Droits d'auteur : un musicien réclame 150 millions de dollars à Spotify

David Lowery, leader de deux groupes de rock alternatif, a lancé un recours collectif contre le géant du streaming auquel il reproche d'avoir reproduit quatre de ses morceaux sans autorisation.
Le groupe suédois de streaming se défend d'avoir volontairement spolié les détenteurs de droits d'auteur et affirme vouloir régler le problème "une bonne fois pour toutes".

Après la critique médiatique, l'heure est aux plaintes judiciaires pour les sites de streaming musical dont le modèle économique fait débat. Lundi 28 décembre, un musicien américain a réclamé en justice 150 millions de dollars au géant suédois du streaming Spotify, lui reprochant d'avoir reproduit des morceaux protégés par des droits d'auteur. David Lowery, leader des groupes de rock alternatif Cracker et Camper Van Beethoven, a demandé à un juge américain d'accepter un recours collectif au nom "des centaines de milliers" de plaignants potentiels qui seraient touchés.

Dans sa plainte déposée lundi devant un tribunal fédéral de Los Angeles, le rockeur accuse Spotify de ne pas respecter les droits de reproduction mécanique (CD, DVD, vinyle, etc.), relatifs à l'enregistrement d'une oeuvre. David Lowery reproche ainsi à Spotify d'avoir copié et distribué quatre morceaux de ses groupes -désormais à la disposition de 75 millions d'utilisateurs- sans en demander la permission aux détenteurs de ces fameux droits de reproduction mécanique.

150 millions de dollars d'enrichissement injustifié ?

Le musicien accuse également le numéro un mondial du streaming de pratiques commerciales déloyales, arguant que sa structure de paiement est arbitraire et qu'elle fait "baisser la valeur des droits d'auteur".

"Si le tribunal ne refrène pas le comportement de Spotify, le plaignant et les membres du recours collectif continueront d'être victimes de graves préjudices, qui ne peuvent pas bénéficier de simples compensations financières", est-il écrit dans le document.

La plainte affirme que Spotify s'est "injustement enrichi" à hauteur d'au moins 150 millions de dollars. D'autres artistes, comme la popstar américaine Taylor Swift, ont également critiqué le niveau des indemnités accordées aux artistes.

"Manque de données" sur les ayants droits, justifie Spotify

Le site de streaming affirme pourtant respecter les règles du droit d'auteur et rappelle qu'il a passé des accords avec les maisons de disques et les organisations de gestion des droits d'auteur des compositeurs.

"Nous nous sommes engagés à payer aux auteurs de chansons et aux éditeurs chaque centime. Malheureusement, en particulier aux Etats-Unis, les données nécessaires pour déterminer les détenteurs légitimes des droits sont parfois absentes, erronées ou incomplètes", a indiqué mardi dans un communiqué un porte-parole du géant suédois.

Le groupe a précisé avoir mis de côté des sommes pour de futurs paiements de royalties lorsqu'il n'a pas été en mesure de confirmer les détenteurs des droits d'auteur. Et il a ajouté travailler avec l'Association nationale des éditeurs de musique pour trouver le moyen de "résoudre ce problème une fois pour toutes".

    |Lire Le streaming, bouée de sauvetage de l'industrie de la musique ?

 (AFP)

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