Le digital, un outil d’avenir pour la finance

Utiliser les monnaies digitales et les blockchains est destiné à être de plus en plus répandu pour les entreprises. Une digitalisation de la finance qui est en pleine expansion, explique Christophe Lassuyt, co-fondateur de l’entreprise Request Finance, un outil de paiement par blockchain.
(Crédits : Request Finance)

Qu'est-ce qui vous a poussé à créer Request Finance ?

En 2020, nous avons interrogé notre entourage pour déterminer leurs besoins. Une personne nous a dit « En tant qu'entreprise, nous déclarons tout avec notre comptable. Ce dont on aurait besoin c'est de pouvoir faire des demandes de paiements et des paiements avec une facture, dans l'univers crypto ». C'est sur cette base qu'en août nous avons créé Request Finance, un outil permettant de faire des factures et des paiements en monnaie digitale et fiat. La facturation est gratuite, et le paiement coûte 0,1% plafonné à 2 dollars ou 1,70 euros.
Après quelques mois d'existence, nous n'avions que quelques utilisateurs, et nous nous sommes demandés si le besoin existait vraiment. Mais à partir de janvier ça a décollé, et nous avons réalisé que toutes les entreprises qui travaillent dans le Web3, métaverse, etc, avaient besoin d'un outil pour fonctionner de façon légale. C'est un milieu en pleine expansion. Les entreprises clientes grandissent, et nous avons plus de 6000 entreprises inscrites qui ont l'intention d'utiliser l'outil.


En quoi cela constitue un outil ancré dans le futur de la finance ?

La plupart des monnaies que nous connaissons aujourd'hui, les monnaies fiduciaires comme l'euro, sont en train de se blockchainiser. La Banque centrale européenne, comme celles de presque tous les pays (Dubaï, Singapour, États-Unis), travaille pour avoir une monnaie qui utilise cette technologie là.
En ayant un outil déjà adapté aux monnaies digitales, nous faisons les premiers pas en avance de phase avant que les grandes monnaies ne soient digitalisées. En 2020, nous étions en avance du marché, nous parlions à des entreprises qui n'étaient pas encore sûres de vouloir tout faire de façon propre. En 2021, cela a complètement changé, parce qu'on a éduqué les entreprises, mais aussi parce que des influenceurs comme Elon Musk ont montré qu'on pouvait avoir confiance dans les monnaies digitales, se dire que dans 20 ans elles seraient encore là, et donc commencer à construire des outils sérieux dessus.






Quels sont vos projets de développement pour la suite ?

Nous avons plusieurs projets qui se lancent en janvier. Notamment, le système d'escrow ou dépôt fiduciaire. Par exemple, je suis en France et je veux travailler avec un fournisseur chinois qui veut être payé avant de commencer, mais moi je préfère le payer une fois le travail fini. Le dépôt fiduciaire permet de déposer l'argent sur un compte, gardé par une entreprise qui garanti qu'il sera envoyé quand le travail est fait. Ces entreprises prennent jusque'à 30% du montant de la facture. Nous, nous remplaçons ce dépôt fiduciaire par des conditions inscrites dans du code, et ainsi, cela coûte dix fois moins cher. La monnaie digitale est sur un compte, et lorsque les conditions sont remplies, l'argent est envoyé.
Nous lançons aussi deux autres projets. D'abord, le payroll : pouvoir payer des salaires net en monnaie digitale, ou une partie. Puis, le paiement streaming : payer de l'argent en continu sur une durée définie, ce qui n'est possible qu'avec les monnaies digitales. Cela peut aussi être utiliser pour les salaires, en faisant un seul paiement dans l'année, que le salarié reçoit au fur et à mesure des jours qui passent.
Nous sommes aussi en train de recruter à tous les postes, des gens avec du potentiel et un peu d'expérience dans le Web3, de façon globale. Nous sommes actuellement 18 et plusieurs personnes nous rejoignent en janvier.

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