Rachat de Havas par Vivendi : Bolloré dans le collimateur de l'AMF

En juillet dernier, Vivendi a bouclé le rachat des parts du groupe Havas qui étaient détenues par le groupe Bolloré. Moins de deux mois plus tard, l'annonce des mauvais résultats du groupe Havas au deuxième semestre fait tiquer l'AMF.
Hugo Baudino
Avant l'opération, le Groupe Bolloré détenait 60% des parts du groupe Havas et 20% des parts de Vivendi.

L'entrepreneur breton et ses différents groupes pourraient une nouvelle fois se retrouver dans la tourmente. Toujours empêtré dans l'imbroglio Mediaset, Vincent Bolloré voit une autre de ses opérations teintée de soupçons: le rachat, par Vivendi, des parts du groupe Havas détenues par le groupe Bolloré. Prévu depuis quelques mois, cette opération est entrée dans le collimateur de l'autorité des marchés financiers (AMF) suite à la publication des mauvais résultats du groupe Havas il y a dix jours, selon des informations de BFM Business. Le géant français de la communication et de la publicité a annoncé une chute de 30% de ses bénéfices au second trimestre, l'obligeant à renoncer à son objectif de croissance annuelle.

L'accord d'acquisition du 11 mai prévoyait un rachat par le groupe Vivendi des parts du groupe Havas détenus par le groupe Bolloré. Et le prix par action a été fixé à 9,25 euros, soit le cours le plus haut. A ce moment là, pas de soupçons sur la transaction et une "autorisation des autorités de concurrence concernées" est annoncée par le groupe Vivendi au début du mois de juillet. Vivendi rachète donc 59,2% d'Havas au prix de 9,25 euros par action, soit un coût total de l'opération estimé à plus de 2,3 milliards d'euros.

| Lire aussi : Havas s'envole en Bourse après l'annonce du rapprochement avec Vivendi

Un calendrier suspect

Ce sont donc les mauvais résultats annoncés par Havas fin août qui vont faire tiquer l'AMF, le gendarme financier s'interrogeant sur ce calendrier. En effet, les rumeurs puis l'annonce du rachat par Vivendi a permis au cours de l'action d'Havas de se maintenir à un niveau très élevé, alors que les performances du groupe étaient déjà sur le déclin. In fine, ce qui pourrait être reproché à Bolloré relève du conflit d'intérêts : avoir voulu vendre ses parts d'Havas au prix le plus haut tout en connaissant très bien la situation financière du groupe Havas, et donc la future chute de la valeur des actions.

Car les liens entre les trois entités sont nombreux. Le groupe Bolloré détient 60% des parts du groupe Havas et 20% des parts de Vivendi. Le fils de Vincent, Yannick Bolloré, siège au conseil de Vivendi tout en étant PDG du groupe Havas et vice-président du groupe Bolloré. Juste en dessous de lui chez Havas, on retrouve Dominique Delport, qui siège également au conseil de Vivendi. Chez Vivendi, on assure que les deux dirigeants "se sont abstenus de voter pour le rachat d'Havas lors du conseil du 11 mai, tout comme Vincent Bolloré", selon les sources citées par BFM Business. Reste à savoir si cet argument sera suffisant pour convaincre le gendarme financier.

| Lire aussi : Vivendi confirme ses objectifs

(avec AFP)

Hugo Baudino

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Commentaire 1
à écrit le 05/09/2017 à 11:58
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Il faut se poser la question de savoir pourquoi il est poursuivi par l'AM, votre article ne parle pas des causes???

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