Les trois co-fondateurs de la société ICON Photonics, Carlos Viana, Jean-Luc Polleux et Charles Goëller, l'avouent bien volontiers : « Le succès au concours i-Lab renforce encore notre volonté de réussir ! L'Etat nous fait confiance, nous sommes donc investis d'une nouvelle responsabilité ». Le projet de la start-up, issue des laboratoires de recherche de l'ESIEE Paris (école d'ingénieur basée en Seine-Saint-Denis) et du laboratoire CNRS-ESYCOM, qu'ils ont lancée en 2018, se fonde sur une technologie qui permet d'augmenter les performances de débit des composants situés dans les modules optiques des datacenters.
« A l'intérieur des datacenters, se trouvent des 'clés', qui émettent et reçoivent de la lumière. Le défi, ensuite, est de faire rentrer toute cette lumière dans la fibre optique qui la transportera », explique d'abord Charles Goëller, chief operating officer de la jeune pousse. Or, poursuit-il, « toute la lumière ne rentre pas, et l'on assiste à une déperdition d'énergie qui peut aller jusqu'à 70%, de même qu'à une perte d'informations ». De quoi exiger davantage d'énergie dont la production peut être émettrice de CO2, tout en ralentissant l'accès aux sites web ou aux emails. A moins d'accoler à la fibre une lentille qui va redresser les faisceaux lumineux pour les faire rentrer dans la fibre. C'est le couplage optique.
Si c'est Carlos Viana, PDG d'ICON Photonics, docteur en électronique, optoélectronique et système de l'université Paris-Est et chercheur post-doctoral à l'ESIEE, qui a porté le projet ILICO au concours i-Lab, Charles Goëller, ingénieur en photonique spécialiste du business développement, et Jean-Luc Polleux, professeur à l'ESIEE, l'ont soutenu tout au long du parcours.
Une technologie unique
Après plusieurs années de recherche, accompagnées entre autres par la SATT Erganeo et hébergées à l'incubateur Descartes, les équipes ont réussi à développer un cône directement inséré sur les composants, permettant de guider la lumière sans pertes jusqu'aux dimensions ultimes et ce à très bas coût. « Aujourd'hui, nous sommes les seuls à pouvoir faire cela ! », s'enthousiasme Charles Goëller. Le brevet est déposé en 2014, à l'international.
La start-up a déjà plusieurs clients, auxquels elle propose une étude des composants qu'ils utilisent, pour ensuite adapter sa technologie à leurs besoins. Au-delà d'augmenter les performances de débit des composants, le projet primé par le concours i-Lab vise à industrialiser la production de ces cônes pour les insérer dans les milliards de composants que fabriquent les clients potentiels.
Fiers d'être basés en France, guidés par un principe, celui d'agir pour les autres et la planète, les co-fondateurs d'ICON Photonics seraient ravis de « compter au moins un partenaire français »... Pour l'heure, les poids lourds sont à l'étranger. A horizon 2025, les trois entrepreneurs comptent bien être leaders mondiaux dans leur domaine. D'autant que la technologie peut être utilisée dans d'autres secteurs, de la voiture autonome à la reconnaissance faciale en passant par les communications quantiques. Entre temps, la jeune pousse aura levé des fonds (sans doute dans les mois qui viennent), et embauché une vingtaine de salariés.
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