Investir responsable, ce n'est pas si compliqué

TRIBUNE. A peine 5% des Français déclarent investir dans des fonds socialement responsables. Face à la multitude de sigles, acronymes et autres labels de finance responsable, la plupart des épargnants sont, il est vrai, un peu perdus. Or, épargner pour le bien de la planète et l'avenir de ses enfants est, en réalité, très simple et devrait être simplement...naturel ! Par Jean-Sébastien Antoniotti, président de l'association d'assurés ANPERE.
ean Sébastien Antoniotti, président d'ANPERE.
ean Sébastien Antoniotti, président d'ANPERE. (Crédits : DR)

En matière de finance responsable, les Français n'ont pas peur du paradoxe. 63% d'entre eux disent en 2018 accorder une place importante aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placement (1). Soit 15 points de plus par rapport à 2017 (48%). On peut y voir là le signe d'une prise de conscience grandissante chez les épargnants de l'importance de soutenir financièrement les entreprises respectueuses de leur environnement et de leur main d'œuvre. Las, seulement 5% des mêmes sondés déclarent avoir déjà investi dans un fonds socialement responsable. Un pourcentage qui, lui, évolue peu d'année en année.

On peut se demander pourquoi il existe un tel décalage entre les propos et les actes. L'une des réponses au faible engouement de nos compatriotes pour l'investissement socialement responsable (ISR) vient sans doute de la myriade de sigles, acronymes et autres labels qui peuplent la finance responsable. ISR, critères ESG, label TEEC (2), approche « Best-in-class » (3)... Il y a, il est vrai, de quoi y perdre son latin. Pourtant, si l'on fait fi de ce jargon abscons, épargner utile s'avère d'une grande simplicité et devrait s'imposer comme une évidence.

Très simplement, le souscripteur d'un contrat d'assurance vie peut très bien demander à son assureur la composition de son actif général. Il saura ainsi si son fonds en euros est investi dans des secteurs controversés ou présentant des risques sociaux ou environnementaux majeurs comme les armes controversées, le charbon, le tabac, l'huile de palme ou les productions les plus énergivores de pétrole telles que les sables bitumineux. L'épargnant pourra également constater si son assureur alloue une partie de ses investissements à des actifs « verts » ou à des initiatives alliant recherche de performance financière et impact positif durable. Il peut privilégier les unités de compte sélectionnées sur la base de critères privilégiant les aspects sociaux ou environnementaux, voire labellisées « responsables » et peu importe s'il ne saisit pas toutes les différences entre les labels ISR et TEEC.

Encore plus simple : opter pour une gestion sous mandat (également appelée « gestion pilotée ») répondant à ces critères. Après avoir défini son profil d'épargnant (« prudent », « équilibré », « dynamique ») qui mesurera son degré d'appétence au risque, les capitaux du souscripteur seront investis dans des fonds, préalablement sélectionnés et audités, composés de valeurs œuvrant en faveur de la transition énergétique, du recyclage des déchets, du développement des énergies renouvelables ou du respect des droits sociaux et syndicaux.

De cette manière, l'épargnant devient acteur de l'amélioration du monde de demain. Il investit pour l'avenir de ses enfants, de ses petits-enfants et de l'humanité en général. Il donne un sens à son épargne, sans oublier sa performance. Les études montrent en effet que l'investissement socialement responsable offre les mêmes niveaux de rendement que les placements « classiques ». En optant pour des fonds ISR, l'épargnant ne sacrifie donc rien.

En outre, si le choix de ce type d'investissement se généralise, les entreprises ne respectant pas les critères responsables auront de plus en plus de mal à se financer sur les marchés et devront adapter leurs comportements. C'est aussi simple que cela...

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(1) Sondage publié le 25 septembre 2018 et réalisé par l'Ifop auprès d'un échantillon représentatif de 1.002 personnes âgées de 18 ans et plus (dont 87% possèdent au moins un produit d'épargne) pour le compte de l'agence de notation sociale Vigeo Eiris et le Forum pour l'investissement responsable (FIR).

(2) Critères ESG : critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance - label TEEC : Transition Energétique et Ecologique pour le Climat.

(3) Meilleur dans son secteur d'activité

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Commentaires 2
à écrit le 31/01/2019 à 10:40
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MDR LOL

à écrit le 30/01/2019 à 9:29
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"A peine 5% des Français déclarent investir dans des fonds socialement responsables." ET combien de français investissent déjà au moins ? Votre article manque cruellement de référence, emballer c'est peser. On peut faire dire ce que l'on veut aux...

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