Nokia tourne la page smartphone ... et le dos à Alcatel-Lucent

Les actionnaires du groupe finlandais viennent d'approuver la vente de la division "terminaux" à Microsoft. Nokia aurait aussi renoncé à racheter l'équipementier français pour le fusionner avec NSN.
Delphine Cuny
La marque Nokia a vocation à disparaître des smartphones au profit de celle de Microsoft, qui communiquera sur les « Microsoft Windows Phone » ou sur la marque entrée de gamme Asha

L'histoire de Nokia dans les téléphones s'arrête aujourd'hui, ou presque. Les actionnaires du groupe finlandais, réunis ce mardi en assemblée générale extraordinaire à Espoo, à côté d'Helsinki, viennent d'approuver, à plus de 99%, la vente de l'essentiel de la branche « Appareils & Services », les téléphones basiques et les smartphones, à Microsoft, comme annonce lé 3 septembre dernier.

« Le vote d'aujourd'hui nous rapproche du bouclage de cette transaction qui marquera le début d'un nouveau chapitre de l'histoire de 150 ans de Nokia, qui offrira un potentiel de création de valeur plus important pour les actionnaires » a commenté le PDG par intérim, Risto Siilasmaa, dans un communiqué.

La vente définitive, qui rapportera 3,8 milliards d'euros à Nokia (plus 1,6 milliard en licence sur ses brevets), doit être conclue au premier trimestre 2014. La marque Nokia a vocation à disparaître des smartphones au profit de celle du géant des logiciels, qui communiquera sur les « Microsoft Windows Phone » ou sur la marque entrée de gamme Asha dans les pays émergents, et à terme de tous les téléphones plus basiques.

L'activité mobile d'Alcatel-Lucent seulement ?

Que fera Nokia avec sa nouvelle cagnotte ? Pas une acquisition d'Alcatel-Lucent apparemment. Selon le « Wall Street Journal », le conseil d'administration de Nokia aurait décidé de ne pas entrer en discussions formelles avec ce dernier, « après avoir envisagé plusieurs options en relation avec l'équipementier télécoms français », dont le rachat aurait pu renforcer NSN (Nokia Solutions & Networks), qui va devenir sa principale activité.

Une fusion des deux acteurs, tous deux issus eux-mêmes de mariages, est un serpent de mer du secteur, régulièrement évoqué jusque dans les rangs du gouvernement, à Bercy notamment pour constituer un « Airbus des télécoms », un (autre) champion européen, de nature à rivaliser avec le leader, le suédois Ericsson, et le numéro deux, le chinois Huawei.

Alcatel-Lucent souffre encore du virage raté de la 3G

Un tel rapprochement aurait probablement des conséquences sociales graves, du fait d'importants doublons. Les analystes financiers penchaient plutôt dernièrement pour une cession à NSN de la seule partie « accès mobile » d'Alcatel-Lucent, qui souffre encore du virage raté de la 3G et capitalise sur ses positions dans le fixe, la fibre, l'IP, les routeurs, etc.

Le nouveau plan Shift du directeur général arrivé en avril, Michel Combes, met cependant l'accent sur le très haut débit y compris mobile, en particulier la 4G et les « petites cellules. » Nokia a-t-il renoncé définitivement à avaler son rival ? Le Finlandais a décidé de ne pas y aller « à ce stade » écrit le journal américain.

« De toute façon, Alcatel-Lucent est en pleine restructuration, il faut redresser le groupe, le temps n'est pas au discussion de fusion » fait valoir un cadre du groupe français.

Delphine Cuny

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.