La Normandie se veut pionnière pour sortir du glyphosate

Hervé Morin, le président de la Région, veut constituer une « avant-garde éclairée » d’agriculteurs conventionnels prêts à s’affranchir des herbicides chimiques en deux ans.
(Crédits : Reuters)

Hervé Morin aurait probablement fait partie des « fichés » de Monsanto s'il avait pris une telle initiative avant le rachat de la firme par Bayer. Le président du conseil régional de Normandie vient de lancer un appel à candidatures à cinquante agriculteurs de sa région. Objectif ? Mobiliser d'ici le mois de juillet un groupe de « pionniers » disposés à expérimenter des alternatives non chimiques au glyphosate jusqu'à s'en passer complètement au démarrage de la campagne culturale 2020-2021. Soit deux ans avant l'échéance fixée par Emmanuel Macron.

« Plutôt que de se battre contre une interdiction inexorable, l'idée est de former une avant-garde éclairée pour évaluer l'efficacité des substituts sur plusieurs types de terroirs avec l'espoir que leurs avancées soient utiles à toute la profession », argumente l'ancien ministre de la Défense.

80 euros l'hectare

Semis tardifs, diversification des assolements, désherbage mécanique, paillage... Les candidats seront invités à éprouver différentes techniques puis à diffuser les résultats à leurs pairs. Quitte à payer les pots cassés. Pour prix de leurs efforts, ils seront indemnisés à hauteur de 80 euros l'hectare et accompagnés par des techniciens référencés par la Région.

Pour Sébastien Windsor, président de la chambre d'agriculture, le pari est loin d'être gagné mais la démarche est positive.

« Les solutions ne viendront pas de Paris. En réalité, le sujet n'est travaillé que depuis peu. Nous avons donc encore besoin de tester des alternatives qui n'existent parfois que sur le papier. »

Toutefois, l'intéressé se garde bien de promettre la lune. « Ce sera très complexe sans mettre à mal la compétitivité. Et il faut bien que le consommateur ait en tête que ce qui est vert est plus cher. » Quant à savoir si la profession répondra présent, mystère. « Peut-être, je vais réfléchir mais deux ans, je trouve ça court », a rétorqué un agriculteur de l'Eure, pourtant plutôt à la pointe, à Hervé Morin qui le pressait de signer un contrat de transition. Une réponse de Normand.

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Commentaires 10
à écrit le 08/06/2019 à 6:59
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En orientant le débat sur une unique molécule comme le glyphosate, les sociétés agro-chimique se préparent une autoroute pour la victoire devant les tribunaux. Car cette molécule sans les additifs semble être relativement inoffensive pour l'être huma...

à écrit le 07/06/2019 à 9:57
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La normandie pays du nucléaire, se soucie des danger du glyphosate... Mieux qu'une blague de Coluche.

à écrit le 06/06/2019 à 10:53
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Il y a des certitudes dans ce dossier. 1.Toutes les sociétés d'agrochimie du monde ont mis des moyens considérables pour essayer de trouver un produit compétitif avec la glyphosate depuis des dizaines d'années sans succès. La deuxième certitude est q...

le 06/06/2019 à 13:36
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"La troisième certitude est que les agriculteurs plus exposés aux produits phytosanitaires développent moins de cancers que la moyenne de la population" Parce qu'ils vivent à la campagne et travaillent dans la nature et donc sont moins exposés de...

le 06/06/2019 à 19:05
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Bullshit totale !

à écrit le 06/06/2019 à 9:51
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Pourquoi seule la molécule de glyphosate est accusée malgré les tests, alors que les additifs systématiquement ajoutés à l'herbicide ne sont pas pris en compte dans la dangerosité du produit ? On parle de molécule active en sous-entendant que les add...

le 07/06/2019 à 9:54
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Les "écolos" sont pour les additifs d'après toi? Bonne blague xd.

à écrit le 06/06/2019 à 8:47
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"Et il faut bien que le consommateur ait en tête que ce qui est vert est plus cher" L'agro-industrie produit de la nourriture "verte" aussi hein, le poison ne se voit pas à l'oeil nu sinon ça fait belle lurette que BAYER aurait plongé.

le 07/06/2019 à 10:37
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La Enieme certitude c’est que l’on va droit dans le mur et que c’est quand même l’homme le problème et que l’on est entrain de scier la branche sur laquelle on est assis et qu’il faut arrêter de maltraiter ce qui n’est que mis à notre disposition pou...

le 14/06/2019 à 17:08
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"La Enieme certitude c’est que l’on va droit dans le mur et que c’est quand même l’homme le problème" Non ce sont les propriétaires de capitaux et d'outils de production qui sont responsables car décideurs de tout. L'homme lui fait ce qu'il peut ...

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