Harcèlement : les employés de Google réclament la fin des "arbitrages forcés" dans la tech

Les "Googlers" se mobilisent ce mardi sur Twitter et Instagram contre "l'arbitrage forcé", une clause utilisée par les entreprises de la tech dans les contrats de travail pour priver les travailleurs de leur droit de les poursuivre en justice en cas de harcèlement sur leur lieu de travail. Environ 60 millions de travailleurs américains seraient concernés par ce type de clause.
Anaïs Cherif
En novembre dernier, 20.000 Googlers ont manifesté contre la culture du silence imposée par la firme de Mountain View, accusée d'avoir fermé les yeux des cas de harcèlement sexuel.
En novembre dernier, 20.000 "Googlers" ont manifesté contre la culture du silence imposée par la firme de Mountain View, accusée d'avoir fermé les yeux des cas de harcèlement sexuel. (Crédits : Stephen Lam)

Nouvelle fronde parmi les "Googlers". Des employés d'Alphabet, maison-mère de Google, organisent ce mardi une campagne de mobilisation sur les réseaux sociaux Twitter et Instagram. Baptisée #EndForcedArbitration (en français, "en finir avec l'arbitrage forcé"), cette initiative vise à faire pression sur les entreprises de la tech pour changer leurs pratiques de négociation en cas d'affaires de harcèlement en tout genre au travail.

Cette campagne vise en particulier les entreprises qui recourent à des conventions d'arbitrage forcé, une clause enfouie dans les contrats de travail privant les travailleurs de leur droit de poursuivre en justice leur employeur en cas de harcèlement sur leur lieu de travail, explique Recode. Plusieurs firmes de la tech - dont Google - ont récemment mis fin à cette pratique dans le cadre d'affaires de harcèlement et d'agression sexuels, mais de nombreuses sociétés continuent de recourir à la clause de l'arbitrage forcé pour d'autres litiges au travail, tels que la discrimination raciale ou religieuse.

"Cette pratique concerne au moins 60 millions de travailleurs rien qu'aux États-Unis", affirme les "Googlers" dans une lettre ouverte publiée sur Medium le 14 janvier, utilisant l'estimation du think tank américain l'Economic Policy Institute. "Mettre fin à l'arbitrage forcé est un changement nécessaire pour remédier de manière transparente aux inégalités sur le lieu de travail."

Google accusé de passer sous silence des cas de harcèlements sexuels

Dans une précédente publication, en date du 10 décembre dernier, les "Googlers" martelaient :

"2019 doit être l'année qui signe la fin d'un système de justice privatisée."

Toute la journée, les employés de Google vont publier sur Twitter et Instagram des chiffres, des interviews d'experts et des témoignages.

Ce n'est pas la première fois que les employés de Google s'organisent pour manifester leur désaccord. En novembre dernier, 20.000 "Googlers" ont manifesté aux Etats-Unis contre la culture du silence imposée par la firme de Mountain View, accusée d'avoir fermé les yeux des cas de harcèlement sexuel. Elle aurait même payé 90 millions de dollars d'indemnités de départ à Andy Rubin (fondateur du système d'exploitation Android), accusé par une employée de relations sexuelles forcées. A la suite de la polémique qui a éclaté en octobre dernier, le Pdg de Google, Sundar Pichai, a affirmé dans un document interne que le groupe avait renvoyé 48 salariés, dont 13 hauts responsables, pour harcèlement sexuel au cours des deux dernières années.

Anaïs Cherif

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 16/01/2019 à 8:37
Signaler
Certainement ce qui donne autant de puissance à ces GAFA, leurs employés malgré tout éveillés, merci pour cet article et bravo à eux.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.