La société Nantaise Affilogic cherche à optimiser les vaccins

Détentrice d'une licence exclusive d'exploitation mondiale des Nanofitines®, la société nantaise Affilogic réfléchit au lancement de ses propres produits pour purifier les vaccins. Une innovation qui permettrait d'améliorer le rendement et diminuer le coût des traitements...
Créé en 2010 à Nantes par Olivier Kitten, Affilogic s'est vu confiée par le CNRS et l'Institut Pasteur, une licence exclusive d'exploitation mondiale des Nanofitines® pour 20 ans.

Les découvreurs veulent devenir purificateurs. "Nous sommes des découvreurs. Une usine qui fabrique de prototypes de médicaments", résume Olivier Kitten, pour expliquer l'activité de la société nantaise Affilogic, créée il y a cinq ans autour de la mise au point de Nanofitines®.  Attendues sur le marché des thérapies ou des diagnostics, ces protéines de liaisons, vingt fois plus petites que les anticorps, pourraient aussi faire leur entrée sur le marché de la purification de vaccins. C'est en tout cas l'une des volontés de la société Affilogic qui, parallèlement à ses partenariats actuels, pourrait lancer la fabrication de ses propres produits, destinés à purifier des vaccins. Avec le concours d'un industriel du vaccin, Olivier Kittel devrait lancer un projet pilote dès le mois d'avril prochain :

"Dans les phases de production de médicaments, il reste toujours éléments indésirables qu'il faut absolument éliminer. Ce « polissage », s'accompagne de pertes conséquentes de produits. Or, en utilisant les Nanofitines, on pourrait améliorer les rendements et ainsi réduire les prix des vaccins. Nous devrions être en mesure d'intervenir sur trois types de vaccin d'ici un an."


Une activité qui permettrait alors à Affilogic d'engranger de la trésorerie sans attendre les retombées de partenariats en cours, attendues d'ici 7 à 9 ans.

Un catalogue de 40 Nanofitines®

Créé en 2010 à Nantes, Affilogic  s'est vu confiée par le CNRS et l'Institut Pasteur, une licence exclusive d'exploitation mondiale des Nanofitines® pour 20 ans. Issues de bactéries découvertes au début des années soixante-dix dans les  entrailles des geysers du Park national américain Yellowstone, ces protéines ont la particularité de pouvoir être adaptées et associées à d'autres molécules, permettant ainsi de développer des applications dans le diagnostic ou le traitement de pathologies. Surtout, leur faible coût de production pourrait, à terme, permettre de proposer des traitements ciblés et individualisés au prix des antibiotiques. De quelques Nanofitines® à ses débuts, Affilogic a depuis développé un catalogue de plus de quarante familles de Nanofitines®. Si toutes ne trouveront pas de débouchées,  depuis le premier contrat pour le français Mérial, l'entreprise a multiplié les projets pilotes en France, en Belgique, aux Etats-unis, en Amérique du Nord et au Japon... A ce jour, neuf programmes de recherche  confidentiels sont en cours avec le monde de l'industrie pharmaceutique.

Contre une maladie orpheline

Engagé dans un  projet de recherche européen pour lutter contre les maladies inflammatoires, l'entreprise nantaise mène parallèlement des travaux en partenariat avec des instituts de recherche français et européens... De 250.000 euros en 2012, le chiffre d'affaires d'Affilogic a presque triplé en 2014 pour atteindre près de 700.000 euros (hors projet collaboratif de 400.000 euros ). "On commence à penser au million", savoure Olivier Kitten, qui vient d'obtenir le deuxième prix du concours Ubistart, organisé par la Fondation new-yorkaise Galien et UbiFrance pour encourager les partenariats entre les startups françaises et les industriels de la santé du continent américain. Affilogic a donc mis le cap sur San Diego, en Californie.

"Nous nous sommes rapprochés de l'institut Ferring  avec qui nous étions déjà en relation sur d'autres projets. Cette fois, il s'agit de s'engager sur la mise au point  et le développement d'une molécule à base de Nanofitines® pour lutter contre la prééclampsie, une hypertension du placenta de la femme enceinte"


Jusqu'à présent, aucun traitement ne permet de soigner cette maladie orpheline, qui impose de provoquer l'accouchement et donc de mettre au monde de grands prématurés. Sans quoi, la survie de la mère et de l'enfant est compromise. Olivier Kitten précise :

"Ferring a identifié une cible régulatrice de la tension et cherche à produire un médicament qui interviendra sur celle-ci à l'aide de nos molécules"

Ferring Pharmaceuticals et Affilogic, en collaboration avec Domain Therapeutics, bénéficieront d'un accompagnement financier pendant six mois. La phase de recherche, proprement dite, devrait durer 9 mois. Suivront des essais sur les animaux d'ici deux ans et les essais cliniques, l'année suivante. Le traitement pourrait alors être accessible d'ici sept à huit ans au public. D'ici là, Affilogic aura sans doute, de son côté,  purifié un grand nombre de vaccins...

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