La baisse de l'euro va stimuler la croissance : vrai ou faux ?

La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, la baisse de l'euro est vraie bouffée d'oxygène. par Olivier Passet, Xerfi

En première lecture, le décrochage de l'euro est spectaculaire, notamment lorsqu'on se polarise sur le chiffre le plus commenté, c'est-à-dire la parité euro-dollar.  De l'ordre de 15 % depuis avril de l'année dernière,  et une parité qui a brisé le seuil symbolique des 1,20, une première depuis 10 ans.

Mais lorsque l'on prend la mesure de l'ensemble des mouvements de change depuis cette date, on saisit rapidement que les choses ne sont pas si simples. Nombre de devises ont accompagné l'euro dans sa baisse... voir plus pour ceux qui sont déstabilisés financièrement.  Le rouble bien-sûr,  le real brésilien ensuite, mais aussi le yen, le franc suisse et  la Livre. Même le  dollar canadien s'est déprécié sur la période vis-à-vis du dollar américain.  Dans une moindre mesure aussi le Won coréen. Autrement dit, l'euro n'a pas gagné en compétitivité sur tous les marchés, ou du moins pas dans les proportions  que suggère sa parité à l'égard du dollar.

Une faible dépréciation vis à vis de l'ensemble des monnaies

C'est la moyenne de ces mouvements pondérés par la structure ne notre marché à l'exportation... autrement dit le taux de change effectif. Et si l'on regarde cet indice pour la France, on déchante rapidement par rapport à ce que suggère la parité euro-dollar.  L'euro, vu de la France, se serait déprécié de 2,4% en seulement par rapport à l'ensemble des monnaies. Et de 3,9%  si j'intègre le récent décrochage de janvier. Non seulement d'autres devises se sont dépréciés, mais de surcroît près de la moitié de nos exportations se font en zone euro et ne bénéficient pas de la dépréciation.  Ce n'est pas suffisant pour changer la face de la croissance.

On aurait pourtant tort de s'arrêter là, contrairement à ce que font nombre de modélisateurs :

  •  1/ Le choc est un choc symétrique qui touche l'ensemble des pays de la zone en même temps. Autrement dit c'est le taux de change effectif de la zone considérée en bloc qu'il faut considérer.
  •  2/ La désinflation en zone euro, plus prononcée que dans le reste du monde, crée un avantage compétitif supplémentaire. C'est donc le taux de change effectif de la zone euro qu'il faut considérer.

Le premier indice, c'est-à-dire le taux de change effectif de la zone,  c'est déprécié de près de 7 % depuis mars-avril.

Lorsque j'intègre l'effet différentiel de prix.  Le taux de change effectif, dit réel, s'est déprécié lui de 7 à 8 % depuis mars-avril 2014. C'est donc un choc significatif qui atteint l'ensemble de la zone euro.  Un choc qui pourrait produire 0,5 à 1 point de croissance supplémentaire sur un horizon de 1 à 2 ans. Pas de quoi résoudre nos problèmes de croissance à long terme, mais une bouffée d'oxygène qui redonne une seconde chance à la reprise européenne à court terme.

 >> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

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Commentaires 33
à écrit le 24/01/2015 à 19:14
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Comme dit ci dessus, la baisse de l euro est la meme pour tous les membres de la zone euro et comme on fait principalement des affaires avec les membres de la zone euro, au final ca changera pas grand chose. Il faut se rendre compte que l unification...

à écrit le 24/01/2015 à 9:56
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c'est allemagne qui va quitter l euro!!!!

à écrit le 23/01/2015 à 19:53
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C'est l'occasion ou jamais de revenir au franc.

à écrit le 23/01/2015 à 18:32
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La seule chose que cette pratique va avoir, c'est d'augmenter le prix des produits pour donner encore plus de notre argent aux grands groupes mondiaux qui nous ruine toujours plus.

à écrit le 23/01/2015 à 18:14
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BONJOUR A TOUS. COUT DU TRAVAIL EN FRANCE 35.60€ DE L HEURE. ESPAGNE 22.68€ DE L HEURE. A savoir que ces plus vont profiter a tous les pays européen mais ne change en rien au cout du travail encore trop élevées en France.

à écrit le 23/01/2015 à 15:42
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L AMERIQUE DEVIENT MOINS DEPENDANTES DU PETROLES T EN MIEUX POUR EUX? LE DOLLARD PREND DE LA VALEUR GRACE AUX GAZS DE CIYSTE ?// LA QUESTION EST POUR CONBIEN DE TEMPT?????// //10 OU15ANS??????? // AUX AUTRE PAYS DE S ADAPTEZ ? POUR L INSTANT CELA V...

à écrit le 23/01/2015 à 14:48
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Le Yen, la livre, le dollar canadien, toutes. Du coup le gain de compétitivité est à relativiser. Si je dis à mon client russe que je lui baisse son prix d'achat en dollar de 5%, cela va lui faire une belle jambe. En fait, c'est surtout les entrepris...

