"Les entreprises doivent avoir en tête le risque de pénétration des systèmes d'information"

Spécialiste en cybercriminalité et intelligence économique, le commandant Rémy Février, ancien cadre du privé, estime que le risque zéro n'existe pas.
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Pensez-vous que le vol de données bancaires sur Internet se développe de façon inquiétante ?

Il est très difficile de mesurer la cybercriminalité et ses conséquences sur les entreprises, car il y a bien des cas où ces dernières ne portent pas plainte. Elles s'inquiètent souvent du coût en termes d'image et de réputation que cela pourrait causer si le vol était rendu public. En revanche, on sait que la cybercriminalité se transforme. Elle n'est plus seulement le fait de hackers solitaires. Des organisations criminelles ou mafieuses estiment aujourd'hui rentable de pénétrer les systèmes d'informations des entreprises. Et pas seulement pour les données bancaires. Il y a aussi, mais dans un autre registre, davantage d'attaques d'origine étatique.

En tant qu'ancien chef d'entreprise, que vous avez été avant d'être officier sous contrat avec la Gendarmerie, pensez-vous que le développement de l'e-commerce est menacé par ce phénomène ?

On ne peut pas aller contre le développement du cybercommerce. Mais c'est à l'entreprise de se protéger. La Gendarmerie nationale sensibilise les PME à ce sujet. Nous constatons, bien au-delà de l'e-commerce, un manque de prise de conscience du risque de pénétration des systèmes d'informations. Les patrons de PME n'ont pas toujours à l'esprit qu'ils peuvent être pénalement responsables. Le risque zéro n'existe pas. Il faut prendre les précautions nécessaires et suffisantes, notamment pour sécuriser les transferts de données.

Les particuliers ont-ils eux aussi des précautions à prendre ?

Elles sont connues et devraient être davantage appliquées : il faut un antivirus, un pare-feu, un anti-malware. Ensuite, la vigilance impose de ne pas ouvrir les e-mails d'origine inconnue, alors que le mail reste l'un des principaux vecteurs de pénétration des ordinateurs de particuliers. Et pour les achats en ligne, bien vérifier que le site est sécurisé, avec le préfixe « https ».

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Commentaire 1
à écrit le 04/05/2011 à 12:36
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A La Tribune : vous faites une erreur dans le commentaire du titre en écrivant "... estime que le zéro risque n'existe". Le Commandant l'affirme et il a raison. C'est d'ailleurs très banal et tout journaliste devrait le savoir.

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