Si elle en a les apparences, la crise de 2012 n'est pas celle de 2009. En témoigne la résistance du marché publicitaire. Après M6 et Publicis, au tour de TF1 de confirmer la tendance. Visiblement échaudés par l'expérience de 2009 où tous les annonceurs qui avaient mis un coup d'arrêt brutal à leurs budgets de communication ont perdu des parts de marché, les clients de TF1 n'ont cette fois pas déserté. « Nous n'avons pas de signe d'inversion de tendance. C'est dur, mais le marché se tient », a confirmé Philippe Denery, directeur général adjoint en charge des finances du groupe. Pour 2012, TF1 table sur un maintien du chiffre d'affaires à 2,6 milliards d'euros.

Une fin d'année moins pire que prévu

Même la fin 2011 a été moins pire que prévu avec un revenu et une marge opérationnelles légèrement supérieurs au consensus des analystes. Pourtant, le chiffre d'affaires de l'antenne TF1 a reculé de 6,1% au quatrième trimestre, et le résultat opérationnel de 17%. Dans sa globalité, l'exercice s'est soldé par un chiffre d'affaires quasiment équivalent à celui de 2010 et un résultat opérationnel en hausse de 22,8% à 283 millions d'euros.

Au deuxième semestre, le groupe a également consolidé à 100% pour la première fois ses deux nouvelles chaînes de la TNT, NT1 et TMC, pour lesquelles "le groupe a déboursé 310 millions d'euros à Claude Berda", a rappelé  Philippe Denery. De cette opération valorisée au total 420 millions d'euros, TF1 conserve toujours une partie qui vaut 155 millions d'euros, du groupe AB, qui comprend les catalogues des séries (Hélène et les Garçons etc.), mais aussi les chaînes comme AB1, Moteurs, XXL. TMC et NT1, qui ont réalisé 90 millions de chiffre d'affaires en 2010, sont toutes les deux rentables. 

Sur Internet, le chiffre d'affaires a progressé de 24,3% à 27 millions d'euros, tandis que e-TF1 dans son ensemble, qui comprend notamment l'auditel (moins de 50% du chiffre d'affaires) a augmenté de 8,7% à 85 millions d'euros. Le groupe s'est félicité du succès de MyTF1, la plateforme de vidéos à la demande du groupe.

La problématique du coût de la grille

Le coût de grille, qui était de plus d'un milliard d'euros en 2008, est descendu à 905,5 millions d'euros l'an passé. Une baisse qui s'explique par l'absence de droits onéreux comme la Coupe du Monde de football, mais aussi par des renégociations de contrats comme ceux de l'Equipe de France de foot, revus à la baisse.

Le coût de la grille devrait remonter en 2012, si le groupe parvient à racheter une partie des matchs de l'Euro 2012. Mais rien n'est sûr pour l'instant, dans la mesure où, TF1, qui a fait une offre commune avec M6, est en compétition avec Al Jazira, qui aurait proposé à l'UEFA 130 millions d'euros pour les deux millésimes, 2012 et 2016. S'ils sont désignés par l'UEFA, les qataris devront céder une partie des matchs, notamment ceux de l'Equipe de France, afin qu'ils soient diffusés en clair. Mais encore devront-ils parvenir à un accord avec les diffuseurs. France Télévisions seraient sur les rangs. En revanche, TF1 n'aura plus à supporter les coûts de la Ligue des Champions, pour laquelle il déboursait 25 millions d'euros par an, et dont les meilleures affiches sont parties chez Canal Plus. A Paris, le titre a gagné jeudi 7,5% à 8,9 euros.