La semaine de 4 jours, un effet positif sur le bien-être et la productivité du salarié

Alors que le télétravail et le travail hybride deviennent la norme, le passage à la semaine de 4 jours travaillés sans diminution de salaire est au cœur des débats. C’est ainsi qu’au Royaume-Uni, une vaste expérience a été menée par l’université de Cambridge, avec l’appui du Boston College et le think tank Autonomy. Aussi bien les salariés que les dirigeants des 61 entreprises ayant participé au test sur un semestre ont salué les bénéfices d’une telle organisation.
(Crédits : DR)

Un programme inédit mené avec 61 entreprises et 2 900 salariés

56 des 61 entreprises réparties à travers le Royaume-Uni engagées dans l'expérimentation de la semaine de 4 jours (soit 92 %) entre juin à décembre 2022 sont décidées à la pérenniser. Le principe est simple : les employés bénéficient d'un jour de congé supplémentaire sans impact sur leur rémunération, et sans extension des horaires. D'après un communiqué des auteurs de l'étude, certaines sociétés ont accordé un week-end de trois jours à leur personnel, quand d'autres ont opté pour l'échelonnement d'équipes réduites sur une semaine. Quelques-unes ont négocié en contrepartie un raccourcissement des vacances ou ont conditionné la poursuite du programme à l'atteinte des objectifs de performance.

Des secteurs d'activité très variés étaient représentés : nouvelles technologies, banques et fournisseurs de services financiers, réparation automobile, restauration (fish and chips), studios d'animation...

Un effet positif sur le bien-être et l'efficacité des collaborateurs

Les résultats sont impressionnants, notamment en ce qui concerne le bien-être des salariés. L'enjeu est crucial, car de nombreux facteurs entraînent une nette augmentation des troubles mentaux chez les travailleurs. La situation est telle, que les entreprises font de la prévention des risques psychosociaux un axe central de leur politique RH/RSE. Maintenir un meilleur équilibre entre personnelle et vie professionnelle, besoin exacerbé par la crise sanitaire, fait partie des priorités.

71 % des salariés ont observé une baisse significative du niveau d'épuisement professionnel (burn-out), tandis que 39 % se disent moins stressés qu'avant la mise en place du programme. Ils souffrent également moins d'anxiété, de troubles du sommeil, de fatigue chronique.

60 % et 62 % respectivement parmi eux déclarent parvenir plus facilement à concilier emploi et responsabilités familiales ou travail et vie sociale.

Une expérience également positive pour entreprises participantes

Alors que les entreprises sont pénalisées par d'importantes difficultés, proposer une semaine de quatre jours pourrait devenir un argument de poids pour attirer les talents. Certains cadres supérieurs voient cette organisation comme une alternative intéressante au télétravail, qui, pour eux, entraîne un délitement de la culture d'entreprise.

Depuis l'essai, le nombre de jours d'arrêt maladie et de démissions a chuté de 65 % et 57 % (sur un an). En parallèle, elles ont observé que malgré une réduction de 20 % du temps de travail, leur productivité s'est améliorée, et leurs bénéfices ont même crû de 1,4 % en moyenne.

Les salariés ont trouvé eux-mêmes des leviers d'efficacité, en supprimant les réunions superflues, en éliminant les sources de distraction et en adoptant les outils technologiques pouvant influer sur leurs performances.

À l'issue de cette période d'essai, plus de 9 sociétés pilotes sur 10 ont déclaré vouloir passer à la semaine de travail de quatre jours et 18 d'entre elles, sur un total de 61, ont confirmé l'adoption définitive de ce nouveau rythme. Selon les chercheurs et sociologues, elle pourrait s'imposer progressivement. Il reste à répondre aux préoccupations des salariés concernant l'augmentation de la charge de travail et la perte de la convivialité due à la nécessité de ne pas perdre une minute du temps passé au bureau, alors que les conversations informelles avec les collègues font souvent émerger de nouvelles idées.

En France, d'après le « Guide des Salaires 2023 » du cabinet Robert Half, 35 % des patrons envisagent de franchir le pas au cours des 12 prochains mois, mais la même proportion se montre encore réticente. 22 % d'entre eux auraient déjà instauré la semaine de 4 jours à salaire équivalent. Dans une autre étude intitulée « Ce que veulent les candidats en 2023 », ce sont 43 % des salariés qui se sont dits favorables au dispositif.

Mieux équilibrer « vie perso » et « vie pro » grâce aux nouvelles formes d'emploi

Une récente étude réalisée par l'IFOP révèle qu'un nombre croissant d'actifs français, en particulier les jeunes, envisagent ou ont adopté les formes de travail alternatives plus flexibles : le freelancing, l'auto-entrepreneuriat, l'intérim.

En plein essor, mais moins connu, le portage salarial permet d'exercer une activité indépendante de manière autonome tout en bénéficiant des avantages liés au statut de salarié. Pour cela, le consultant signe une convention et un contrat de travail CDI ou CDD avec une entreprise de portage salarial (EPS). Celle-ci établit un contrat de prestations avec le client, s'occupe de la facturation, de la partie administrative et verse un salaire mensuel à son collaborateur porté après avoir prélevé sa commission (« les frais de gestion ») et les cotisations sociales sur les honoraires bruts facturés par ce dernier.

Alors comment choisir entre le portage salarial ou auto entrepreneur ou intérim ? Devenir salarié porté est recommandé pour les consultants qui recherchent une sécurité maximale et souhaitent se décharger totalement des contraintes administratives. Cependant, la formule est coûteuse en raison des charges patronales et salariales et des frais de gestion de l'EPS, et le salarié porté est assujetti à la TVA. Il peut heureusement se faire rembourser les frais de mission par l'entreprise cliente et déduire une partie de ses frais de fonctionnement de son salaire brut imposable.

À l'inverse, le statut d'entrepreneur peut convenir aux personnes en mesure de gérer leur comptabilité et les autres obligations administratives suivant des règles simplifiées, afin d'éviter de payer des frais de gestion. Des avantages fiscaux et sociaux sont par ailleurs prévus, ainsi que des aides à la création d'entreprise. Toutefois, la couverture sociale du Travailleur Non Salarié (TNS) est plus faible que celle du salarié et le plafonnement du chiffre d'affaires peut freiner le développement de l'activité.

Dans les deux cas, le travailleur choisit librement ses clients et missions, sa cadence de travail, l'organisation de ses journées, le montant de ses honoraires.

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