Un krach long

Rien ne va plus à la Bourse de Paris. Hier, le Cac 40 a enregistré sa septième journée de baisse consécutive. New York, au plus bas depuis dix ans, a connu en revanche un sursaut. C'est la déprime chez les boursicoteurs...

Oui, cette hausse de 3,3% hier à Wall Street ne doit pas faire illusion. Ce que nous vivons, depuis l'été 2007 et ce en dépit des sursauts comme celui d'hier, c'est un krach lent, rampant, un krach long, si l'on veut. En dix-huit mois, depuis les débuts de la crise des subprimes, les indices de Paris, de New-York et d'ailleurs ont, grosso modo, fondu de moitié. Ce qui valait 100 en juillet 2007 ne vaut plus que 50 aujourd'hui. Il y a bien régulièrement des yoyos. La tendance reste portant incontestable : elle est à la baisse. Elle a conduit à des valorisations d'entreprises qui n'ont plus beaucoup de sens ! Alors, qu'est ce qui explique qu'après dix huit mois, la dégringolade continue ?

C'est que les entreprises cotées sont en mauvaise santé ?

Pas vraiment. La situation des entreprises individuelles, ce n'est d'ailleurs plus aujourd'hui le problème. Toutes les sociétés, en forme ou en pleine déprime, sont en réalité précipitées dans un même mouvement, dans une même chute. Il n'y a pratiquement plus aucune entreprise dans le monde qui cotent plus aujourd'hui qu'il y a dix-huit mois. Non, ce qui explique ce krach, c'est un doute d'abord, une certitude ensuite.

Le doute, c'est celui de l'opinion, des investisseurs, des marchés sur la capacité des Etats à enrayer la crise bancaire, à faire repartir la machine à distribuer du crédit. Tous, ils ont le sentiment que, depuis l'été 2007, on a tout essayé. Paulson 1, Paulson 2, Paulson 3, Brown 1, Brown 2...des plans successifs, un peu partout, à chaque fois plus colossaux, ont été mis en place. Les banques centrales s'y sont mises aussi. Pour l'instant, il faut le reconnaître sans grand succès.

La certitude, c'est quoi ?

C'est qu'on est entré dans une crise économique qui touche tout le monde, qui sera longue surtout. On avait cru que certains secteurs seraient épargnés - l'assurance par exemple. On voit ces jours-ci, avec AIG ou AXA, qu'il n'en est rien ? On avait cru que certains pays, les pays émergents notamment, étaient immunisés. La chute de l'Est et de l'Asie montre qu'il n'en est rien.

Alors, la dégringolade va-t-elle se poursuivre ? « Les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel », dit un dicton boursier. Manière de dire que toute hausse a une fin ! Son pendant, c'est que « La racine des arbres ne descend jamais jusqu'en Enfer.» Manière de dire que toute baisse finit tôt ou tard aussi par s'arrêter. Elle s'arrêtera quand les perspectives économiques s'éclairciront, quand surtout les investisseurs auront retrouvé confiance dans la capacité des Etats à maîtriser le cours des choses. La réaction, hier, de Wall Street aux discours de Barack Obama et de Ben Bernanke montre qu'ils en ont envie, qu'ils sont prêts à leur refaire confiance. Un signe d'espoir donc !

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