Seloger oppose une pilule empoisonnée à l'OPA de Springer

Nouveau rebondissement dans le feuilleton à 566 millions d'euros de l'OPA du groupe de presse allemand sur le groupe français d'annonces immobilières. Les actionnaires de Seloger son convoqués en réunion extraordinaire le 20 janvier.
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En 2011, la position de Seloger face à Springer n'a pas changé d'un iota : pas question de répondre favorablement à l'OPA du groupe de presse allemand Springer. Une nouvelle manoeuvre dans la bataille boursière qui oppose les deux groupes vient d'être lancée : le conseil de surveillance du leader français des annonces immobilières sur internet a convoqué une assemblée générale extraordinaire le 20 janvier  pour soumettre un dispositif visant à empêcher l'éditeur allemand Axel Springer de prendre un contrôle rampant de la société.

Plafonnement des droits de vote à 15%
Concrètement, ils demandent aux actionnaires de plafonner les droits de votes des investisseurs à 15%. Cette clause qui devra être votée aux 2/3 interdira à un actionnaire, Springer au hasard, de détenir plus de 15% des droits de vote quel que soit le niveau réel de sa participation. «Cette clause deviendrait caduque dans le cas où un actionnaire détiendrait, seul ou de concert, au moins 50,01% du capital ou des droits de vote de la société à l'issue d'une offre publique», précise cependant le groupe.

Springer devrait avoir plus de 50,01% du capital pour exercer un pouvoir réèl
C'est un coup dur pour le groupe Allemand car si cette clause était adoptée, Springer devrait obtenir la majorité du capital pour exercer un pouvoir réel au sein de la société. Ce qui n'est pas gagné. L'éditeur allemand, qui s'est déjà offert Aufeminin, détient 12,36% de Seloger a déposé une offre d'achat sur Springer à 34 euros l'action, ce qui valorise le site à 556 millions d'euros, soit environ huit fois le chiffre d'affaires et 13 fois l'excedent brut d'exploitation.

Décision du recours devant la cour d'appel de Paris attendue mi-avril

Pour le conseil de surveillance de SeLoger, cette valorisation ne reflète pas la valeur réelle de la société française. Et de craindre qu'en raison de la modestie du prix offert, Springer ne se retrouve avec une position minoritaire à son capital à l'issue de l'OPA, mais suffisante pour lui permettre de gérer de fait la société.

Pour bloquer Springer, le conseil de surveillance avait déjà déposé un recours devant la cour d'appel de Paris contre le feu vert donné par l'Autorité des marchés financiers (AMF) à l'opération. Les plaidoiries devraient se tenir mi-mars pour une décision mi-avril, apprend-t-on chez Seloger.

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