Les performances et innovations phares des hôpitaux français en 2015

La Tribune revient sur une douzaine d'innovations et opérations médicales marquantes produites dans et par les établissements hospitaliers, les CHU notamment, au cours de l'année écoulée. Le domaine cardiologique a été particulièrement innovant.
Jean-Yves Paillé
Depuis 1958, "108 premières mondiales" d'ordre médical ont été réalisées dans les CHU en France, selon reseau-chu.org.

C'est une bonne année pour l'innovation dans les hôpitaux français. Du moins si l'on en croit les chiffres avancés par le site spécialisé dans l'actualité des 32 centres hospitaliers régionaux universitaires, reseau-chu.org. Selon ce dernier, les CHU français ont réalisé depuis 1958 "108 premières mondiales" d'ordre médical. En 2015, ils ont réalisé six premières mondiales, contre 5 l'année précédente, ou encore quatre en 2013. Il y a également eu des premières nationales et européennes dans les établissements hospitaliers français cette année. Revue de détail.

La cardiologie en pointe

>> Pour la première fois en Europe, des enfants atteints de malformations cardiaques ont ont été opérés à cœur fermé à l'aide d'un dispositif d'images échocardiographiques 3D et de fluoroscopie "Echonavigator" (cette technique permet d'acquérir des images dynamique de l'intérieur des structures), a annoncé le CHU de Toulouse au début du mois de décembre. Cette méthode permet aux chirurgiens de vérifier le bon positionnement de la prothèse grâce à la précision des images projetées sur un écran. Elle permet également d'éviter un recours à la chirurgie à cœur ouvert.

>> Un pacemaker miniature sans sonde a été implanté en juin au CHU de Saint-Etienne sur un patient soixantenaire. Il ne pouvait pas bénéficier d'un pacemaker classique en raison de l'obstruction des accès veineux. Selon l'établissement, "l'intervention est réalisée sans geste chirurgical ni cicatrice, et sans sensation de masse sur le haut de la poitrine".

>> Une patiente atteinte d'hypertension artérielle a bénéficié d'une barostimulation carotidienne au CHRU de Nancy, en mai. Dans le détail, elle s'est vu implanter un boîtier sous la peau et relié à une électrode. Un récepteur nerveux situé près de la carotide est ainsi stimulé, ce qui permet de mieux réguler la pression artérielle.  Cette technique est dédiée aux personnes atteintes d'hypertension résistante (c'est-à-dire résistant à plusieurs médicaments contre l'hypertension et étant exposés à des complications cardiaques, cérébrales, notamment). Il s'agit d'une première nationale.

>> En avril, un troisième patient a été implanté avec un cœur artificiel Carmat à Paris au sein de l'Hôpital Georges Pompidou. Ce cœur est tapissé à l'intérieur d'un revêtement constitué de bio-matériaux tirés de tissus de bovins pour éviter la formation de caillots sanguins. Néanmoins, le patient est mort huit mois plus tard. Toutefois, Carmat assure que sa bioprothèse n'est en rien responsable e ce décès.

>> Une première mondiale. Des cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires humaines ont été implantées sur une patiente de 68 ans, et ce, dans le cadre d'un essai clinique. L'opération, qui s'est déroulée à l'Hôpital Georges - Pompidou à Paris, a été couplée à un pontage coronaire pour venir en aide à cette patiente atteinte d'insuffisance cardiaque. Ce type d'opération est destiné aux personnes "qui ne répondent pas aux traitements médicamenteux habituels mais ne sont pas au stade d'un remplacement complet du cœur", a précisé le professeur Philippe Menasché,  à la tête de l'équipe qui s'est chargée de l'opération. L'intervention daté 21 octobre 2014 a été présentée le 16 janvier 2015 aux 25èmes Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie.

Les autres opérations médicales innovantes

>> Le 16 décembre, le CHU Amiens-Picardie a réalisé la première opération pour traiter des hernies discales avec une assistance robotisée couplée à une endoscopie  (il s'agit de l'examen d'une cavité interne du corps avec un endoscope.qui permet de retirer le fragment de disque qui forme la hernie). Le robot permettait de guider le chirurgien pour que ce dernier pratique l'endoscopie tout en s'adaptant aux " mouvements du patient". Pour ce dernier, l'établissement promet "une récupération plus rapide avec moins de douleurs et moins de prescription d'antalgiques".

>> Le CHU d'Angers a procédé en juillet à une"néphrectomie partielle du rein" avec une "occlusion hypersélective, par voie endovasculaire". Il s'agit d'une chirurgie qui permet de réduire les risques avant et après l'opération d'une ablation partielle du rein.. "Le rein étant très vascularisé, la solution thérapeutique mise en place par les praticiens du CHU d'Angers vise à réduire drastiquement les risques hémorragiques et de fistules urinaires, tout en préservant l'organe au maximum", assure le CHU. C'est une première mondiale

>> Le CHU de Toulouse a également été à l'origine d'une première mondiale en mai: la première greffes de reins robot-assistée, par voie vaginale. Deux mois plus tard, les chirurgiens toulousains ont couplé l'extraction rénale sur donneuse vivante et la transplantation par voie vaginale avec assistance robotique. Les avantages avancés par l'établissement: des risques infectieux réduits, moins de douleur et aucune cicatrice pour le patient.

>> En mars, le CHU de Limoges a effectué la première implantation mondiale d'un sternum en céramique. Cette intégration "osseuse durable", permet, selon le CHU, de "supprimer quasiment les risques d'infection" pour le patient. Il a été implanté sur une patiente atteinte d'un cancer.

>> En mars, le CHU de Strasbourg a implanté un oeil bionique Argus II sur un patient. Conçu par la société Second Sight, il est censé "restaurer partiellement la vue chez des personnes atteintes de certaines formes de dégénérescence rétinienne". Il s'agit de la première prothèse commercialisée de ce type.

>> Encore une première mondiale, pour le CHU de Montpellier cette fois-ci. Des chirurgiens de l'établissement ont posé un pancréas artificiel en autonomie complète sur quatre patients diabétiques. Cela permet à ces derniers de se passer des injections d'insulines journalières et de faire l'impasse sur la mesure de leur taux de glycémie.

Un centre ouvert grâce au Téléthon et un appareil dernier cri contre Parkinson

>> Marseille s'est équipé en novembre du Leksell Gamma Knife ICON. C'est le premier hôpital en France qui bénéficie de cette technologie. Elle permet de traiter l'épilepsie, la maladie de Parkinson "de façon inégalée", selon l'établissement.

>> L'argent récolté par le Téléthon a permis l'ouverture du centre I-Motion en juin, à l'hôpital Trousseau à Paris. Ce centre d'essai clinique pédiatrique est unique en France. Il est destiné à lutter contre l'évolution des maladies neuromusculaires chez les enfants. Des traitements innovants contre la myopathie y sont testés.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 2
à écrit le 30/12/2015 à 21:22
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Pour faire reconnaître que la maladie à une origine professionnelle , l' hôpital a recours à un expert psychiatre rémunéré par l'hôpital , qui va trouver systématiquement des origines psychiatriques antérieures , la commission de réforme retiendra s...

à écrit le 29/12/2015 à 19:02
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Il est réconfortant de constater, qu'en matière médicale, la France est une des plus performantes au monde. Ces remarquables résultats me conforte dans l'idée qu'il faut encourager, via des dons à des organismes tels que le Téléthon ou l'Institut Pas...

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