Avec le Galaxy S8, Samsung n’a plus droit à l’erreur

Le géant sud-coréen dévoile ce mercredi, à New York, son nouveau fleuron. Après le fiasco du Galaxy Note 7, à l’automne dernier, le chaebol mise sur cette sortie pour redorer son image et sa réputation.
Pierre Manière
Capture d'écran du site de Samsung, et son décompte pour la présentation du Galaxy S8.

Dans le monde des smartphones, l'annonce sera suivie de très près. Ce mercredi, à New York, Samsung va lever le voile sur son prochain porte-drapeau - ou « flagship » dit-on dans le jargon des fabricants de mobiles -, à savoir le Galaxy S8. Si celui-ci est aussi attendu, c'est parce qu'avec ce modèle, le chaebol sud-coréen joue son image et sa réputation. Ni plus ni moins. C'est la raison pour laquelle Samsung a pris son temps pour tester ce terminal avant de le présenter au grand public. Fin février, au Mobile World Congress de Barcelone, le fabricant n'a donc pas, comme à son habitude, dévoilé le dernier-né de sa série Galaxy.

Il faut dire que tous les observateurs, experts, et fans de la marque ont en mémoire le fiasco du Galaxy Note 7. À la fin de l'été dernier, Samsung a choisi de dégainer ce dernier smartphone grand format et haut-de-gamme sans traîner. Aux yeux de tous, le groupe a voulu devancer la sortie de l'iPhone 7 de son rival Apple, prévue au mois de septembre. Mais l'initiative a rapidement viré au calvaire pour le géant sud-coréen. Quelques jours plus tard, des clients mécontents ont posté des vidéos sur la Toile montrant des terminaux s'enflammer ou exploser sans raison apparente.

Enorme « bad buzz »

De quoi générer un énorme « bad buzz » mondial. Des compagnies aériennes n'ont, par exemple, pas hésité à bannir le Note 7 de leurs avions. Peu après son lancement, Samsung a été contraint de rappeler des millions de terminaux à travers le globe. Même si le groupe a ensuite joué la carte de la transparence, évoquant un problème de batterie et multipliant les mea culpa, le mal était fait. Pour certains analystes, cette catastrophe industrielle aurait coûté, a minima, la bagatelle de 10 milliards de dollars.

Dans ce contexte, Samsung n'a plus aujourd'hui droit à l'erreur. Le moindre problème concernant le Galaxy S8 pourrait s'avérer dévastateur. D'autant que le groupe a récemment multiplié les communications visant à rassurer ses fidèles sur ses produits. Lors d'une conférence de presse au Mobile World Congress de Barcelone, Samsung n'y est pas allé de main morte. « La qualité est notre priorité », a répété une vidéo introductive, montrant toute une série de tests de résistance des smartphones aux chocs ou à l'eau. À la tête du marketing de Samsung Electronics, David Lowes a assuré que de nouveaux garde-fous avaient vu le jour pour garantir la qualité des nouveaux terminaux. « Nous avons conscience que nous ne regagnerons la confiance de nos clients qu'avec des actions, et pas avec des mots », a-t-il insisté.

Scandale de corruption

Pour ne rien arranger, le conglomérat est aujourd'hui embourbé dans un énorme scandale de corruption, qui touche les plus hautes sphères de la Corée du Sud. Dans cette affaire, les enquêteurs ont récemment indiqué qu'ils souhaitaient arrêter l'ex-présidente Park Geun-Hye. Celle-ci est notamment soupçonnée d'avoir été la complice d'une de ses confidentes, jugée pour avoir utilisé ses relations afin d'extorquer des dizaines de millions de dollars aux conglomérats du pays, dont Samsung. Il y a peu, Lee Jae-Yong, qui n'est autre que l'héritier du chaebol, a été placé en détention provisoire et inculpé.

Sous ce prisme, le lancement du Galaxy S8 apparaît crucial pour Samsung. Il ressemble plus que jamais à une manière pour le groupe de se racheter. En Corée du Sud, toutes les sphères économiques scruteront l'événement avec attention. Il faut dire qu'à lui seul, Samsung et ses multiples branches pèsent environ 20% du PIB du pays.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 29/03/2017 à 16:35
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Au moins en Coréé du sud on ne leur fait pas de courbettes aux hommes d'affaires quand ils ont corrompu. Notre vieille république française est décidemment à l'agonie sous le trop gros poids de l'oligarchie.

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