Piratage de Yahoo ! : Verizon va-t-il jeter l’éponge ?

Après la révélation d’un nouveau piratage record chez Yahoo (1 milliard de comptes clients piratés), il n’est pas dit que Verizon, qui veut racheter son cœur d’activité, conclura le deal.
Pierre Manière
Verizon est pressé de s’ouvrir à de nouveaux horizons par son grand rival AT&T, lequel mise à fond sur les médias pour doper sa croissance dans un marché des télécoms très mature aux Etats-Unis.

Pour Yahoo!, cette nouvelle casserole intervient au plus mauvais moment. Mercredi soir, l'ex-champion américain du Web a révélé avoir essuyé une énorme cyberattaque il y a trois ans. Au total, plus d'un milliard de comptes ont été piratés. Un record. Problème: le groupe est en récidive. Au mois de septembre, il a indiqué que 500 millions de comptes clients avaient déjà été piratés fin 2014. Côté timing, ces annonces ne pouvaient pas plus mal tomber, puisque depuis le mois de juillet, Yahoo! a décidé de revendre son cœur de métier (dont Yahoo Mail et Yahoo News) à Verizon, le géant américain du mobile, pour 4,8 milliards de dollars.

Mais depuis ces derniers déboires, Verizon ne sait plus, officiellement du moins, sur quel pied danser. D'après l'AFP, l'opérateur a prévenu mercredi qu'il attendrait « d'évaluer l'impact de ce nouvel épisode avant de parvenir à des conclusions finales ». Dans la foulée du précédent piratage, Verizon a profité des déconvenues de Yahoo! pour demander une ristourne de 1 milliard de dollars. Plutôt que de jeter l'éponge, l'opérateur pourrait bien profiter de cette nouvelle crise pour faire encore baisser la facture. C'est du moins ce que pense Yves Gassot, le patron de l'Idate, un think tank spécialisé dans les télécoms.

Yahoo, « une pièce significative »

Pourquoi ? Parce que d'après ce dernier, Yahoo! demeure une « pièce significative » de sa stratégie de développement dans la vidéo et la publicité. Même si le pionnier du Web s'est fait croqué par Google et a perdu de son lustre, « il bénéficie encore d'une fréquentation importante au pays de l'Oncle Sam », relève Yves Gassot. Ce qui en fait toujours une cible de choix. D'autant que Verizon a déjà beaucoup investi pour se diversifier, après avoir racheté l'an dernier AOL, un autre pionnier du Web, pour 4,4 milliards de dollars.

En outre, Verizon est aussi pressé de s'ouvrir à de nouveaux horizons par son grand rival AT&T, qui mise à fond sur les médias pour doper sa croissance dans un marché des télécoms très mature aux Etats-Unis. En témoigne ses négociations pour avaler le géant des médias Time Warner, pour plus de 85 milliards de dollars.

Se renforcer dans la publicité programmatique

Pour Verizon, un Yahoo!, même affaibli, constituerait le moyen de se renforcer dans la production et la diffusion de contenus. Mais surtout, de prétendre à une bonne part des revenus publicitaires sur la Toile. Et en particulier sur mobile, un créneau en plein boom. Selon le cabinet eMarketer, le marché de la publicité digitale pèsera 170 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année, dont 64,25 milliards pour le mobile. Lequel pourrait franchir la barre des 160 milliards de dollars d'ici à 2018. C'est la raison pour laquelle Verizon compte notamment sur Yahoo! pour se renforcer dans la publicité programmatique. Avant AOL, le groupe a notamment racheté la plateforme de ciblage publicitaire vidéo Adap.tv, en 2013, pour 418 millions de dollars.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 17/12/2016 à 11:30
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Essayons de réfléchir deux minutes. Verizon souhaites acheter Yahoo, les actifs de l'entreprise valent plus d'un milliard mais ils ont déja dépensé beaucoup d'argent pour l'acquisition d'AOL. Donc il faut à tout prix faire baisser le tarif pour sati...

à écrit le 17/12/2016 à 9:32
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d'où vient ce piratage ? Est ce pour faire baisser le prix?

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