Les enjeux de la prévoyance : un défi pour demain

Le 18 septembre dernier, le président de la République en personne a présenté le vaste plan du gouvernement visant à restructurer notre système de soins actuel pour améliorer la prise en charge des patients malades et accidentés. Si l'accent a été mis sur la modification de l'organisation de la médecine libérale et la réforme des études de médecine, peu a été dit sur la prévoyance ou l'anticipation des risques pour la santé. Par Hervé Raquin, délégué général ANPERE*.
Hervé Raquin, ANPERE.
Hervé Raquin, ANPERE. (Crédits : DR)

En langage courant, d'après le dictionnaire Larousse, la prévoyance est la « qualité de quelqu'un qui sait prévoir et qui prend des dispositions en conséquence ». Une définition proche de la vision de Sénèque. Il y a près de 2 000 ans, le philosophe stoïcien indiquait que « l'homme prévoyant se met en sûreté avant même d'avoir éprouvé du mal. »

Toutefois, plus qu'un sujet philosophique, la prévoyance est un des moteurs du progrès. En se prémunissant des aléas, l'être humain peut consacrer son énergie à progresser tout en prenant des risques qu'il sait maîtriser.

Cela n'arrive pas qu'aux autres

Dans le contexte assuranciel, celle-ci vise à répondre à une question à la fois simple et, avouons-le, à laquelle nous n'avons pas forcément envie de penser :  s'il nous arrivait quelque chose demain nous obligeant à cesser notre activité (accident ou maladie), sommes-nous bien conscients des conséquences que cela aurait sur nos revenus, notre patrimoine, la qualité de vie et le bien-être de notre famille ? Et comme l'indiquent les faits suivants, les risques auxquels nous sommes toutes et tous confrontés aujourd'hui ne cessent de croître :

  • 603 000 personnes sont décédées en France en 2017 (soit 9 000 de plus qu'en 2016).  A la fois pour des raisons structurelles, avec l'arrivée des générations nombreuses du papy-boom (ou plutôt du mamy-boom) à des âges de forte mortalité, mais aussi à cause d'épisodes plus conjoncturels telles l'épidémie de grippe hivernale qui a fortement accru le taux de mortalité des personnes âgées;
  • bien que la proportion de décès liés aux accidents de la route ait été contenue ces dernières années (3684 tout de même en 2017), les blessures, accidents corporels et hospitalisation, eux, continuent à augmenter;
  • près de 5 personnes meurent toutes les 2 heures en France des suites d'un accident domestique ou « accidents de la vie courante » (chute, étouffement, intoxication ou une noyade). Ces accidents représentent la première cause de mortalité chez les moins de 15 ans et les 65 ans et plus sont les plus touchés ;
  • et cela, sans compter les 5 millions de victimes d'accidents domestiques qui consultent un service d'urgence chaque année dont 500 000 sont hospitalisées annuellement.

Et demain ?

Les évolutions de notre société et de nos modes de vie génèrent de nouveaux risques et de nouvelles pathologies auxquels nous devons nous préparer : stéatose hépatique (aussi appelée maladie du foie gras), maladies neurotoxiques dues aux agents polluants ou encore l'introduction d'infections jusqu'ici inconnues en Europe ou la réémergence de maladies qu'on croyait disparues telles que la rougeole.

De plus, rappelons que notre espérance de vie augmente régulièrement ce qui est, avouons-le, une bonne nouvelle. Mais son corollaire, le vieillissement progressif de la population, représente un véritable enjeu de santé publique (prise en charge des personnes en perte d'autonomie, dépression voire suicide chez les personnes âgées, impacts sur la santé des proches aidants, ...)

Agir dès aujourd'hui

Il est donc important de se prémunir contre les aléas de la vie et ce d'autant plus que nous sommes de plus en plus amenés à soutenir un ou plusieurs membres de la famille, que ce soit sur le plan financier (jeune en difficulté) ou plus globalement dans le cadre de l'accompagnement d'un parent ou d'un proche en perte d'autonomie.

De même il importe d'adopter une approche globale et une démarche rigoureuse. Concrètement, Il convient tout d'abord de faire un bilan exhaustif de sa protection actuelle en tenant compte de ses revenus, de sa situation familiale, de son patrimoine, des assurances existantes mais aussi des besoins futurs, pour ensuite définir les montants de garantie les mieux adaptés à la situation de chacun (capital en cas de décès, complément de revenu en cas d'incapacité de travail ou d'invalidité...).

Enfin il est important de tenir compte de son âge et de ceux des membres de la famille (les besoins seront différents dans 10 voire 15 ans) afin de planifier aux mieux ses besoins, d'évaluer à leur juste niveau les garanties nécessaires et de les revoir régulièrement tout au long de la vie.

A l'évidence, la Prévoyance est bien plus qu'une assurance : c'est une des plus belles preuves d'amour que l'on peut adresser à ses proches. C'est même un gage de longévité. Car c'est l'heureux paradoxe de la prévoyance ; les gens qui se sont préparés et ont anticipé sont plus confiants en l'avenir et plus sereins face à tous ces aléas de la vie.
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(*) ANPERE est une association indépendante d'assurés détenteurs de contrats collectifs d'assurance-vie AXA. L'association ANPERE est issue du rapprochement, en 2004, des principales associations d'assurés - ADIR, APPRIA, ANPERE, AXA Retraite, REPI et UFIRP - ayant souscrit anciennement des contrats d'assurance-vie, retraite, prévoyance de groupe, auprès des diverses sociétés qui constituent aujourd'hui AXA France. Aujourd'hui ANPERE est l'une des plus importantes associations d'assurés en France.

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Commentaires 3
à écrit le 24/10/2018 à 14:03
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J’achète un mode d’emploi pour « anticiper «  ( la prévoyance) avec les requins qui nous entourent à l’amont et après ... L’espoir est une belle essence de croissance...

à écrit le 18/10/2018 à 10:31
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C'est beau comme plaidoyer, j'en pleurerais presque. Bon si tu as déja des maladies chroniques ou déja eu des gros soucis de santé pas la peine de penser à des produits de prévoyance (tu vas raquer ....) ou alors l'anticiper avant 45 ans ( pas de...

à écrit le 18/10/2018 à 8:50
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"les gens qui se sont préparés et ont anticipé sont plus confiants en l'avenir et plus sereins face à tous ces aléas de la vie" Et sont donc contents d'arriver à la retraite pour pouvoir enfin vivre leur vie... Enfin pour les rescapés du travail....

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