Kiwatch lève 3 millions d'euros pour démocratiser la vidéo-bienveillance

Venue sur le marché de la vidéosurveillance en 2011, la start-up nantaise Kiwatch vient de lever 3 millions d'euros pour accélérer son développement technologique et commercial dans la vidéo-bienveillance, et accroître sa visibilité sur un marché en pleine phase de croissance.
Selon, l'INSEE, le nombre de personnes dépendantes augmentera pour atteindre plus d'1,5 million  de personnes d'ici à 2030. Au regard d'un sondage OpinionWay, 90 % des français déclarent vouloir vieillir à leur domicile.
Selon, l'INSEE, le nombre de personnes dépendantes augmentera pour atteindre plus d'1,5 million  de personnes d'ici à 2030. Au regard d'un sondage OpinionWay, 90 % des français déclarent vouloir vieillir à leur domicile. (Crédits : DR)

En faisant le choix de commercialiser un système de vidéosurveillance sous la forme d'un abonnement mensuel, à l'instar du secteur de la téléphonie, la nantaise Kiwatch est devenue en quelques années un des acteurs majeurs du marché de la vidéosurveillance avec quelques 20.000 caméras connectées, le plus souvent à domicile, où on lui préfère le terme de vidéo-bienveillance.

« Nous avons enregistré des croissances de 200% en 2015 et 2016, et multiplié par 4 notre base « clients » au cours des dix-huit derniers mois. On touche aujourd'hui 80% de particuliers et 20% de professionnels », se félicite Cédric Williamson, CEO et co-fondateur de Kiwatch, associé à Laurent Rocuet, directeur de la R&D.

« Avant les gens imaginaient qu'ils pouvaient avoir une caméra chez soi, aujourd'hui, il découvre que c'est une réalité. Qu'ils peuvent contrôler un mini centre de surveillance vidéo avec leur téléphone mobile. Le marché connait une véritable inflexion depuis un an ».

Un marché en pleine maturité où Kiwatch veut assoir son modèle d'abonnement.

Des images HD en continu

« On n'offre pas un simple device, mais un service complet, plug & play et simple d'utilisation », précise Cédric Williamson.

L'abonnement est à 9,90 euros (14,90 HT pour les entreprises) par mois. La première caméra « intérieur » est à 29 euros et à 59 euros pour un modèle extérieur. Les suivantes sont à 139 et 159 euros. Sourcées en Asie, elles sont dotées de fonctions micro et haut-parleur, permet de voir, d'entendre et de parler de jour comme de nuit, grâce à une vision infra-rouge. Connectée en Wifi, elle diffuse des images en HD (720p) 24H/24, et est capable d'envoyer des alertes par mail, SMS ou des appels vocaux en cas d'incident détecté. L'ensemble des données est crypté.

Via l'application dédiée, conçue par l'éditeur de logiciels Kiwatch, il est possible de prévenir les secours (SAMU, pompiers, police ou gendarmerie) en un clic, ou tout simplement d'interagir avec ses proches. Une option à 5 euros permet d'envoyer un vigile sur place en cas de besoin. A ce jour, Kitwatch affiche 7.000 utilisateurs au compteur.

Une bouffée d'oxygène financière

Six ans après sa création, la jeune pousse, fondée par deux quinquagénaires plongés dans l'univers des startups après un parcours dans des SSII régionales et l'accompagnement d'entreprises de l'électronique, vient de lever 3 millions d'euros pour renforcer son développement en France, préparer de nouvelles implantations en Europe par le biais de partenariats avec des distributeurs, et aussi affiner le développement des technologies vidéo. Un programme qui a séduit le fonds de capital-risque Entrepreneur Venture, le fonds de co-investissement Pays de la Loire Participations géré par la Siparex, le fonds d'investissement breton Fair West et des investisseurs individuels, qui sont intervenus pour un montant de 2.15 millions d'euros, abondé par 850.000 euros de concours bancaires.

« Nous sélectionnons chaque année une dizaine de sociétés innovantes à fort potentiel pour les accompagner dans leur croissance », indique Quentin Chancereul, chargé d'investissement de Siparex, gestionnaire de Pays de la Loire Participations, convaincu par la vision des dirigeants et les perspectives de développement de Kiwatch.

