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UDIFE, la proximité avant tout

Le groupement coopératif de pompes funèbres et de marbriers indépendant (Le Choix Funéraire) joue un rôle essentiel dans le tissu socio-économique des territoires. Rencontre avec son Directeur Général délégué, Philippe Martineau.
(Crédits : UDIFE)

La presse se fait régulièrement l'écho de pratiques douteuses de certaines sociétés de pompes funèbres. Comment chez UDIFE, abordez-vous la question de l'éthique de la profession, d'autant plus importante qu'elle concerne des proches, des familles frappés par le deuil ?

C'est, bien évidemment, un moment anxiogène dans lequel se déploie une hypersensibilité. La loi Sueur de 1993 a permis de mettre en place la notion de transparence dans la méthodologie d'accueil des familles, dans la tarification, et dans les prestations qui étaient obligatoires et celles qui ne l'étaient pas. Aujourd'hui, l'usage de l'internet et la dématérialisation font que les consommateurs, et c'est également valable pour notre domaine, sont désormais largement informés. Ce qui réduit les possibilités d'abus. Enfin, si comme dans tout métier, les opérateurs funéraires en France (au nombre de 3 500 environ) ont leurs brebis galeuses, les valeurs du monde coopératif imposent à ce qui en font partie, comme c'est le cas d'UDIFE, tant que faire se peut des règles morales, éthiques, portées par des entreprises souvent familiales.

Les clients sont, quel que soit le secteur envisagé, en demande de proximité avec les entreprises qui les servent. Comment une organisation coopérative permet-elle d'y répondre ?

La loi Sueur, que j'évoquais précédemment, a également mis fin au monopole communal en matière d'organisation des obsèques. Les grandes agglomérations avaient des installations funéraires proportionnées à leur taille (voire disproportionnées). Avec l'abrogation du monopole, le territoire est revenu au centre. On y a installé des chambres funéraires. Dans cet ensemble, les entreprises de pompes funèbres du monde coopératif font partie du cadre sociétal dans lequel elles évoluent. Dans notre réseau Le Choix Funéraire, une entreprise comprend en moyenne une dizaine de collaborateurs (pour 1 million de chiffre d'affaires). Elle rayonne sur une distance de 35 à 40 km avec toute la dimension de proximité nécessaire. « Il faut aimer les gens » pour faire ce métier. Nous ne sommes pas un groupe financier, nous n'appartenons pas à des fonds de pension. Contrairement à certains de nos concurrents, nous ne nous reconnaissons pas dans le mouvement actuel de financiarisation de notre métier. Et nous accompagnons les familles depuis des générations.

Philippe Martineau

Cet ancrage territorial est-il suffisamment reconnu ?

Le rôle que nous jouons dans le tissu socio-économique des territoires est fondamental. Mais il n'est toujours pas reconnu à sa juste valeur. Nous sommes, en quelque sorte, des laissés-pour-compte. Nous avons pu le constater au plus fort de la crise Covid. Les pouvoirs publics ne nous ont pas considérés comme métier prioritaire : nous n'avions droit ni aux masques, ni aux gants, ni aucun matériel de protection. Est-ce normal ? Pour nous c'est inadmissible, il en va de la santé et du respect de nos collaboratrices et collaborateurs.

La numérisation de l'économie, qui touche désormais tous les secteurs, transforme-t-elle votre métier ?

C'est bien le cas. Pendant la crise Covid, nous avons organisé des cérémonies en streaming, puisque les familles ne pouvaient se déplacer pour y assister. Autre exemple, nous avons créé une start-up, Cybille, qui travaille sur le parcours client et à la mise en place de nouveaux services comme la possibilité d'organiser un vide-maison, entre autres. C'est une demande qui est venue des clients eux-mêmes.

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