"Gilets jaunes" : des revendications mal comprises par les médias

Selon une étude réalisée par un laboratoire toulousain, les revendications des "Gilets jaunes", « qui ne semblaient au départ concerner que l’usager automobiliste », se sont transformées en « revendications citoyennes ». Mais ces dernières, qui concernent notamment « les inégalités fiscales et une critique sociale », ont été « minorées » dans les médias.
Pierre Manière
« Au départ, il y a eu une tentative de cadrage et une vision simplifiée des médias qui tentent d’expliquer sous l’angle de la pédagogie pourquoi la transition écologique est nécessaire, souligne Nikos Smyrnaios, un des coauteur de l’étude, cité par 20minutes. Alors qu’au cœur des préoccupations des ‘gilets jaunes’, il y a la question des inégalités fiscales et une critique sociale. […] Mais cela est minoré dans les médias. »
« Au départ, il y a eu une tentative de cadrage et une vision simplifiée des médias qui tentent d’expliquer sous l’angle de la pédagogie pourquoi la transition écologique est nécessaire, souligne Nikos Smyrnaios, un des coauteur de l’étude, cité par 20minutes. Alors qu’au cœur des préoccupations des ‘gilets jaunes’, il y a la question des inégalités fiscales et une critique sociale. […] Mais cela est minoré dans les médias. » (Crédits : Jean-Paul Pelissier)

Ce travail est particulièrement critique à l'égard du traitement médiatique des « gilets jaunes ». Selon une étude du Laboratoire d'études et de recherches appliquées en sciences sociales (LERASS) de l'Université Paul Sabatier, à Toulouse, les préoccupations des « gilets jaunes » ont été pour le moins mal perçues par la presse. Les chercheurs ont notamment analysés plus de 700 articles produits par les journaux nationaux publiés entre le 5 et le 26 novembre. En parallèle, ils ont passé au crible un grand nombre de commentaires et réactions publiés sur différentes plateformes et réseaux sociaux.

In fine, les chercheurs montrent que la hausse du prix de l'essence est loin de constituer la seule préoccupation des "gilets jaunes". Ce coup de gueule initial a, disent-ils, évolué vers des revendications beaucoup plus larges et politiques. Lesquelles n'ont trouvé que peu d'échos dans les médias.

« Au départ, il y a eu une tentative de cadrage et une vision simplifiée des médias qui tentent d'expliquer sous l'angle de la pédagogie pourquoi la transition écologique est nécessaire, souligne Nikos Smyrnaios, un des coauteur de l'étude, cité par 20minutes. Alors qu'au cœur des préoccupations des 'gilets jaunes', il y a la question des inégalités fiscales et une critique sociale. [...] Mais cela est minoré dans les médias. »

La politisation « minorée » des pratiques socio-numériques

Pour le labo toulousain, la presse n'a globalement pas suffisamment évoqué cette montée et cette éclosion des « revendications citoyennes » des "gilets jaunes" :

« Des revendications qui ne semblaient au départ concerner que l'usager automobiliste et qui peu à peu, montent en généralité pour se transformer en revendications citoyennes. Des revendications étayées par des arguments contrairement à ce que la profusion de commentaires et le cadrage médiatique laissait penser en amont de notre étude ».

Pour les chercheurs, le mouvement « semble principalement cadré sous l'angle du conflit d'usages l'automobiliste qui veut rouler sans dépenser davantage et sous l'angle plus psychologisant du ressentiment aveugle des citoyens que les médias semblent penser peu acculturés ou indifférents à la question environnementale ».

Les chercheurs estiment que leur constat « rejoint finalement les conclusions d'une précédente étude réalisée sur la pétition contre la loi travail ». Laquelle souligne que « la place de la politisation dans les pratiques socio-numériques doit être sérieusement mesurée car son importance est systématiquement minorée, notamment par les autorités et les figures installées du monde politique, intellectuel et médiatique ».

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Pierre Manière

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Commentaires 10
à écrit le 07/01/2019 à 8:14
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"toutes les formes de violence ont été condamnées..." ah oui ? Et la grande violence de nos gouvernants bien à l'abri qui bousillent le Pays : mort de la SNCF, loi travail, vente des aéroports, des barrages, fermeture des bureaux de Poste, des hôpita...

à écrit le 03/12/2018 à 21:23
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C est normal :que comprennent les journalistes a part leurs niches fiscales...

à écrit le 03/12/2018 à 15:08
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Un site web a identifié 24 doléances, certaines contradictoires. Il faut donc 24 "oui" pour que tous les courants soient satisfaits, sinon il y aura des déçus. J'en ai une 25ème, mieux lutter contre la pyrale du buis, effet dévastateur (j'ai en sto...

à écrit le 03/12/2018 à 15:01
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les grands médias nationaux, subventionnés par l'Etat (avec nos impôts) se sont invités honteusement (avec les hauts fonctionnaires de justice) dans les élections pour faire élire Macron, un haut fonctionnaire-banquier. Ce microcosme parisien, qui vi...

le 03/12/2018 à 17:16
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Je suis aussi le peuple, je ne suis pas parisien et je préfère m'informer avec des journaux subventionnés qu'à travers des réseaux sociaux mités par les extrêmes, droite ou gauche. Vous devriez d'ailleurs arrêter de critiquer ces journaux qui donnent...

le 04/12/2018 à 17:55
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cro-magnon était très intelligent, c'est grâce à lui que nous sommes là. Mais à lire ce que vous écrivez (vous dénigrez votre propre ancêtre) on se demande si cela valait tant d'efforts de sa part.

à écrit le 03/12/2018 à 14:38
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Les journalistes (pas tout à fait tous) sont dans le top trois des catégories les plus détestées et les moins écoutées après les politiques et les syndicats, alors c'est une non- info comme d'hab, et ils le savent.

à écrit le 03/12/2018 à 14:11
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Il suffit de regarder NEMANN OU BARBIER sur BFM vous constatez une propagande tres MACRON il faut dire aussi que le patron de BFM DRAGHI a finance la campagne macron ET LES JOURNALISTES SONT EXONEREs DE 7000€ sur leur revenu

à écrit le 03/12/2018 à 13:56
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Le problème des médias c'est que le sujet de leur propagande concerne ceux qui les écoutent!

à écrit le 03/12/2018 à 13:51
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La télévision et les médias dans leur ensemble même si plus ils diffusent et plus ils sont contrôlés forcément, ne sont là que pour les intérêts de leurs patrons actionnaires milliardaires évadés fiscaux et de leurs patrons politiciens. Ni plus ni mo...

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