Sony déçoit sur ses résultats au T3, l'action dévisse de 8%

Sony a fait état le 1er février du meilleur résultat trimestriel de son histoire grâce notamment à l'acquisition de la maison de disques EMI, mais ce bénéfice est inférieur aux attentes des analystes et la baisse des profits dans la division jeux suscite des interrogations sur les relais de croissance du groupe. Ce lundi 4 février, le titre est tombé à 5.055 yens (-444 yens), soit une chute de 8,07% en clôture.
(Crédits : © Thomas Peter / Reuters)

L'action du géant japonais de l'électronique Sony a dévissé de 8% ce lundi 4 février à la clôture de la Bourse de Tokyo, les investisseurs étant déçus par des résultats qui montrent certes, un bénéfice net record de 377 milliards de yens (3 milliards d'euros) au titre du troisième trimestre de son exercice 2018-19, mais en partie artificiel. Le titre est tombé à 5.055 yens (-444 yens), soit une chute de 8,07%.

La sanction découle aussi d'une révision négative de la prévision de chiffre d'affaires annuel annoncée le 1er février après la fermeture du marché.

Révision négative de la prévision de chiffre d'affaires

Sony a surpris en affichant un résultat net inédit au terme des neuf premiers mois de l'exercice 2018/19 et a de nouveau fortement élevé sa projection. Mais il doit surtout ces bons résultats à des facteurs exceptionnels (réévaluations de taxes et cession d'actifs). Sur la période d'avril à décembre 2018, le résultat net a bondi de 63% à 828 milliards de yens (6,6 milliards d'euros). Sony vise désormais 835 milliards sur l'exercice, contre 705 milliards.

Mais la réalité opérationnelle est plus rude : son estimation de chiffre d'affaires est désormais de 8.500 milliards de yens (au lieu de 8.700 milliards). Les actionnaires ont vu ce changement comme un mauvais présage.

En outre, l'écart faible (seulement 7 milliards) entre le bénéfice net des neuf premiers mois et celui de l'année entière signifie que le quatrième trimestre devrait à peine être rentable.

« Ce n'est assurément pas aussi positif que les chiffres affichés le suggèrent » de prime abord, a commenté Andrew Jackson, responsable des marchés japonais chez Soochow CCSD Capital Markets à Singapour. « Le marché surveille attentivement un redressement de l'activité mobile, mais il semble que la situation empire d'année en année en raison d'un déclin des ventes de smartphones », a-t-il dit.

La division jeux inquiète

La division des jeux vidéo, elle, se porte bien. Mais un ralentissement a été observé dans l'engouement pour la PlayStation 4, compte tenu du fait que la première mouture de cette console a déjà plus de cinq ans et que le parc installé devrait dépasser la barre des 100 millions d'unités dans les prochains mois.

« Les ventes de la console (PS4) ont fléchi à 8,1 millions d'unités au cours du trimestre, mais elles sont en phase avec nos attentes car la console rentre dans sa sixième année », a déclaré le directeur financier de Sony, Hiroki Totoki, à Reuters.

Pour Hideki Yasuda, analyste chez Ace Securities, l'activité jeux, qui a dopé le bénéfice de Sony ces deux dernières années, devrait désormais plafonner dans l'attente du lancement d'une console de nouvelle génération. « C'est inévitable en raison du cycle du produit », dit-il.

Le 31 janvier, son concurrent Nintendo a revu à la baisse son objectif annuel de ventes pour la Switch, après avoir toutefois publié un bénéfice trimestriel en hausse de 36%, supérieur aux attentes, grâce à la solide demande de jeux pour sa console hybride.

(avec AFP et Reuters)

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