GENERATION PEUR DE RIEN : Domitille Flichy (Farinez-vous), la boulangère solidaire

La Tribune décernait mardi soir ses prix du jeune entrepreneur. Parmi les lauréats, Domitille Flichy, qui remporte le prix de la catégorie Social Business . La fondatrice de la première boulangerie d'insertion emploie aujourd'hui 10 salariés, dont 4 adultes en reconversion.
Domitille Flichy / DR

Farinez-vous, située rue Villiot, à côté de la Gare de Lyon, dans le 12e arrondissement parisien, est plus qu'une boulangerie artisanale conviviale : elle est la première boulangerie à avoir obtenu un agrément d'entreprise d'insertion, en 2009, et emploie aujourd'hui quatre adultes en reconversion après avoir connu des accidents de la vie.
Sa fondatrice, Domitille Flichy, 35 ans, en a eu l'idée en janvier 2008, en avalant dans un bus un sandwich insipide, acheté dans une boulangerie austère. Songeant au réconfort qu'un bon casse-croûte dégusté dans un cadre agréable apporte face aux problèmes du quotidien, elle se dit que le métier de boulanger se conjuguerait bien avec l'insertion.

Cette juriste de formation a fait de ce sujet l'une de ses missions au conseil général des Hauts-de-Seine, où elle travaillait alors. En quelques semaines, elle quitte la sécurité de son quotidien de fonctionnaire pour devenir entrepreneur solidaire. Elle a levé le rideau un an et demi plus tard, après s'être appuyée sur des contacts noués lors de son passage dans l'administration, notamment les financeurs solidaires France Active et Garrigue.

Depuis, l'affaire marche plutôt bien. En 2012, Farinez-vous a dégagé 370 000 euros de chiffre d'affaires, et un petit bénéfice. Domitille Flichy garde pour objectifs principaux de maintenir sa masse salariale -Farinez-vous compte 10 employés -, et conserver la qualité de ses produits faits 100 % maison, de saison, sans additifs ni conservateurs, et à base de matières premières de qualité issues de producteurs locaux. Et tout cela en vendant ses produits au prix du marché. Mais respecter ces trois critères ne lui permettra jamais de dégager de marges importantes.

Qu'importe, estime-t-elle, du moment que l'entreprise se pérennise : « Je ne fais pas ça pour m'enrichir. Si l'activité dégage des bénéfices, je préfère les utiliser pour créer un poste supplémentaire en insertion. » Elle nourrit l'ambition d'ouvrir une deuxième boulangerie d'insertion à la fin de 2013, « dans un des arrondissements parisiens à deux chiffres, plus populaires et conviviaux ».



Prix national du jeune entrepreneur - Domitille... par La-Tribune
 

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