Twitter : Elon Musk prévient le gendarme boursier américain qu'il pourrait renoncer à son projet de rachat

Elon Musk a averti lundi qu'il pourrait renoncer à son offre d'achat de 44 milliards de dollars (41,1 milliards d'euros) sur Twitter si le réseau social ne lui fournissait pas les données qu'il réclame sur les faux comptes d'utilisateurs.
(Crédits : DADO RUVIC)

La saga du rachat de Twitter par Elon Musk continue. Ce dernier a averti lundi qu'il pourrait renoncer à son offre d'achat de 44 milliards de dollars (41,1 milliards d'euros) sur Twitter  si le réseau social ne lui fournissait pas les données qu'il réclame sur les faux comptes d'utilisateurs. C'est ce qu'il a clairement dit dans un courrier envoyé à l'autorité américaine des marchés financiers (SEC), rendu public conformément à la réglementation boursière. Le multimilliardaire reproche à Twitter une "violation importante et manifeste" de ses obligations et dit se réserver le droit de mettre fin à leur accord de fusion.

C'est la première fois que l'entrepreneur menace directement et par courrier Twitter d'abandonner son projet de rachat, une possibilité qu'il avait toutefois déjà évoquée dans des messages publiés sur le réseau social lui-même. Twitter, qui n'a pas réagi immédiatement lundi, avait auparavant minimisé ce risque en estimant que l'avertissement d'Elon Musk n'avait aucune valeur juridique.

"Musk pense que Twitter refuse clairement d'honorer ses obligations dans le cadre de l'accord de fusion, ce qui soulève de nouveaux soupçons sur une possible volonté de la société de dissimuler les données demandées en raison des craintes de ce que l'analyse des données par Musk mettra au jour", affirme la lettre de lundi.

Elon Musk, qui se présente comme un défenseur sans réserve de la liberté d'expression, a mis en cause la sincérité des données publiées par Twitter selon lesquels les faux comptes représentent moins de 5% de sa base d'utilisateurs, en affirmant que la proportion réelle pourrait dépasser 20%.

Faire sa propre analyse

Il réclame donc au réseau social des données censées lui permettre de procéder à sa propre analyse de la base d'utilisateurs et affirme ne pas se fier à "la méthodologie de tests laxiste" de sa cible.

"Il est clair que Musk est en droit d'avoir accès aux données demandées pour lui permettre de préparer le transfert des activités de Twitter sous son contrôle et de faciliter le financement de cette transition", estiment ses avocats dans la lettre.

Après de précédentes critiques de Elon Musk, le patron du réseau social Parag Agrawal s'était fendu mi-mai d'une longue explication sur les mesures prises pour lutter contre les faux comptes. Parag Agrawal avait notamment indiqué que les chiffres de Twitter, selon lesquels moins de 5% des comptes de la plateforme sont des faux, étaient "basés sur de multiples reproductions d'analyses humaines de comptes, qui sont sélectionnés de manière aléatoire". Le fantasque entrepreneur avait répondu à ces explications par un émoji en forme de crotte. "Comment les annonceurs peuvent-il savoir ce qu'ils paient vraiment?", avait-il également tweeté. "C'est une question fondamentale pour la santé financière de Twitter."

Lire aussi 4 mnRachat de Twitter : Elon Musk prêt à toutes les aberrations pour faire baisser le prix

Ce nouvel épisode dans la saga du rachat de Twitter intervient après l'expiration, vendredi, du délai accordé aux autorités américaines de la concurrence pour lancer un examen approfondi de l'opération. Elles ne se sont pas saisi du dossier, laissant ainsi le champ libre à la poursuite de la finalisation de la transaction. Ce lundi, Elon Musk a assuré avoir bouclé le financement du rachat de Twitter en complétant son apport personnel par des emprunts. À Wall Street, l'action Twitter perdait 5,4% en début de séance.

Des ONG montent au créneau

Si Elon Musk jetait l'éponge, il ferait plaisir à des ONG de défense de droits fondamentaux. Vendredi, plusieurs d'entres elles se sont alliées dans l'espoir d'empêcher Elon Musk de racheter Twitter, par crainte que le multimilliardaire ne laisse les comportements toxiques exploser sur la plateforme.

