Quelle idée a présidé à la création de Medlink Ports ?

Historiquement, le projet avait pour but de rassembler le grand port maritime de Marseille et la voie fluviale qui lui était connectée au sein d'un ensemble commun. Depuis, nous ont rejoints les ports maritimes de Toulon et de Sète. Tout comme la CNR et, depuis 2019, SNCF Réseau. Tous les ports du Rhône et de la Saône sont désormais présents au sein de Medlink Ports et interconnectés fer et fleuve.

Pour quels résultats ?

C'est cette complémentarité entre le ferroviaire et le fluvial, en lien avec le port de Marseille, qui fait la force de cet Hinterland du sud qui relie, il faut le souligner également, la Méditerranée avec les territoires de l'Europe. Au-delà de la fédération de ces différents acteurs, nous nous caractérisons également par de nombreuses actions concrètes dont nous avons été à l'origine. Je pense, entre autres, au conseil logistique, à l'utilisation de nos solutions portuaires pour l'industrie chimique à travers notre proposition Medlink Safe, à la création d'un éco-calculateur, et à la publication d'un important rapport qui a ciblé des actions concrètes pour renforcer l'attractivité du fluvial. Face à la nécessaire mobilisation de tous les acteurs pour inverser la tendance du transport fluvial sur cet axe, Medlink a organisé en septembre la première édition du Medlink Solution Day. Un événement qui a rassemblé plus de 200 acteurs du transport, de la logistique et des élus en présence de la Préfète coordinatrice de bassin Fabienne Buccio.

La notion de transport multimodal est donc un pilier stratégique de votre développement...

C'est notre ADN. Nous nous présentons comme LE réseau bas-carbone sur l'axe Méditerranée-Rhône-Saône, ce qui implique l'utilisation du fleuve et du fer. Je rappelle que le fleuve, en termes de tonne/kilomètre transporté, représente 4 fois moins d'émissions de gaz à effet de serre que le transport routier. En France, ces derniers sont émis à 30 % par le secteur des transports qui en est le premier pourvoyeur. La complémentarité fer/fleuve est celle qui répond à l'enjeu environnemental.

Quels sont les autres axes empruntés par Medlink Ports dans le domaine de l'éco-responsabilité ?

Sur ces sujets, nous travaillons au développement de l'interconnexion avec les grands corridors européens. Il ne suffit pas de bénéficier d'un réseau. Il faut aussi lui donner la capacité de se connecter avec les autres grands réseaux du continent, notamment ferroviaires, afin de faciliter le bon report modal. Nous travaillons également avec les services de l'Etat pour optimiser ce report modal et faire en sorte que les industriels, que les chargeurs, se tournent de manière plus naturelle vers les solutions fluviales et ferroviaires.

Métiers et filières ont des besoins différents. Comment faire pour apporter la réponse appropriée à chacune des demandes exprimées ?

Nous rapprochons les filières, qui expriment leurs besoins, et les ports. Nous faisons en sorte que chacune d'entre-elles puisse disposer d'un interlocuteur afin que leurs demandes soient prises en considération. Je rappelle que l'écosystème de Medlink Ports est composé non seulement de ses membres, mais également d'une soixantaine de partenaires qui représentent les différentes filières (chimie, bois, agroalimentaire, céréaliers, etc.).