Coronavirus : le secteur des télécoms sur le qui-vive

Si la propagation du Covid-19 s’aggravait, le marché pourrait pâtir de difficultés d’approvisionnement en smartphones, en box ou en équipements de réseaux mobiles.
Pierre Manière
Selon la Fédération française des télécoms (FFT), « le ralentissement ou parfois la mise à l’arrêt de la production en Chine est évidement susceptible d’avoir des impacts sur la disponibilité des smartphones ».
Selon la Fédération française des télécoms (FFT), « le ralentissement ou parfois la mise à l’arrêt de la production en Chine est évidement susceptible d’avoir des impacts sur la disponibilité des smartphones ». (Crédits : Reuters)

Pour le secteur des télécoms, l'épidémie de coronavirus pourrait avoir de graves conséquences économiques. Les difficultés ont, à vrai dire, déjà commencé. Le Mobile World Congress, la grand-messe des télécoms et des smartphones qui se déroule tous les ans fin février à Barcelone, a été annulée. Mais au-delà de cet événement, les opérateurs et équipementiers télécoms redoutent que leurs affaires pâtissent lourdement du coronavirus, sachant que l'écosystème est largement dépendant des produits et équipements électroniques fabriqués en Chine.

En fin de semaine dernière, la Fédération française des télécoms (FFT), le lobby des opérateurs, ne tirait pourtant pas encore la sonnette d'alarme. Mais elle est consciente que la situation pourrait très bien se dégrader. C'est notamment vrai pour les smartphones, qui sont presque tous fabriqués dans l'Empire du Milieu. Sur ce front, « le ralentissement ou parfois la mise à l'arrêt de la production en Chine est évidement susceptible d'avoir des impacts sur la disponibilité des smartphones », constate la FFT. Mais, « à ce stade, et malgré une diversité de situation selon les marques et les modèles, il n'y a pas de risque à court terme dans l'approvisionnement ».

« Pas de risque à court terme »

Il en va de même pour les box et les matériels nécessaires à la connexion fixe des clients. « Il n'y a pas non plus de risque à court terme, juge la FFT. Du reste, les lieux de production sont moins concentrés en Chine et le niveau des stocks chez les opérateurs n'appelle pas d'inquiétude immédiate. » Enfin, concernant les équipements de réseaux, « il est vrai que les trois grands équipementiers [Huawei, Nokia et Ericsson, ndlr] ont, à des degrés divers, des centres de production ou de recherche et développement en Chine », poursuit la fédération. Mais « les informations disponibles à ce jour ne font pas naître d'inquiétude majeure concernant la disponibilité des équipements nécessaires au déploiement de la 5G ».

Sachant que les opérateurs français devraient installer courant juillet leurs premières antennes dédiées à cette nouvelle technologie. Reste que Huawei et Ericsson ont déjà été confrontés à des fermetures ou à des interruptions de production. Président de la gamme des produits dédiés à la 5G de Huawei, Yang Chaobin a déclaré le 20 février dernier que toutes les usines, un temps arrêtées, avaient repris leur production normale. Il a jugé que l'épidémie n'affecterait pas les livraisons d'équipements 5G aux opérateurs. De son côté Ericsson a été confronté à une interruption de sa production en Chine.

Celle-ci a repris le 10 février. D'après l'équipementier suédois, ces difficultés n'ont pas, « pour l'instant, d'impact sur nos clients ». Nokia, pour sa part, se montre discret sur les conséquences pour ses affaires du coronavirus. Interrogé par La Tribune, l'équipementier finlandais se contente d'indiquer que son réseau d'approvisionnement « comprend 25 usines à travers le monde ». Ce qui lui permettrait « d'atténuer les risques tels que les événements perturbateurs locaux, les problèmes de capacité de transport et les risques politiques ». Quoi qu'il en soit, il est évident que si l'épidémie se poursuivait, notamment en Chine, l'écosystème des télécoms, comme celui de la tech en général, en souffrirait.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 10/03/2020 à 13:04
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Et alors ? On ne ferait pas mieux de se préoccuper de savoir comment on va bouffer si on est mis en quarantaine totale comme en Italie ?

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