Les Français boudent les paris sportifs

En un trimestre, les mises ont baissé de 25%. Elles n'ont pas dépassé les 150 millions d'euros. Le PMU, qui se recentre sur les chevaux, milite pour une extension de l'offre avec par exemple des paris sur les matchs amicaux de l'équipe de France de football.
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Après les grands espoirs de la Coupe du Monde de football, les paris sportifs ont la gueule de bois. Au premier trimestre, les mises ont plongé de 26,5% à 147 millions d'euros, selon l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). Les paris hippiques se sont maintenus à 240 millions d'euros comme le poker à 1,9 milliard d'euros cumulés. Des chiffres largement commentés par le PMU qui présentait lundi matin ses perspectives annuelles. "Le marché est en deçà de ce qui avait été prévu" a indiqué Philippe Germond. Depuis plusieurs mois, les nouveaux opérateurs de paris sportifs se plaignent de la faiblesse du marché. Pour relancer le marché, tous militent pour une baisse de la fiscalité, un déplafonnement du taux de retour des gains au joueur fixé aujourd'hui à 85%, et pour une croissance de l'offre.

Le monopole des courses a embrayé sur cette demande appelée de ses voeux par l'ensemble du marché. Selon Philippe Germond "il faut accroître l'offre de paris sur des sports visibles, en autorisant par exemple les paris sur les matchs amicaux de l'Equipe de France". Le PDG du PMU milite aussi pour l'autorisation des paris à handicap actuellement interdits, qui augmentent le suspense sur des compétitions dont les résultats sont sans surprise. "Les paris sur le rugby sont faibles pour cette raison" indique-t-il. A l'Arjel, on fait remarquer que la possibilité de réaliser des paris couplés - on associe un résultat à un autre - compense largement ce manque.

"Un grand nombre d'opérateurs devenus légaux n'ont pas respecté les règles"

Mais le monopole public se différencie des nouveaux entrants, en ne jugeant pas nécessaire une baisse des taxes ni le déplafonnement du retour au joueur, une mesure également soutenue par l'Arjel. "En Italie, le taux est sous les 80% alors que le marché est beaucoup plus élevé" relève Philippe Germond. Pour preuve, le monopole assure avoir gagné des parts de marché au premier trimestre, malgré une baisse du taux de retour au joueur "sous les 80%". "Nous sommes passés de 10% de parts de marché en 2010 à 14% début 2011" ajoute Philippe Germond. Ce dernier se plaint aussi du manque de pouvoir de l'Arjel contre les sites illégaux : "Un grand nombre d'opérateurs devenus légaux n'ont pas respecté les règles", en transférant les comptes de ses joueurs automatiquement, sans remettre les compteurs à zéro comme exigé par la loi. De fait, trois opérateurs, notamment Betclic, ont été épinglés par l'Arjel début 2011. Mais la Commission des sanctions - composée de magistrats indépendants - ne s'est toujours pas prononcée sur ces cas.

"2011 sera une année hippique" assure le patron du ¨PMU

En revanche, le PMU n'a toujours pas l'intention de se ranger à l'avis rendu par l'Autorité de la concurrence sur le marché des jeux en ligne, qui suggérait à la société de changer de marque pour ses activités en ligne. "Nous avons un dialogue qui nous amènera probablement à faire des propositions dans les semaines ou les mois qui viennent" prévient Philippe Germond, qui considère que pmu.fr est une extension naturelle de l'activité de l'opérateur.

Du coup, pour 2011, le PMU revient à son c?ur de métier. Philippe Germond n'en doute pas : "2011 sera une année hippique car nous estimons que la base créée en 2010 est bonne". En 2010, le PMU a engrangé 9,5 milliards d'euros de mises dont 928 millions sur Internet. Dans le sport, les joueurs ont parié 44 millions d'euros, dans le poker 155 millions et sur les chevaux 730 millions. Le résultat net du groupe atteint 791 millions d'euros.
 

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Commentaires 6
à écrit le 12/04/2011 à 19:31
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Quand j'écoute les émissions concernant les paris sur le foot, sur une station radio spécialisée dans le sport, j'ai l'impression qu'elle s'adresse aux riches bobos plutôt qu'au petit peuple, c'est anciens footeux alignent les billets de 10 euros com...

à écrit le 12/04/2011 à 16:37
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les paris sportifs deviennent trop envahissants, tous comme les jeux de grattage, les gens s'en lassent et en ont marre de se faire plumer, les jack-pots c'était avant cette invasions de jeux dans les tabacs, les PMU, et les jeux en ligne, trop c'es...

à écrit le 12/04/2011 à 13:43
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Il y a trop de paris et les rapports ne sont plus ce qu'ils étaient ; j'adorais jouer aux courses mais j'ai laissé tombé depuis.

à écrit le 12/04/2011 à 12:13
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Surtout dans le cas des paris sportifs, le parieur mise et la société de paris sportif paye, donc les cotes sont faite de manière à ce que les joueurs ne rentrent pas dans leur frais. ce n'est pas l'intérêt de la société de paris d'y être de sa poch...

à écrit le 12/04/2011 à 7:00
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Trop de paris, tue le pari !!!

à écrit le 12/04/2011 à 3:17
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il faut revenir au tiercé classique de 3 chevaux ce qui a fait la force de ce jeux il y a eu trop de changement !!!!!

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