COM-ENT s'engage contre le harcèlement

OPINION. Il est de notre responsabilité de participer au respect de chacun.e et de faire d’un environnement bienveillant la norme.
En six jours seulement, 175 cas de harcèlement moral et 66 cas de harcèlement sexuel au travail ont été recensés parmi les 360 réponses reçues par COM-ENT.
En six jours seulement, 175 cas de harcèlement moral et 66 cas de harcèlement sexuel au travail ont été recensés parmi les 360 réponses reçues par COM-ENT. (Crédits : iStock)

COM-ENT est la première organisation professionnelle de communicants e t communicantes à s'être impliquée, depuis 2012 avec la création du réseau "Toutes Femmes, Toutes Communicantes", dans la lutte contre le sexisme et à s'engager, plus largement, à combattre toute forme d'agissement s'opposant au respect de la dignité humaine dans le secteur de la communication. Engagement renforcé en 2016 avec la mise en place de la campagne "No More Clichés" et l'élaboration d'un kit militant ouvertement pour une communication non sexiste.

Le lundi 4 mars, le monde de la communication et de la publicité constatait avec effarement qu'il n'était, hélas, pas épargné par le fléau du harcèlement moral et sexuel. Mais pourquoi l'aurait-il été face à un phénomène dont on ne peut que constater l'ampleur. Chez COM-ENT, nous estimons qu'il est aussi de notre responsabilité de participer au respect de chacun.e et de faire d'un environnement bienveillant la norme. Suite à ces révélations, COM-ENT a lancé, du 28 mars au 3 avril, un sondage en ligne auprès des professionnel.le.s de la communication, afin de prendre toute la mesure du phénomène de harcèlement moral et sexuel dans notre secteur dans l'objectif d'y apporter des réponses concrètes.

Un dispositif dédié

Car, si les agissements de certain.es ne doivent pas nuire à toute une profession, il est également de notre devoir de les dénoncer. Les résultats du sondage corroborent malheureusement ceux plus généralement constatés dans l'ensemble des secteurs et organisations. En six jours seulement, 175 cas de harcèlement moral et 66 cas de harcèlement sexuel au travail ont été recensés parmi les 360 réponses reçues. S'il affecte prioritairement les femmes et les jeunes, particulièrement exposé.es, le harcèlement moral et sexuel n'épargne personne quel que soit le genre et ne se limite pas non plus au rapport de subordination hiérarchique.

Ces chiffres sans équivoque confirment l'urgence de mettre en place des actions et des moyens dédiés pour protéger et aider les salarié.es et prévenir toute forme d'agression. Fort de ces convictions, le Conseil d'Administration de COM-ENT a voté la mise en place d'un dispositif dédié, composé d'une hotline et d'un dispositif d'accompagnement à destination de toutes celles et ceux qui ont été, sont ou pensent être victimes ou témoins d'une situation de harcèlement moral ou sexuel sur leur lieu de travail. Par la mise en place de ce dispositif, COM-ENT réaffirme sa conviction : nous, communicant.es, avons une véritable responsabilité.

Une démarque qui s'inscrit dans un contexte international

Parce que notre profession se positionne à l'avant-garde des tendances sociétales, en contribuant à la création et à la diffusion de messages qui vont imprégner la société, elle a la capacité de perpétuer des images fortes, mais aussi d'insuffler de nécessaires changements. Pour combattre le sexisme et/ou toute forme d'agissement contraire au respect de l'intégrité humaine dans notre profession, il faut avant tout savoir se remettre en question pour responsabiliser l'ensemble de la profession.

Cette démarche n'est bien entendu pas isolée et s'inscrit dans un contexte international de prise de conscience : le Comité des ministres du Conseil de l'Europe a adopté, le 27 mars dernier, une recommandation de prévention sur la lutte contre le sexisme. Ce texte, s'il n'a pas de valeur contraignante, contient la première définition du sexisme reconnue à l'échelle internationale, une grande avancée. Outre l'invitation, adressée aux Etats-membres, à la mise en œuvre de réformes législatives et l'adoption de pénalités financières, il préconise l'adoption de mesures de sensibilisation et « l'élaboration de guides pratiques pour un langage et une communication non sexiste et exempts de genre, à utiliser dans les documents de l'administration publique », une bonne pratique vouée à s'appliquer à l'ensemble des secteurs d'activité. Dont, bien évidemment, le nôtre.

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Commentaires 2
à écrit le 14/04/2019 à 9:52
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Une association ne peut pas accompagner les victimes d’harcèlements complètement. Tous les cas d’harcèlement doivent passer par la «  case justice «  c’est indispensable pour faire cesser le processus sinon ce n’est pas de l’harcèlement. Stop aux ama...

à écrit le 10/04/2019 à 8:32
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" COM-ENT réaffirme sa conviction : nous, communicant.es, avons une véritable responsabilité." Exactement, et profiter de l'expérience massive que génère internet qui a abondamment redirigé les citoyens vers du langage écrit ou visuel du moins vi...

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