A La Janais, PSA inventera désormais les carrosseries du futur

Inauguré jeudi soir par le patron de PSA, Carlos Tavares, le pôle industriel Excelcar fait partie du plan de réindustrialisation du site PSA-La Janais à Rennes. Mais ce projet de plate-forme de recherche en carrosserie du futur ne cache pas le fait que les hangars disponibles se remplissent plus lentement que prévu. PSA se dit prêt à vendre des terrains.
Cette plate-forme de recherche en carrosserie du futur, ouverte aux PME-PMI, est une des installations clés, mais encore trop rares, du plan de réindustrialisation du site de Rennes.

Attendu de pied ferme par ses salariés, qui avaient débrayé la veille, pour lui rappeler leurs revendications, c'est tambour battant que Carlos Tavares, le président du directoire de PSA Peugeot-Citroën a arpenté jeudi soir le site de La Janais à Rennes. Outre un échange sur la modernisation et la compétitivité avec des cadres et plusieurs représentants du personnel, il y a aussi inauguré le pôle industriel Excelcar.

Cette plate-forme de recherche en carrosserie du futur, ouverte aux PME-PMI, est une des installations clés, mais encore trop rares,  du plan de réindustrialisation du site de Rennes.

Projet collaboratif de 5,7 millions d'euros d'investissement

Avec budget de 5,7 millions d'euros, Excelcar ouvrira ses portes cet été à l'issue des travaux en cours, et doit mobiliser quelque 80 salariés de PSA, qui y injecte tout de même 800 000 euros. Si les collectivités locales participent à hauteur de 2,2 millions d'euros, le reste du financement est porté par les industriels : le fond d'innovation de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), qui participe pour 420.000 euros, le pôle de compétitivité ID4car mais aussi des ETI et des PME comme les équipementiers Faurecia et Cooper Standard, Coriolis Composites (56) et  Edixia à Rennes.

Une quinzaine de projets mutualisés ont été identifiés pour les trois ans à venir. Objectif : concevoir la carrosserie de demain, légère et utilisant notamment des matériaux composites, et moins énergivore. Le futur modèle Peugeot P87 qui sera fabriqué à Rennes en 2017 ne sera sans doute pas concerné par ces futures innovations, mais les suivants peut-être.

« Nous comptons mettre sur le marché deux à trois de nos produits d'ici à 2018 », a ainsi souligné Gilles Le Borgne, directeur R&D de PSA.

Réindustrialisation : 400 emplois annoncés

Ce pôle industriel, qui mobilisera aussi les laboratoires de recherche, s'inscrit dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) initié en 2012 par PSA, suite au plan social qui s'était soldé par la suppression de 1.400 emplois sur 5.600 ( NDLR : PSA employait 9.000 personnes en 2008). Le groupe s'était alors engagé à assurer la diversification de son usine de Rennes et d'y créer 400 emplois.

Pour la direction rennaise, cette restructuration « est en bonne voie » mais les décisions « prennent du temps ». Et Carlos Tavares, rassurant, d'ajouter jeudi: « si nous avons développé ce pôle sur Rennes, c'est que nous croyons à l'avenir de Rennes. »

Pour l'heure, l'embrayage montre des signes de frottement : le compte, annoncé pour 2013, n'y est pas. Une centaine d'entreprises ont montré un intérêt, une vingtaine seulement ont adressé un dossier.

Actuellement, seuls deux projets ont vu le jour avec l'atelier de restylage de rames du TGV Atlantique qui occupe 80 salariés de PSA, et l'activité du constructeur de pavillons B3 EcoDesign (14 postes). Il fabrique des maisons à la chaîne, une tous les quatre jours, à partir de conteneurs de transport maritime.

Outre Excelcar, deux autres installations sont prévues, pour remplir les hangars vides faute de production automobile et valoriser la surface foncière disponible.

Le groupe de BTP Pigeon ouvrira une plate-forme de matériaux cette année tandis qu'une plate-forme de recyclage initiée par Sita-Suez est attendue pour le milieu de 2015. A la clé : une quarantaine d'emplois.

60 hectares disponibles ; vente de terrains envisagée

Même si le PSE de 2012 est terminé, le groupe PSA continue de chercher de nouvelles entreprises pour investir les 60 hectares de surfaces disponibles.

Pour les collectivités rennaises mais aussi pour la Région Bretagne, qui souhaitent pérenniser, au-delà du programme P87, les filières historiques comme l'automobile, l'implantation d'Excelcar, est à même de développer une véritable expertise dans le domaine de la carrosserie du futur.

L'utilisation de la surface en friche passe aussi par d'autres pistes de réflexion. Lors de sa visite rennaise, le patron de PSA a rencontré les élus, avec lesquels a notamment été évoquée la possible vente- pour 10 à 30 M€ selon les estimations-  d'une partie des terrains devenus inutiles.

Le dialogue avec PSA est « constant » se sont félicitées les trois collectivités (métropole, département, région) dans un communiqué commun. « Les collectivités territoriales, avec l'État, sont prêtes à mobiliser des moyens financiers » ont-elles aussi annoncé à l'issue de cette discussion, qui a également abordé le soutien de PSA aux investissements productifs et à la formation des personnels.

Entre recherche de compétitivité, potentiel de R&D et capacité de rebond, le site de La Janais doit trouver le bon équilibre.

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Commentaires 4
à écrit le 19/05/2015 à 12:25
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Psa aurait mieux fait de vendre Rennes La Janais à BMW à l'étroit en Angleterre proche, il y a du personnel qualifié motivé et tous les sous-traitants de bon niveau autour comme cooper (ancien fournisseur Ferrari, Masérati, Saab).

à écrit le 15/05/2015 à 0:09
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Bonjour Excelcar c'est une très bonne chose pour PSA mais ce n'est pas cela qui va pérenniser le site de Rennes la janais. Car pour information le site a toujours du chômage tournant, et qu'excelcar est une autre entité Rennes. L'avenir du site ...

à écrit le 10/05/2015 à 11:14
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PSA doit continuer à faire co-financer les restructurations de site avec des acteurs majeurs du partenariat privé- public. Mettre moins de 1 millions d'euros pour à terme imaginer économiser ne serait-ce que 20 euros par voiture produite, cela fait...

à écrit le 10/05/2015 à 10:59
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La SuperCar BMW i8 ou encore la nouvelle Peugeot 308 utilise également la boîte automatique 6 vitesse d'Aisin, qui est très apprécié. Notons que même Volkswagen utilise les boîtes automatiques d'Aisin. Un exposé interne de Volkswagen explique même qu...

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