Amende record de l'UE : Google veut faire payer des enchères à ses concurrents

Le moteur de recherche américain propose d'afficher les résultats des comparateurs de prix de ses concurrents via un système d'enchères pour tenter de satisfaire la Commission européenne. Google s'est vu infliger une amende record de 2,42 milliards d'euros en juin dernier par Bruxelles pour abus de position dominante.
Le moteur de recherche américain Google s'est vu infligé en juin dernier une amende record de 2,42 milliards d'euros par la Commission européenne pour abus de position dominante.

Google tente d'échapper à l'amende historique infligée par la Commission européenne. En juin dernier, le moteur de recherche américain a écopé d'une amende record de 2,42 milliards d'euros pour abus de position dominante sur le marché des moteurs de recherche en favorisant son comparateur de prix, Google Shopping. Ce service permet aux consommateurs de comparer les produits et les prix en ligne à travers les offres de détaillants de toute sorte. L'entreprise de la Silicon Valley avait alors trois mois pour proposer un compromis à l'organisme européen, sous peine de se voir facturer des astreintes pouvant atteindre 5% du chiffre d'affaires moyen réalisé quotidiennement au niveau mondial. Google a donc proposé à l'Union européenne d'afficher les résultats des comparateurs de prix de ses concurrents via un système d'enchères sur son service Google Shopping, selon des informations de Reuters.

Concrètement, Google propose de vendre des espaces d'affichage sur son moteur de recherche à ses concurrents. Un compromis déjà proposé il y a trois ans en vain à l'exécutif européen. L'entreprise américaine pourrait de nouveau voir son offre rejetée. Selon les sources anonymes interrogées par Reuters, ce compromis ne répondrait pas aux problèmes soulevés par l'Union européenne. La Commission avait effectivement ordonné à Google d'accorder à la concurrence un traitement identique à celui réservé à son propre service.

Vers des prix plus élevés pour les consommateurs?

Cette proposition a déjà fait réagir la concurrence et les associations de consommateurs. Ces enchères "créeraient simplement une barrière anticoncurrentielle supplémentaire, qui formaliserait la transformation du trafic gratuit et pertinent en trafic payant pour tous les services, mais pas pour Google", a réagi lundi dans un communiqué le service concurrent britannique Foundem. Le Bureau européen des unions de consommateurs estime, quant à lui, qu'un système d'enchères pourrait entraîner "l'affichage de prix plus élevés pour les consommateurs", rapporte Bloomberg.

Google a officiellement contesté la décision devant la Cour de justice de l'Union européenne le 11 septembre. L'examen de ce recours devrait prendre au moins un an et demi et étant donné la complexité de l'affaire, plutôt deux ans, selon la Cour de justice de l'UE. Ce recours n'est pas suspensif. Conséquence : la firme de Mountain View devra quand même passer à la caisse. L'entreprise peut néanmoins offrir une garantie bancaire à la Commission, en mettant l'argent sur un compte bloqué jusqu'à ce qu'une décision tombe. Et il peut en outre introduire théoriquement un recours en référé, où il demande la suspension du paiement de l'amende.

> Lire aussi : [Diaporama] Qui a écopé des 5 plus grosses amendes infligées par l'Union européenne?

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.