"Si nous ne bloquons pas cette opération, il donnera un mégaphone aux démagogues et aux extrémistes, qui (...) incitent à la haine, à la violence et au harcèlement", a déclaré Nicole Gill, directrice exécutive de Accountable Tech, dans un communiqué vendredi.

Cette association, qui milite pour responsabiliser les grandes entreprises numériques, et une douzaine d'autres, veulent faire pression sur les autorités, les actionnaires et les annonceurs. Elles appellent notamment les régulateurs à "examiner de près" le projet controversé du patron de Tesla, qui a déjà eu de nombreux démêlés avec la SEC.

La coalition entend aussi "mobiliser les actionnaires", "rendus très vulnérables" par le "comportement erratique d'Elon Musk", argumentent les ONG. Elles rappellent que l'action Tesla "a perdu environ un tiers de sa valeur" depuis début avril.

Entre autres nombreux rebondissements, l'entrepreneur a indiqué mi-mai suspendre l'acquisition à 44 milliards de dollars, le temps d'obtenir des garanties sur les spams, avant de revenir sur ses propos quelques heures plus tard.

Fin mai, des actionnaires de Twitter ont porté plainte contre Elon Musk. Ils l'accusent d'avoir manipulé le marché pour faire des économies dans son opération d'acquisition. La SEC a dans la foulée révélé avoir demandé début avril des explications au dirigeant sur sa montée au capital de Twitter.

Les ONG espèrent en outre rallier les marques, sensibles à la modération des contenus, qui garantit un environnement politiquement correct à leurs publicités.

"La campagne va essayer de rendre la transaction non viable financièrement en ciblant les annonceurs majeurs de Twitter, essentiels aux revenus de l'entreprise", expliquent-elles.

"Elon fait déjà face à une révolte des employés, à des annonceurs nerveux et à des maux de tête sans fin pour ses idées foireuses sur la destruction des règles de la plateforme, sans compter les défis financiers et la pression des régulateurs", a tweeté Jesse Lehrich, cofondateur d'Accountable Tech.

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Commentaires 10
à écrit le 07/06/2022 à 0:26
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Emoji dans la forme d'une crotte? Quel délinquant juvenile.

à écrit le 07/06/2022 à 0:21
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Il essaie de faire baisser le prix

à écrit le 06/06/2022 à 19:33
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Réseau social = perte de temps Twitter = réseau social des has been Musk = minable

à écrit le 06/06/2022 à 18:18
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Tout ce qu'on sait, finalement, c'est que depuis que l'affaire Musk-Twitters est sur la table, plus personne ne s'intéresse à l'Ukraine.

le 06/06/2022 à 19:47
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Si vous le savez, tant mieux, mais ça n'engage que vous. On voit souvent des reproches sur les sujets des articles comme quoi le reste est abandonné, ben non, un journal est constitué de divers articles chacun sur un sujet, il suffit de le parcourir ...

à écrit le 06/06/2022 à 18:11
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Comment faire daire le yoyo a une action pour s en mettre plein les fouilles En effet

le 06/06/2022 à 19:49
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A-t-il réellement eu envie de l'acquérir ? Ou joue-t-il au chat et la souris ? Ça aime jouer un chat. Il aime s'amuser, ce milliardaire visionnaire (peut-être un cauchemar lui disant : NON !! :-) ).

à écrit le 06/06/2022 à 18:03
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Il réussit a tous les "balader"! Tout le monde travaillent pour lui gratuitement dans l'espoir d'un futur meilleur!;-)

à écrit le 06/06/2022 à 16:47
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Les delits d'inities MADE IN U$A ! . Allez Allez ... . AFF ISS pe Corsica * .

le 07/06/2022 à 9:53
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Les délits d invitées sont partout où il y a du pognon … les oligarques Russes y participent aussi mais spolient leur pays et population pour une minorité proche du pouvoir poutinien !!!

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