Elon Musk multiplie les coups d’éclat pour promouvoir Starlink

Après avoir déployé son service d’accès à Internet par satellite en Ukraine au début de la guerre avec la Russie, le milliardaire sud-africain souhaite le proposer en Iran. Il compte, pour ce faire, demander une exemption aux sanctions américaines. Rien ne dit qu’il la décrochera. Mais l’initiative permet, une nouvelle fois, de braquer les projecteurs sur sa constellation.
Pierre Manière
Elon Musk est à la tête de Tesla et de SpaceX.
Elon Musk est à la tête de Tesla et de SpaceX. (Crédits : Mike Blake)

Elon Musk est un habitué des coups d'éclat. Pour le milliardaire fantasque à la tête du groupe automobile Tesla et de l'entreprise aérospatiale SpaceX, rien n'est trop grand - ou trop fou - pour assurer la promotion de ses produits. Sa stratégie de communication a le mérite d'être claire : en mettre plein les yeux. Son plus gros coup reste sans doute, à ce jour, l'envoi de son roadster Tesla dans l'espace, en 2018, grâce une fusée de SpaceX. L'événement, filmé et diffusé en direct sur la Toile, a marqué les esprits. Tout a été préparé aux petits oignons, jusqu'à la musique jouée par l'autoradio : les tubes « Space Oddity » et « Life on Mars » de David Bowie.

Aujourd'hui, Elon Musk s'est lancé dans la promotion de son nouveau bébé. Il s'agit de Starlink. Cette constellation de satellites en orbite basse permet d'accéder à Internet à haut débit. Ce service a été lancé fin 2020. Il ne rivalise pas avec d'autres solutions télécoms terrestres, comme la fibre optique. Mais sa grande couverture du globe constitue une alternative dans les territoires dépourvus de réseaux classiques. A ce jour, Starlink dispose de 3.000 satellites. Ce qui lui permet déjà, affirme Elon Musk, de couvrir tous les continents, y compris l'Antarctique. Le groupe ambitionne d'étoffer sa flotte, et de passer la barre des 42.000 satellites.

Damer le pion à la concurrence

Starlink n'est pas le seul acteur sur le créneau des constellations de satellites. Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, mise aussi gros sur ce marché. L'Union européenne et la Chine souhaitent également disposer de leur propre constellation. Elon Musk compte bien damer le pion à tous ses concurrents. Pour y arriver, il saute sur toutes les opportunités. Et de préférence celles qui sont susceptibles d'attirer l'attention des médias. Ce lundi, le milliardaire a déclaré sur Twitter qu'il comptait bien déployer son service... en Iran. Et ce, alors que le pays fait l'objet d'un régime de sanctions renforcé des Etats-Unis, depuis la dénonciation de ses activités nucléaires par l'ex-président Donald Trump.

Pas de quoi décourager Elon Musk. L'homme d'affaires assure que « Starlink fera une demande d'exemption aux sanctions contre l'Iran ». Rien ne dit qu'il décrochera la timbale. Mais tout ce qui concerne l'Iran est si sensible que ses déclarations ont déjà été reprises par de nombreux médias... Même si l'administration américaine lui barre la route, Elon Musk se sera offert un gros coup de pub à moindre frais.

Une solution contre les « zones blanches »

Plus récemment, Starlink a lancé en grande pompe un nouveau service avec l'opérateur américain T-Mobile. Celui-ci permet d'utiliser son smartphone pour communiquer lorsqu'on se trouve dans une « zone blanche », où le mobile ne passe pas. « L'important, c'est que cela signifie qu'il n'y aura plus de zones blanches, nulle part dans le monde, pour votre téléphone », a clamé Elon Musk en conférence de presse.

Sauf qu'en réalité, il n'est pas vraiment question d'éradiquer les zones blanches... Ce service s'avère très limité : il ne permet, pour l'essentiel, que l'envoi de messages courts, et ne fonctionne que si l'on se trouve dans une zone dégagée et qu'un satellite balaye la zone.

En mars dernier, Starlink s'est en revanche illustré en déployant son service en Ukraine, peu après l'invasion de la Russie. Kiev voyait sa solution comme une alternative aux réseaux Internet fixe, fragilisés par les bombardements et les coupures d'électricité. Sur demande du gouvernement ukrainien, Elon Musk s'est alors empressé de fournir des terminaux Starlink. « Starlink est arrivé. Merci Elon Musk », a tweeté le vice-Premier ministre ukrainien Mykhailo Fedorov en charge du secteur numérique avec une photo d'un camion transportant des terminaux. Cette visibilité constitue sans nul doute un atout pour Starlink, au regard de la compétition féroce qui s'annonce en matière d'Internet spatial.

Pierre Manière

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