aider les licenciés économiques. Les entreprises ont moins de scrupules à licencier, non ?

Oui, il peut y avoir, des effets pervers de ce type. La protection, renforcée, des licenciés, ça peut fonctionner comme un pousse au crime.

Cela étant, le vrai problème, il n'est pas là. Il faut bien voir que la crise, la crise industrielle notamment, est cette fois-ci particulièrement violente. Si les entreprises licencient, ce n'est ni pour plaire à la Bourse, ni pour déclencher des procédures de soutien étatique, c'est généralement pour tenter de sauver ce qui peut l'être. La production industrielle est en chute libre. Dans l'automobile par exemple, le marché s'est effondré. Les constructeurs ne peuvent pas continuer à produire pour rien. Quand une entreprise n'a plus de clients, plus de rentrées d'argent, plus de banquiers non plus, conserver tous ses salariés, ne pas bouger, c'est prendre le risque de devoir, très vite, tous les licencier...

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