
Dans le sillage d'Ericsson, c'est au tour de Nokia de plier bagage. Le géant finlandais des télécoms a annoncé ce mardi, dans un communiqué, qu'il allait quitter la Russie. Cette décision est la conséquence de la guerre en Ukraine et de la dégradation des relations entre Moscou et le Vieux Continent. « Il était clair pour Nokia, depuis les premiers jours de l'invasion de l'Ukraine, que maintenir notre présence en Russie ne serait pas possible », a affirmé Pekka Lundmark, le patron du groupe finlandais, sur Twitter.
Cette décision intervient au lendemain de celle de son rival, le suédois Ericsson, qui a également choisi de suspendre « pour une durée indéterminée » ses activités dans le pays. Nokia compte quelques 2.000 employés en Russie, dont environ 200 travaillent en recherche et développement. Mais à la différence d'Ericsson, qui a décidé de placer ses 600 salariés en congés payés, Nokia va se séparer de ses troupes.
« Malheureusement, dans ces circonstances, des suppressions d'emploi sont inévitables, a déclaré une porte-parole à l'AFP. Néanmoins, pour certains postes en dehors de Russie, nous proposerons des mutations. La sécurité et le bien-être de nos employés sont notre priorité et nous voulons faire ces changements de façon ordonnée. »
La Russie pèse moins de 2% du chiffre d'affaires du groupe
Nokia va passer une provision de 100 millions d'euros dans ses comptes du premier trimestre, dont les résultats seront dévoilés à la fin du mois. Le groupe finlandais souligne que la Russie pèse moins de 2% de son chiffre d'affaires total. Il affirme maintenir ses prévisions financières pour cette année « du fait de la forte demande dans d'autres régions ». À la mi-journée, l'action du groupe perdait 1% à 4,88 euros à la Bourse d'Helsinki dans un marché en léger recul (-0,1%).
Avec les départs de Nokia et d'Ericsson, il n'y a plus d'équipementiers télécoms européens en Russie. Cela laisse une autoroute pour Huawei, le champion chinois des équipements télécoms, qui devrait se tailler la part du lion dans ce pays pour le déploiement des réseaux 4G et 5G. Le groupe de Shenzhen, qui souffre encore de violentes sanctions américaines, a été chassé de nombreux marchés. C'est le cas aux Etats-Unis, mais aussi dans de nombreux pays européens.
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