David Bowie, artiste mais aussi businessman visionnaire

Premier chanteur connu à sortir un single sur Internet, premier musicien à titriser une partie de ses droits d'auteur... L’icône du rock David Bowie a été précurseur dans le monde de la musique mais également dans celui du business. Avec tout de même quelques échecs au compteur...
David Bowie a vendu plus de 140 millions d'albums au cours de sa carrière.

Décédé le 10 janvier 2015, à 69 ans, David Bowie était une icône du rock, un artiste excentrique et... un homme d'affaires. Le visionnaire Britannique, qui aura vendu 140 millions d'albums tout au long de sa carrière, n'a pas cessé d'innover, en surfant la vague des nouvelles technologies et bouleversant l'industrie musicale. Revue de détail.

          | Diaporama : Les cinq visages de l'artiste-businessman David Bowie

1996 : le premier grand artiste à sortir un single sur Internet

Célèbre depuis 1969 (grâce à Space Oddity), David Bowie devient en 1996 le premier grand artiste à lancer un single (Telling lies) exclusivement sur le Web - en trois versions, pendant trois semaines. Il sera téléchargé par plus de 300.000 personnes. L'album (Earthling) qui inclura ce morceau sortira quelques mois plus tard.

Et en 1999, il sera encore le premier artiste à rendre disponible un album intégral sur Internet (Hours), deux semaines avant sa commercialisation en CD.

Par ailleurs, il profite de sa propre célébrité pour se passer de la promotion de sa musique. Cette clairvoyance lui vaut des critiques. En 2000, le président de peoplesound.com, Ernesto Schmitt, cité par la BBC, observait:

Bowie "a eu tellement de succès sur Internet que certains distributeurs européens et américains l'ont radié car ils craignent que le pouvoir d'Internet tue les CD et les cassettes".

1997 : Bowie à Wall Street

En 1997, en manque d'argent frais, David Bowie fait son entrée... à Wall Street et devient le premier artiste à titriser en partie ses droits d'auteur en créant les "Bowie Bonds", des actions sur ses ventes de disques dans les dix années qui suivent. Le chanteur émet un emprunt obligataire de 55 millions de dollars, auquel les investisseurs souscrivent massivement. L'artiste promet un rendement de 7,9% pour ses obligations, et ce, pendant dix ans. Le taux d'intérêt est gagé sur ses droits d'auteurs concernant plusieurs disques sortis avant les années 1990. Selon, Libération, l'argent qu'il touche d'un coup grâce à cette titrisation représente dix ans de royalties.

Mais les obligations s'effondrent en 2004, année où les ventes de disque du chanteur baissent. Moody's dégrade la note des Bowie Bonds à un cran au-dessus de la note Baa3 qui indique que les obligations sont à haut risque, spéculatives.

Thomas Piketty s'est par ailleurs intéressé à la mésaventure de David Bowie. Cité par les Inrocks, il explique que le chanteur est "un cas emblématique d'un monde où la structure du capital est de plus en plus difficile à évaluer. Quelle est la vraie valeur des choses? Il devient impossible d'avoir des références fiables, même dans le cas du catalogue de David Bowie".

1998 : David Bowie développe de nombreux services sur le Web

En 1998, David Bowie pousse un peu plus loin son appétit pour les nouvelles technologies en cofondant son propre fournisseur d'accès Internet (FAI), BowieNet, qui propose un ensemble de services: accès au Web, email @davidbowie.com, mais aussi informations (y compris sportives et financières), et des produits en exclusivité (photos, musique, etc.) sur l'artiste. Relatant la nouvelle, le site d'actualités high-tech Wired.com rappelait qu'une importante partie de l'appétence technologique de David Bowie relevait de l'influence de son manager Bill Zysblat, qui, déjà en 1983, avait eu l'idée d'agrémenter la très longue tournée du chanteur (le Serious Moonlight Tour) d'une nouvelle technologie: l'e-mail. En 1998, le magazine britannique The Mirror donne à Bowie le titre de businessman de l'année.

1999 : Bowie lance sa banque en ligne

En s'associant avec l'établissement financier USABancshares.com, David Bowie lance sa propre banque en ligne en 1999, accessible via le site Bowiebanc.com. En trois mois,1.500 clients y adhèrent. Ces derniers bénéficient d'une carte bancaire et d'un chéquier à l'effigie de la star britannique. Les transactions sont gérées par USABancShares.com qui espère alors attirer massivement les fans du chanteur grâce à ce partenariat.

2002 : un label indépendant

A partir de 2002 (lorsqu'il sort Heathen), David Bowie, qui n'est plus lié aux majors de l'industrie musicale, choisit de publier ses albums sous son propre label, Iso records, qui lui garantit davantage de liberté artistique. Le tout dernier, Blackstar, paru le 8 janvier, ne fait pas exception. La distribution est toutefois toujours confiée à une filiale de Sony Music, Columbia.

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[Vidéo] Voir aussi le reportage de 28 minutes sur "David Bowie cotée en bourse"

[Diaporama] Voir aussi Les cinq visages de l'artiste-businessman David Bowie

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Commentaires 3
à écrit le 12/01/2016 à 9:22
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c'est le 10 janvier 2016 et non pas 2015

à écrit le 12/01/2016 à 8:32
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Picasso, Bowie partis ailleurs....Pas grave on a Mac Carthy et Bouba.....

à écrit le 12/01/2016 à 3:42
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ce monsieur david bowie, un '' genie createur'' parait il...... j aimerais que l on m explique pourquoi. il est vrai que le rock et la pop je suis toujours passe a cote..... cela dit ma modernite me fait accepter sans aucun effort que des ...

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