Semaine d'incertitudes à la Bourse de Paris

Malgré le soulagement apporté par Bâle III, le CAC 40 est resté stable sur la semaine (-0,1%), illustrant ainsi l'hésitation des investisseurs face aux incertitudes sur les perspectives économiques mondiales.

Après avoir amorcé une belle remontée depuis la fin août, la Bourse de Paris a semblé marquer le pas cette semaine qui avait pourtant très bien commencé.

Lundi, les investisseurs poussaient ainsi un "ouf" de soulagement après les arbitrages jugés cléments de Bâle III sur les nouvelles normes prudentielles dans le secteur bancaire. Une fois levée l'épée de Damoclès qui pesait depuis plusieurs mois sur les banques, le marché avait tout loisir pour repartir de l'avant.

Côté macroéconomie, les annonces étaient en outre porteuses avec de bons chiffres pour la production industrielle en Chine (+13,9% en août) et surtout le très net relèvement des prévisions de croissance de Bruxelles pour la zone euro. L'objectif est désormais fixé à 1,7% de hausse du PIB en 2010.

De fait, après une belle séance lundi (+1,1%), le CAC 40 alignait mardi une cinquième hausse d'affilée (+0,2%) pour revenir au seuil des 3.800 points. Une barre que l'indice parisien n'avait pas franchi depuis début août.

Mais, peine perdue, le CAC 40 a manqué de souffle pour aller buter contre le fameux plancher de verre à 3.780 points. Car après Bâle III, quel relais reste-t-il pour les marchés ? Pas grand chose à part beaucoup d'incertitudes.

"Le marché traverse une période de transition et manque, pour le moment, d'éléments pour s'orienter dans un sens ou dans l'autre", explique Fréderic Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM auprès de l'AFP (Agence France Presse).

Pas de quoi encourager les investisseurs qui se font rares sur les marchés actions. A Paris, exceptée la séance de vendredi marqué par l'arrivée à échéance de contrats (les "quatre sorcières"), le volume d'affaires a eu du mal à dépasser les 3 milliards d'euros. Les allocations d'actifs se dirigent vers les valeurs "refuge", et en premier lieu sur l'or qui vole de record en record.

Au final, le bilan sur la semaine traduit bien ces incertitudes puisque le CAC 40 n'affiche pas de direction claire, en légère baisse de 0,1%. Les investisseurs suivront donc de près mardi la décision monétaire de la Réserve fédérale américaine sur ses taux, les spéculations allant bon train sur une nouvelle intervention de la Fed pour soutenir l'économie.

PALMARES HEBDO

Au palmarès des valeurs, Carrefour a terminé la semaine en fanfare et réalise la meilleure performance hebdomadaire du CAC 40 (+6,8%). Le distributeur a séduit le marché en annonçant un plan de relance de ses hypermarchés qui devrait lui coûter près de 1,5 milliard d'euros. D'ici au début 2012, le numéro deux mondial de la distribution prévoit de convertir ou de rénover 500 hypermarchés dans ses cinq principaux pays que sont la France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique et la Grèce.

Belles performances aussi pour PPR (+5,2%) et Peugeot (+4,8%). De son côté, Lafarge progresse de 4% alors que dans un entretien à La Tribune, le PDG Bruno Lafont a tenu à rassurer sur la dette du cimentier en estimant qu'elle était "sous contrôle".

Dopées lundi par les annonces du comité de Bâle, les banques réalisent au final une semaine plutôt calme. Crédit Agricole progresse de 2,6%, Dexia de 0,5% et Société Générale de 0,2%. BNP Paribas affiche même une évolution négative avec un repli de 1,7%.

La plus forte baisse hebdomadaire du CAC 40 est signée GDF Suez. Le titre du groupe énergétique continue de sous-performer le marché et laisse 4,9% sur la semaine. Autre poids lourds du CAC 40, EDF (-3,6%) et Total (-2,9%) complètent le podium.

Hors l'indice phare de la Bourse de Paris, l'actualité a été chargée autour des fleurons de l'internet français, SeLoger.com et Meetic. Le premier fait l'objet d'une offre de rachat du géant allemand des médias, Axel Springer, qui propose 34 euros par action pour prendre le contrôle du site d'annonces immobilières.

Pas assez pour la direction de Seloger.com. Le marché, qui juge également peu intéressante l'offre de Springer, a parié sur une contre-offre plus attractive. Du coup, le titre s'est envolé de 26,3% sur la semaine.

Enfin,la fièvre spéculative a aussi dopé le cours de Meetic (+9,7%) alors que les investisseurs s'interrogent sur l'avenir de la société. Ses deux principaux actionnaires ont annoncé qu'ils avaient confié à Messier Partners un mandat "pour mener une réflexion stratégique sur la société et ses actionnaires".

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