à écrit le 23/01/2015 à 13:31
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J'ai la chance de travailler dans l'import-export avec des entreprises européennes et des françaises et il faut se rendre à l'évidence que les français sont moins armés pour l'export que dans les autres pays. Pratique des anglais (y compris l'anglais...

le 23/01/2015 à 13:35
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je voulais dire. Désolé la mienne a fourché.

le 23/01/2015 à 15:27
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EXAT???

à écrit le 23/01/2015 à 12:38
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Vous avez raison... l'industrie fonctionne en Allemagne, mais l'Etat français détruit l'emploi. Pourquoi faire des emplois on préfère le chômage? La croissance et l'emploi c'est du bavardage... les allemands ont moins de 5%. Il faudrait plutôt ...

à écrit le 23/01/2015 à 12:34
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ah qu'il est doux de lire les commentaire : il y a 6 mois "l 'euro la source de tous nos maux .. il est trop fort .. il favorise l'allemagne il est ceci il est cela" aujourdh'ui "ah l'euro source de tous nos maux il est trop faible ... il favorise ...

à écrit le 23/01/2015 à 12:31
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c'est une devaluation qui ne veut pas dire son nom...! cqfd que la dette de l'etat ce reglera par les petit epargnants..qui perde du pouvoir d'achat. alors que la dette ce remboursera plus facilement .

à écrit le 23/01/2015 à 12:17
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L'euro n'y changera rien, tant qu'on fait dans le haut administrateur malthusien et feignant du comité de l'oeuf qui fait détruire la production, on réduit la population active et le PMI se réduit alors qu'il augmente en Allemagne...

à écrit le 23/01/2015 à 11:29
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ce que l on payer avant un franc est passer a 1 euro il faut que l euro arrive au meme niveau qu était le franc

à écrit le 23/01/2015 à 11:11
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Et donc, si les autres devises se déprécient aussi on change juste d'échelle en conservant le différentiel entre devises. Pas de quoi y trouver un avantage compétitif.

le 23/01/2015 à 11:55
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NUL, si l'euro revenait au niveau du franc, les salaires seraient divisés par 6,6 ! bravo pour cette bonne idée

le 23/01/2015 à 18:35
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C'est déjà le cas; allez faire les course avec 2 euros vous ramènerais pas grand chose, alors qu'avant avec 10 francs... Pourtant 2€>10frs...

à écrit le 23/01/2015 à 10:39
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Question : quand est il du pétrole que nous payons en dollar ? vu le poids de cette source d'énergie, ca ne doit pas être négligeable.

à écrit le 23/01/2015 à 9:45
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Tous les pays font la même chose, le Japon, les USA, l'Europe, ils pensent qu'en diminuant la valeur de la monnaie on va relancer la machine, la BCE pense avec l'aide des politiques pouvoir stimuler la croissance de cette façon là. Il faut dire que l...

le 23/01/2015 à 12:40
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Si c'est si caricatural, va voir dans les autres pays si l'herbe et plus verte. Bon débarras, la France se portera mieux en gardant les gens positifs.

le 23/01/2015 à 19:42
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C'est l'heure de la sieste gepitau.

à écrit le 23/01/2015 à 8:59
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L’effet le plus positif sera de tuer dans l’oeuf les velléités de certains partis demago-populistes de sortir de l’euro pour pouvoir dévaluer … maintenant c’est fait …

le 23/01/2015 à 13:02
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Cela confirme le fait qu'une dévaluation est nécessaire face a la démagogie de la politique de l'UE

le 23/01/2015 à 13:05
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Une confirmation de l'erreur du dogme appliqué a la construction de l'union européenne

le 24/01/2015 à 8:55
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Il ne manque plus que la maîtrise des frontières (douanes) et la préférence nationale (prestation sociales)... Vivement 2017!

à écrit le 23/01/2015 à 8:50
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Le choc attendu de la baisse de l'euro ressemblera, à l'effet d'un aditif d'octane dans l'essence d'un moteur. Un accroissement de compression, mais cela ne transforme jamais une Dacia en Porsche.. Par ailleurs les consommateurs vont payer plus cher ...

le 23/01/2015 à 10:29
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C'est justement l'effet attendu : augmentation de l'inflation. Sauf que cette augmentation ne procède pas d'une hausse d'activité, mais d'une manipulation des cours monétaires. L'effet final sera une baisse du pouvoir d'achat si le chômage ne baisse ...

à écrit le 23/01/2015 à 8:40
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surement un avantage dans l’aéronautique ou notre principal concurrentt est américain, pour le reste n’oublions pas que nos principaux partenaires commerciaux sont eux aussi en euro

le 23/01/2015 à 16:46
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@mouis; même pas puisque le prix des avions est libellé en dollars US :-)

à écrit le 23/01/2015 à 8:35
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ca va surtout permettre aux financiers banques et autres de se repositionner et au final l'économie réelle n'y verra que du feu... quand j'entends parler dans ma boîte du carnet de commandes vide des la semaine 7 je me dis que l'année commence vraime...

à écrit le 23/01/2015 à 8:26
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exportatrices hors zone Euro (qui vont voir leurs marges augmenter sans aucune réforme). Voir l'exemple du Japon.

à écrit le 23/01/2015 à 8:10
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Et merci de relancer la bulle financière...

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