En Italie, Iliad semble à l'affût de toutes les opportunités. Le groupe de Xavier Niel suit avec attention les rebondissements et la transformation de Telecom Italia. En difficulté, l'opérateur historique fait aujourd'hui l'objet de grandes manœuvres, qui pourraient bien changer le paysage des télécoms dans ce pays. Après avoir quasiment éconduit une offre de rachat du fonds américain KKR pour près de 11 milliards d'euros, l'état-major de Telecom Italia continue de plancher sur son « plan stratégique ». A savoir une scission entre son précieux réseau Internet fixe et ses activités de services, afin, in fine, de mieux les valoriser.
C'est dans le cadre de ce projet qu'Iliad est sorti du bois. Le groupe de télécoms de Xavier Niel, fondateur de Free dans l'Hexagone et de l'opérateur Iliad Italia dans la Botte, lorgne, selon la presse italienne, l'activité de services aux consommateurs de Telecom Italia. Il s'agirait, en clair, de mettre la main sur la division en charge de la fourniture de services télécoms aux particuliers de l'opérateur historique. Laquelle ne comprend, ainsi, pas le réseau, l'activité entreprises ou encore les services de cloud. Aujourd'hui, cette division n'a pas de statut juridique. Il faudra attendre cette fameuse scission entre les activités de services et le réseau pour qu'une telle opération soit possible.
Relations électriques entre Bolloré et Niel
Ses contours et ses modalités restent flous. D'après le quotidien La Repubblica, Iliad pourrait s'associer au fonds Apax Partners pour cette opération. Le fonds britannique s'était déjà associé au groupe français, il y a peu, pour tenter de racheter Vodafone Italia. Mais les journaux Il Sole 24 et La Stampa ont de leur côté indiqué qu'Iliad et Apax agissaient séparément. Interrogé par La Tribune, le groupe de Xavier Niel se refuse à tout commentaire.
Une telle opération serait aussi compliquée en raison des relations électriques entre Xavier Niel et Vincent Bolloré, dont le géant des médias, Vivendi, est le premier actionnaire de Telecom Italia à hauteur de 24%. En 2015, les deux milliardaires avaient déjà croisé le fer pour contrôler l'opérateur historique. A cette époque, Vivendi avait mené un raid sur Telecom Italia, qui n'avait guère été apprécié par le gouvernement italien. Xavier Niel était alors monté au capital de l'opérateur, jouant « l'alternative de l'industriel des télécoms face au financier breton », résumait en novembre dernier une source de BFMTV. Mais celui-ci a fini par jeter l'éponge pour se concentrer sur le lancement d'Iliad Italia.
L'échec du deal avec Vodafone Italia
Ce qui est désormais certain, c'est que Xavier Niel cherche par tous les moyens à se renforcer en Italie. Avant cet intérêt pour l'activité de service aux consommateurs de Telecom Italia, Iliad a tenté, au mois de février, de racheter son rival Vodafone Italia en s'alliant avec Apax Partners. Mais leur offre de 11,25 milliards d'euros a été retoquée par le géant britannique des télécoms. Après avoir cassé les prix du mobile, et s'être récemment lancé dans l'Internet fixe, Iliad Italia semble prêt à tout pour consolider un marché où la compétition n'a jamais été aussi féroce.
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