La virtualisation du poste de travail, un remède contre l'impact de l'inflation et la pénurie des composants

OPINION. La technique de la virtualisation du poste bureautique permet non seulement de réaliser des économies, mais d'allonger la durée de vie d'un parc informatique. C'est aussi une réponse pertinente contre les cyberattaques. Par Jean-Marc Gonon, directeur général de la société Wisper.
(Crédits : Reuters)

L'année 2022 pourrait rester dans les esprits comme une année pivot où la notion d'abondance de biens, de services et de financement a été remplacée par des préoccupations de pénuries, d'inflation et, sans doute, de raréfaction du crédit. L'inflation augmente partout dans le monde, les taux d'intérêt suivent le mouvement à la hausse et les établissements bancaires deviennent un peu plus frileux. En 1981, l'État fédéral américain empruntait à plus de 15% sur trente ans ; quarante-et-un ans plus tard, il emprunte à plus de 2,5% sur la même durée. Cela peut sembler raisonnable, mais c'est le double du rendement proposé en 2020 (environ 1,30%) et cela a des répercussions sur l'ensemble du financement de l'économie.

Recours au chômage technique

La pandémie, puis la guerre en Ukraine, ont démontré qu'une situation confortable qui semblait acquise était beaucoup plus fragile qu'on ne pouvait l'avoir anticipée. On a déjà constaté des conséquences dramatiques pour certaines filières comme celle de l'automobile qui, pénalisée par la pénurie de composants électroniques, a recours au chômage technique.

Or, les composants électroniques sont essentiels pour les équipements bureautiques utilisés tous les jours par les employés. L'adoption du télétravail ayant renforcé ces besoins d'équipement, on peut se demander si les entreprises pourront gérer au mieux leur parc informatique et absorber la hausse des prix des matériels, de l'ordre de 30% dans certains cas.

La question n'est pas anodine, car un parc informatique n'est jamais homogène et qu'au casse-tête de la gestion de l'obsolescence « physique » s'ajoute celui de la gestion du patrimoine logiciel et surtout de la sécurité.

Il existe pourtant une solution éprouvée de longue date qui permet de s'affranchir de certaines contraintes inhérentes à l'informatique d'entreprise. Il s'agit de la virtualisation du poste de travail, technologie qui existe depuis plusieurs années et sous plusieurs formes. La meilleurconsiste à adjoindre un petit boîtier spécialisé au micro-ordinateur de l'employé, quelle que soit sa situation : dans l'entreprise, chez lui, ou en déplacement auprès des clients.

Plusieurs économies de gestion

Le software (solution peu onéreuse, de l'ordre d'une quinzaine d'euros par mois et par personne) s'intègre soit directement sur tous les PC du marché soit sur un mini PC Intel NUC (Next Unit of Computing). Cette solution permet de gérer la totalité d'une flotte informatique, et notamment la mise à jour et maintenance des applications, sur toute la planète. Le tout à partir d'une seule console de gestion, sans passer par des centres coûteux de serveurs dédiés.

Les économies de gestion sont conséquentes et se situent à plusieurs niveaux. Au niveau d'un parc d'un millier de machines réparties dans plusieurs pays, on arrive facilement à 1 million d'euros sur 5 ans. Par ailleurs, cette technologie permet de rallonger la durée de vie d'un parc existant, d'au moins deux à trois ans : on n'a pas besoin de changer ce qui fonctionne bien. D'où des économies substantielles sur un programme d'investissement, c'est-à-dire une conservation de cash bienvenue en période de dérive des prix.

Enfin, la technologie permet de protéger la capacité opérationnelle de l'entreprise contre les cyberattaques. Une image stable et non-corrompue du poste de travail est définie par les administrateurs. Dès que l'employé démarre son PC, le poste se cale sur cette image.

Si par malheur le poste de travail est corrompu dans la journée par un virus, un ransomware ou toute autre forme d'attaque, il suffit de redémarrer le système pour qu'il se cale à nouveau sur la bonne image. De cette manière, l'exploitation de l'entreprise ne peut être stoppée que seulement quelques heures et non pas quelques jours, voire une semaine ou deux. C'est certes désagréable, mais c'est un moindre mal. Les conséquences néfastes d'une cyberattaque sur le chiffre d'affaires et le service client en sont considérablement atténuées.

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