Pourquoi avoir fondé un cabinet dédié au droit patrimonial ?

D'abord parce que j'ai un double cursus de notaire et d'avocate spécialisée en droit du patrimoine, donc j'ai vraiment une structuration de l'esprit dédiée à ce domaine que je trouve très intéressant. Et puis, j'ai été associée pendant plus de 10 ans au sein du cabinet Fidal, mais j'ai toujours eu soif d'indépendance, et je faisais le constat qu'il est compliqué de s'associer avec des gens ayant des valeurs techniques et humaines identiques aux vôtres. J'ai donc créé mon cabinet il y a un peu plus de quatre ans, où j'ai à ce jour des associés.
Je traite les aspects civils, fiscaux, corporate. J'ai une vision à 360, une réflexion en arborescence, alors que dans les cabinets classiques, il y autant d'avocats que de matières, en droit des sociétés, en fiscal, en patrimonial.

Quelle est votre approche et vos valeurs dans l'accompagnement de vos clients ?

J'ai deux typologies de clients : d'une part, des dirigeants de sociétés - groupes familiaux, ETI, sociétés cotées - avec des problématiques de dévolution de capital et de gouvernance, d'autre part, des collectionneurs d'œuvres d'art car j'ai aussi développé une spécialité sur le sujet.
Pour une problématique de transmission, j'interviens que la transmission soit à titre onéreux ou gratuit. Je dresse un audit patrimonial. Puis je mets en place les outils que je préconise. Je rédige également les actes (déclaration de succession, pacte adjoint pour les dons manuels, protocole d'accord, garantie de passif, pacte d'actionnaires, pacte Dutreil...). Pour maintenir le lien avec le client dans le temps, j'ai créé au sein du cabinet un Family Office Patrimonial. Cela permet de conforter l'efficience de ce que je conseille à l'instant T, compte tenu des changements législatifs et règlementaires, et de l'évolution de la vie du client. Sur mes valeurs techniques, je suis perfectionniste. Je réfléchis intensément mais je simplifie auprès de mes interlocuteurs, en ayant les mots justes, pour vulgariser les concepts. Et puis la valeur que je place au-dessus de tout, c'est l'humilité.

En quoi la fiducie est un outil que vous trouvez incontournable en droit patrimonial ?

C'est un outil patrimonial dans lequel je crois vraiment et qui peut, notamment, être une alternative aux mesures de protection judiciaire. Ainsi, pour le cas où vous détenez un patrimoine complexe, et que vous vous inquiétez de sa gestion dans le cas d'une vulnérabilité ou à votre décès, la fiducie gestion pour soi-même peut être intéressante. Et dans l'hypothèse où vous transmettez votre patrimoine, mais vous êtes conscients que les personnes le recevant n'ont pas les compétences pour le gérer, la fiducie pour autrui peut être préconisée.

Vous faites beaucoup de projets philanthropiques ?

J'ai toujours voulu faire du mécénat. Depuis que le cabinet est créé, j'ai pu « œuvrer » pour ceux qui souffrent, notamment les enfants malades de Necker ou les femmes hospitalisées en long séjour. L'année dernière, j'ai organisé des diners de levées de  fonds pour l'Institut Rafaël qui offre des soins de médecine intégrative à des patients atteints de cancer. Cette année, avec la propriétaire de l'hôtel Grand Powers, situé dans le 8ème qui avait accueilli les précédentes levées de fonds, nous réitérons cette démarche au profit de la Maison des Femmes de Saint-Denis. Julie Marang est une amie proche de sa créatrice, Ghada Hatem, gynécologue-obstétricien. Un diner sera organisé début juin. En parallèle, une cagnotte sera mise en ligne. Quatre de mes étudiantes de Master 2 à Assas de cette année m'aideront également pour élargir le champ des donataires.