Séisme dans le jeu vidéo : Microsoft achète Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars

Le géant américain casse sa tirelire pour accéder au podium du marché du jeu vidéo. Ces six derniers mois, sa nouvelle acquisition Activision Blizzard a enchaîné les scandales dans sa gestion des ressources humaines et retards dans sa production. Ce rachat par Microsoft paraît donc être un bon échappatoire pour le créateur des opus World of Warcraft, Candy Crush, Call of Duty.
François Manens
(Crédits : MIKE BLAKE)

C'est un deal XXL qui rabat les cartes de l'industrie du jeu vidéo. Ce 18 janvier, Microsoft a annoncé contre toute attente l'acquisition d'Activision Blizzard, l'éditeur des opus iconiques World of Warcraft, Call of Duty ou encore Candy Crush. D'après le Wall Street Journal et Bloomberg, le montant de la transaction s'élève à 68,7 milliards de dollars (60 milliards d'euros), un record (et de très loin) pour ce secteur économique. C'est aussi, par la même occasion, la plus grosse acquisition de l'histoire de Microsoft, à plus du double du montant du rachat de LinkedIn pour 26 milliards de dollars en 2016.

Microsoft dans le top 3 mondial du gaming

Si elle est validée par les régulateurs, l'opération fera passer la division gaming de Microsoft dans une nouvelle dimension. Aujourd'hui, l'entreprise se situe à la quatrième place des plus gros éditeurs au monde en chiffre d'affaires à plus de 10 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Sa proie, Activision Blizzard, est quant à elle installée à la 6è place de ce classement avec 6 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel. Résultat : grâce à cette opération, Microsoft Gaming va se propulser au niveau du duo de tête du marché, composé de Sony Interactive Entertainment et Tencent Games, du moins en termes de chiffre d'affaires.

Ce deal intervient dans une période trouble pour Activision Blizzard. A l'été 2021, le Wall Street Journal a révélé une suite de scandales internes, et notamment des histoires de harcèlement sexuel étouffées par le management. En réaction, l'entreprise a licencié des dizaines d'employés, notamment dans sa direction. Pour ne rien arranger, l'entreprise affiche un retard chronique dans la sortie de ses jeux vidéo les plus attendus comme Diablo IV ou Overwatch 2. Résultat : le cours de son action a plongé de 30% sur les 6 derniers mois, de plus de 90 dollars à moins de 60 dollars l'action.

Un atout en plus pour concurrence Sony et sa PlayStation

Néanmoins, Microsoft affirme à Bloomberg que le CEO d'Activision Blizzard Bobby Kotick, en place depuis 30 ans mais extrêmement controversé pour de nombreuses raisons, gardera son poste. Une fois l'opération conclue, la division Activision Blizzard sera rattachée à la division Microsoft Gaming dirigée par Phil Spencer. Ce dernier gère notamment le développement économique de l'écosystème Xbox - une des trois consoles du marché avec la PlayStation (Sony) et la Switch Nintendo - et celui de l'offre d'abonnement du groupe, le Game Pass.

Microsoft a récemment redoublé d'efforts pour promouvoir cette dernière offre, qui a déjà convaincu 25 millions d'abonnés. Les franchises légendaires des studios d'Activision Blizzard devraient donc alimenter l'offre de la Xbox et du Game Pass, qui se livre une guerre de catalogues avec la PlayStation depuis 20 ans.

François Manens

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Commentaires 4
à écrit le 21/01/2022 à 20:18
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Si cette acquisition est validée tout porte à croire que Microsoft va réaliser un grand plan social chez Blizzard pour éliminer tous les programmeurs qui n'utiliseraient pas son framework DirectX au lieu de l'API OpenGL. En effet, Microsoft pra...

à écrit le 21/01/2022 à 20:08
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Un achat à découvert (cf. ~20 Mds de cash flow) pour renforcer le monopole informatique de Microsoft dont la stratégie de diversification tout azimut semble très similaire à celle de Standard Oil... Il serait grand temps que les régulateurs mett...

à écrit le 20/01/2022 à 11:38
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Mouais ça va elle est grosse la tirelire de Microsoft ! Et en effet c'était le chaos chez Blizzard, un chaos qui tombe bien pour Microsoft vu que contrairement par exemple à UBISOFT le personnel n'a du opposer aucune résistance à ce rachat ou très pe...

à écrit le 19/01/2022 à 15:28
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Trop content pour les freres Guillemot, j'ai toujours pensé que ça finirait comme ça, l'industrie du jeu électronique mal vu par nos gouvernements est devenue mature, crée des emplois, des richesses, vive la Bretagne!

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