La grande invasion des objets connectés a commencé

Des voitures aux lunettes en passant par les vêtements ou l'électroménager, les objets du quotidien sont de plus en plus connectés. Les Français sont bien placés pour prendre leur part de ce marché estimé à plus de 14.400 milliards de dollars dans la prochaine décennie.
Ils sont déjà plus de 5 milliards, et ce n’est qu’un début : demain, chacun de nous sera connecté à de nombreux objets, eux-mêmes… connectés entre eux.

C'est un véritable big bang. Après s'être niché dans les téléphones puis dans les tablettes, voilà qu'Internet envahit les objets du quotidien.

Désormais miniaturisés, les capteurs se glissent dans des fourchettes, des brosses à dents, des cigarettes électroniques, des réfrigérateurs, des fenêtres ou des voitures. Reliés à la Toile en Wi-Fi ou en Bluetooth, ils permettent, grâce aux données qu'ils collectent, de développer des usages totalement nouveau x.

Pour l'heure, start-up, marques et grands groupes innovent tous azimuts. Dans ce bouillonnement, certains produits apparaissent aussi farfelus que réservés à des geeks ultraconnectés. Comme le Fundawear de Durex, ce sous-vêtement connecté qui permet, via une application, de caresser son partenaire à distance ! Dans un autre créneau, Philips n'a pas hésité à commercialiser sa Saeco Gran Baristo Avanti. Vendue 1.600 euros en Allemagne, cette machine à café alerte l'utilisateur lorsqu'il faut, par exemple, changer le filtre.

« Nous sommes à une étape d'innovation qui précède celle de l'usage », estime Anne-Sophie Bordry, présidente du groupe de réflexion Objets connectés et intelligents en France.

Le flop des Google Glass, un contre exemple

Ainsi, certains produits de service à haute valeur ajoutée vont faire leur nid. D'autres mourront. Et certains mettront peut-être en route une révolution. Parmi ces derniers, le H20 du fabricant français Parrot paraît prometteur. Présentée cette année, cette sonde intelligente s'insère directement dans le pot d'une plante. Grâce à des capteurs mesurant l'humidité, la température, l'ensoleillement et le niveau d'engrais, elle permet d'en suivre l'évolution directement sur son smartphone.

Mieux, on peut y ajouter une bouteille qui stocke l'eau, permettant d'arroser la plante automatiquement. Or cette technologie en tant que telle apparaît prometteuse, notamment dans le secteur de l'agriculture où elle pourrait bien, à terme, aider les producteurs à optimiser leurs ressources.

Parmi les secteurs les plus en avance, l'e-santé a le vent en poupe avec des innovations permettant de se rapprocher des patients. Les industriels ne s'y sont pas trompés, ils investissent massivement ce créneau. Parmi eux, Sanofi ne veut plus se contenter de vendre de l'insuline aux 700.000 diabétiques qui en utilisent. Le géant pharmaceutique travaille actuellement sur un lecteur de glycémie connectable à un iPhone pour transmettre les résultats automatiquement au médecin.

Tous les experts en témoignent : les débouchés sont là. Mais pour susciter une adoption, démocratiser et élargir les usages de leurs produits, industriels et start-up devront se positionner finement, bien cibler leur marché, et saisir la bonne fenêtre de tir pour commercialiser leurs nouveautés. C'est là un point crucial pour ne pas se brûler les ailes, comme en témoigne Google, qui a arrêté mi-janvier la production de ses Google Glass. Décriées pour leur prix (1.500 dollars) et raillées pour leur manque d'esthétisme et leur côté intrusif (avec la possibilité de prendre des photos aussi discrètement qu'un espion), ces lunettes connectées n'ont pas séduit le grand public, malgré quelques belles applications professionnelles.

Un marché exponentiel à portée des Français

Pour la France, les objets connectés constituent une formidable opportunité. De Parrot à Withings en passant par Netatmo ou Sen.se, l'Hexagone compte plusieurs sociétés très en pointe dans ce domaine. Au CES 2015, le salon de l'électronique de Las Vegas qui s'est déroulé en janvier dernier, elles ont une fois encore fait forte impression. Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie, a même fait le déplacement pour soutenir les entreprises innovantes et réputées de la French Tech.

L'enjeu économique est de taille. Selon l'institut Gartner, le nombre d'objets connectés pourrait approcher les 5 milliards d'appareils dans le monde cette année, soit une croissance de 30% en un an. Selon le spécialiste américain de l'informatique Cisco, le marché pourrait s'élever à plus de 14.400 milliards de dollars dans la prochaine décennie. Et ce, en prenant en compte la commercialisation des objets, mais aussi l'exploitation des données collectées, même si ces dernières font l'objet de débats engagés liés à la protection de la vie privée.

La France a tout à y gagner. Mais ses fleurons sauront-ils s'imposer durablement, et grappiller des parts de marché ? On peut l'espérer, d'autant que le secteur n'est pas encore sous l'emprise d'un géant comme Google, Facebook, Amazon ou Apple. La compétition est ouverte.

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Commentaires 5
à écrit le 02/06/2015 à 13:34
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ESSAI

à écrit le 17/03/2015 à 13:14
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"Tous les experts en témoignent : les débouchés sont là" : et tous les experts en sécurité un peu sérieux en témoigneront, il n'y a AUCUNE sécurité sérieuse dans cette technologie ! Quand on examine déjà simplement ce qu'est devenue l'exploitation et...

à écrit le 16/03/2015 à 14:18
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Tu parles, Charles... Cela fait des années que la "domotique" existe; résultat: nada ! le marché ne décolle pas. Cela fait des semaines qu'un test américain a démontré que les valeurs "médicales" données par les bracelets "connectés" ne sont pas fi...

à écrit le 16/03/2015 à 13:05
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Comme il se dit .. ils peuvent se les brancher ou je pense..La première question est "en ai je réellement besoin? deuxième combien cela va t-il me coûter sur plusieurs années (ex: les mobiles et ordinateurs)... Retardons big brother il y a urgence..

à écrit le 16/03/2015 à 11:49
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On ne peut nullement faire confiance dans l'électronique qu'une éruption solaire peut nous faire revenir a l'âge de pierre!

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