Amazon se lance dans le fact-checking

Les utilisateurs du "smart speaker" Amazon Echo peuvent lui demander directement si les candidats à la présidentielle américaine disent vrai ou faux. Des journalistes du Washington Post et de sites de fact-checking leur donnent la réponse.
Jean-Christophe Catalon
Une nouvelle fonction appelée "Share the Facts" (partage les faits, en français) est disponible sur Amazon Echo et permet de vérifier la véracité des propos des politiques.

Chiffre erroné, déclaration inexacte, les politiques en France comme aux États-Unis ne sont pas toujours des exemples de rigueur lorsqu'ils s'expriment en public. Afin de rétablir la vérité, les services de fact-checking (vérification des faits en français) se sont multipliés dans les rédactions.

En temps de campagne présidentielle, où les personnalités politiques s'expriment plus qu'à l'accoutumée, l'attention portée aux propos de chacun est plus forte. Les citoyens, parfois surpris par tel ou tel propos, finissent par les taper dans leur moteur de recherche en espérant démêler le vrai du faux. Amazon a décidé de leur faciliter la vie. Son "smart speaker" Echo - une colonne à reconnaissance vocale - leur donne désormais la réponse directement.

Une base de données de plus de 2.000 articles de fact-checking

Depuis la semaine passée, une nouvelle fonction appelée "Share the Facts" (partager les faits, en français) est disponible sur Amazon Echo. Mis au point par le laboratoire de l'université de Duke, spécialisé dans l'étude du fact-checking, son utilisation est simple. Il suffit pour l'utilisateur d'interpeller la machine par la formule "Alexa demande aux fact-checkers" et de poser la question souhaitée, par exemple :

  • "Alexa, demande aux fact-checkers si Donald Trump est contre la guerre en Irak ?"
  • "Alexa, demande aux fact-checkers si Hillary Clinton avait le droit d'utiliser sa boîte mail privée en tant que secrétaire d'État ?"

Pour formuler sa réponse, Amazon Echo se base sur les mots clés énoncés et pioche dans une base de données de plus de 2.000 articles de fact-checking. Cette dernière a été constituée en partenariat avec le Washington Post (propriété de Jeff Bezos, Pdg d'Amazon), ainsi que les sites Politifact et FactCheck.org. De quoi aider les électeurs américain à faire leur choix pour le scrutin du 8 novembre.

> LIRE AUSSI : débat Clinton-Trump : le factchecking s'invite dans la présidentielle américaine

Une tendance chez les géants de l'Internet

Amazon n'est pas le seul à valoriser le fact-checkhing dans ses services. Google a annoncé ce mois-ci qu'un tag "fact-check" apparaîtra bientôt dans les recherches Google Actualité, en plus de ceux existant comme "éditorial" et "exhaustif". L'objectif est de mettre en évidence ce type de contenu.

De même, les réseaux sociaux sont concernés au premier chef, tant des informations erronées circulent sur leurs fils d'actualité. Facebook et Twitter l'ont bien compris et s'intéressent aujourd'hui de près à la vérification des faits. Récemment, ils ont rejoint le réseau "First Draft news". Composé de contributeurs tels que l'AFP, le New York Times ou encore les Décodeurs du Monde, l'objectif est de mettre en place une plateforme de fact-checking d'ici fin octobre.

Jean-Christophe Catalon

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