Assurance dépendance : les contrats privés épinglés par "Que Choisir"

Selon une étude de l'association de consommateurs, les garanties proposées par les contrats dépendance sont nettement insuffisantes.
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Pour l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui vient de réaliser une étude sur le sujet de la dépendance, l'offre des sociétés d'assurance pour faire face à la perte d'autonomie des personnes âgées est encore nettement insuffisante.

Pourtant l'enjeu est de taille : financer la rente d'une personne dépendante peut coûter jusqu'à 140.000 euros une fois déduites les aides publiques a calculé l'UFC-Que Choisir. Se tourner vers des contrats d'assurance privés semble l'évidence, en attendant la réforme promise de longue date. Sauf que, pour l'assuré, choisir son contrat est un véritable casse-tête, constate l'association, qui les juge « illisibles pour le consommateur ».

Impossible, par exemple, d'obtenir des informations via Internet, où sont absentes les conditions générales de vente des huit contrats du marché épluchés par l'association. Pour chacun d'entre eux, l'UFC a évalué leur degré de clarté (voir illustration). À la question de « comment résilier ? », par exemple, la réponse est « claire chez Groupama, tandis que MMA se contente d'un paragraphe sibyllin », juge Mathieu Escot, chargé de mission à l'UFC-Que Choisir.

« Illisibles »

Mais ce n'est pas tout. L'UFC pointe également les insuffisances des garanties prévues par ces contrats : l'évolution du montant des cotisations, par exemple, n'est pas plafonné, sauf au Crédit Agricole, chez Groupama et auprès d'Harmonie Mutuelle. Et aucun des contrats analysés ne prévoit une indexation automatique des rentes versées. Ce qui serait dramatique à l'avenir en cas de remontée de l'inflation.

Attention aussi à l'option dépendance partielle (GIR4), qui ne figure pas parmi les garanties de la majorité des contrats étudiés.

Pour prémunir les consommateurs contre « des dépenses insoutenables », l'association qui participe aux consultations du grand débat sur la dépendance, émet l'idée d'un « bouclier dépendance ». Il s'agirait de déterminer un seuil en fonction des revenus et du patrimoine de chacun. Au-delà, les dépenses engagées seraient mieux remboursées par l'État. «

Face à cet enjeu de société, pas question de se débarrasser du problème en ayant recours au seul système d'assurance privée » estime Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir.

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