En Ariège, la pépinière d'entreprises Cap Bellissen mise sur "l'e-autonomie"

L’Ariège mise sur la silver économie pour développer l’innovation et les emplois. En avril prochain sera ainsi inaugurée à Foix Cap Bellissen, une pépinière d’entreprises spécialisée dans la e-sante à destination des personnes âgées. Parmi les projets hébergés, le service de géolocalisation Sacha est développé par le Toulousain Sigfox.
La pépinière d'entreprises Cap Bellissen, à Foix. © DR

En 2050, un habitant sur trois sera âgé de 60 ans ou plus, selon l'Insee, et l'espérance de vie atteindra en moyenne 91 ans pour les femmes, et 86 ans pour les hommes. Des « seniors » qui voudront continuer à vivre chez eux. Équiper les domiciles, prévenir les chutes et les malaises, c'est tout l'enjeu de la silver économie. En Midi-Pyrénées, 70 entreprises et une quinzaine de laboratoires travaillent dans ce secteur prometteur, dont 70 % en Haute-Garonne.

Aide à l'innovation

Mais l'Ariège compte rattraper son retard et a entamé une démarche d'aide à l'innovation en matière de technologies de l'autonomie. « L'Ariège est un territoire qui souffre par endroits de l'absence de médecins. Le département réfléchit à des modèles innovants et alternatifs pour accéder au même niveau de soins qu'en milieu urbain », explique Hervé Denudt, chargé de développement au sein d'Ariège Expansion.

Un patch souple pour les patients atteints d'Alzheimer

Cap Bellissen sera officiellement inaugurée en avril prochain. Cette pépinière d'entreprises (17 m2 répartis en bureaux et salles de réunions) est établie au sein même d'un Ehpad, à Foix. « Le fait d'avoir des professionnels de la santé sur place permet de valider les innovations développées », assure Hervé Denudt, qui estime que « trop de technologies étagères sont développées sans prendre en compte les besoins ». Trois projets sont déjà hébergés au sein de la pépinière, tous axés sur l'e-autonomie. Parmi eux, le projet Sacha, porté par la société toulousaine Sigfox. Objectif : réaliser un patch souple pour les patients atteints d'Alzheimer, collé entre les omoplates. « Il permettra de détecter les chutes et les fugues, grâce à la géolocalisation », explique Hervé Denudt. Le projet, chiffré à 3,8 M€, est financé par le Fonds unique interministériel, et les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine.

Géolocalisation ou surveillance ?

La « géolocalisation », solution miracle ou surveillance déguisée ? « Non, ce n'est pas la victoire de Big Brother, rassure Hervé Denudt. Jusqu'à aujourd'hui, des solutions d'alerte étaient développées. Désormais, on s'oriente vers la prévention, la détection des facteurs de fragilité, grâce à la modélisation des comportements de vie. L'objectif est de retarder au maximum l'entrée en Ephad, qui coûte extrêmement cher. Mais nous sommes blindés au niveau éthique. »

Garde de nuit à distance via des caméras

Selon le chargé de développement, rien ne se fait sans l'accord des patients ou de leur familles, et le corps médical est très vigilant. Le projet Alter Home, développé au sein de la pépinière, propose une garde de nuit à distance via des caméras, avec un système d'alerte en cas de mouvement ou d'absence anormale. « Ces caméras n'enregistrent rien, elles ne filment pas », précise le chargé de développement en guise d'exemple. « Par ailleurs, compare-t-il, nous sommes déjà pistés avec nos cartes bancaires, pour détecter une utilisation hors-normes, personne n'assimile cela à de la surveillance. »

À terme, la pépinière d'entreprise Cap Bellisen devrait héberger 4 projets et générer une dizaine d'emplois.

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