C'est la troisième levée de fonds menée par la jeune entreprise nantaise depuis sa naissance.

Une proximité avec la téléphonie

La première date de 2013, menée auprès de Fair West et de Business Angels, lui avait permis de prendre pied sur ce marché. Deux ans plus tard, Kiwatch faisait entrer au capital (10%) le breton Delta-Dore, numéro 1 de la domotique, qui commercialise aujourd'hui, en marque blanche, la plateforme de vidéosurveillance élaborée par Kiwatch. Cette prise de participation et ce premier partenariat ont accru sa visibilité auprès des consommateurs, consolidé sa croissance, au point de recruter l'ex-directeur commercial de Virgin Mobile.

« On doit trouver des personnes ayant les capacités à vendre de l'abonnement téléphonique », ajoute le CEO de Kiwatch, qui emploie vingt personnes à Nantes.

Dernièrement, un récent accord commercial a été conclu avec Zeop, premier opérateur de téléphonie à la Réunion pour prendre pied sur ce marché de l'Outre-mer.

« On a des discussions de ce type avec des opérateurs français et étrangers pour la mise en œuvre de partenariats », indique Cédric Williamson. Des échanges seraient, notamment, en cours avec Business Orange Services.

« L'export on y réfléchit, mais on tient d'abord de border le marché français avant d'aller à l'international, sauf à nouer des partenariats en Europe. »

A ce jour, la solution est commercialisée en directe sur son site internet, par l'intermédiaire de Delta Dore et Zeop, et le réseau de cinquante magasins Welcom'. Dans la continuité de la première campagne vidéo « Attrapez le père Noël sur le fait » diffusée en 2016 sur Youtube et les réseaux sociaux pour sensibiliser les internautes aux infractions de fin d'année, Kiwatch, grâce à la dernière levée de fond, s'ouvre cette fois les portes de la télévision.

« Nous venons de diffuser un premier spot sur BFMTV et M6 et étudions actuellement notre plan media pour accroître notre visibilité ».

Développer usages et services

Ces moyens financiers vont aussi renforcer la stratégie de R&D pour lancer très rapidement de nouvelles fonctionnalités comme le pilotage de la solution par la voix, la reconnaissance de mouvements, de formes ou d'objets, la personnalisation des alertes, la détection de chutes dans le cadre du maintien à domicile et ancrer d'entreprise dans le secteur de la vidéo-bienveillance, moins stigmatisante que la vidéosurveillance. « Au-delà de l'aspect sécurisation du domicile ou de l'entreprise, il s'agit de veiller en direct sur ses enfants, ses animaux domestiques, son jardin ou encore de maintenir à domicile un proche âgé », précise le CEO de Kiwatch qui a pris pied sur le marché de la silver économie en signant, en mars dernier, un partenariat avec la Générale de services, un acteur historique des services à la personne.

Pour Kiwatch, ces évolutions doivent se traduire par un bond de chiffre d'affaires de 1,2 million d'euros en 2017 à... 5 millions d'euros fin 2018. « Nous avons doublé notre chiffre d'affaires sans ressource particulière alors on pense, qu'avec les moyens que l'on vient d'obtenir, on va réussir ce saut », estime Cédric Williamson.

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Commentaires 3
à écrit le 03/01/2018 à 23:31
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Societe innovante ? Ils se contentent de revendre de la camelote chinoise (materiel et logiciel sur le Cloud) en multipliant le prix par 5. Autant acheter directement une poignée de cameras chinoise sur alibaba.

à écrit le 03/01/2018 à 17:35
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Le vrai problème de ce marché , ce genre de produit c’est une garantie que l’objet connecté n’est pas détourné( le vrai risque c’est ça)

à écrit le 03/01/2018 à 13:26
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tout ca c'est tres bien et on en reparlera quand les cameras et autres apps se seront fait pirater zuckerberg disait qu'il mettait un scotch sur la camera de son ordinateur, car personne n'est a l'abri, meme pas lui

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