Qui a dit que l'immobilier était en crise ? Pas les épargnants porteurs de parts de SCPI (sociétés civiles de placement immobilier), en tout cas. Les chiffres publiés ce mercredi par l'Aspim (l'Association des sociétés de placement immobilier) montrent que leur rendement moyen brut a été excellent : 6,05 % pour 2009. Le principe de ce placement, encore méconnu du grand public ? Acheter des parts de sociétés qui achètent des immeubles (le plus souvent de bureaux) afin de les louer. Une fois les frais de gestion déduits, les revenus locatifs sont reversés aux porteurs de part. Une bonne façon de faire de l'investissement locatif en laissant des professionnels s'occuper de tout.

Depuis 1997, les SCPI dites de rendement rapportent plus de 6 %, sauf en 2008 où elles ont affiché 5,74 %. Leur regain l'an dernier a de quoi étonner, vu la faible progression, voire la baisse, des loyers. Le premier élément d'explication provient de la méthode de calcul : le taux est obtenu en divisant les revenus locatifs par la valeur moyenne des parts au 1er janvier 2009 (même si l'épargnant les a acquises plusieurs années auparavant).

Or, le prix de la part avait chuté de 5,06 % l'année précédente. En mettant de côté ce facteur, le rendement des SCPI pour 2009 tombe de 6,05 % à 5,74 %... un chiffre identique à celui de 2008. Une autre raison est avancée par l'Aspim : « Un peu comme pour les fonds en euros, les gérants de SCPI disposent de réserves mises de côté les années précédentes, qu'ils peuvent utiliser afin de maintenir un rendement satisfaisant », détaille Arnaud Dewachter, son secrétaire général.

La bonne nouvelle, c'est que le prix des parts a également augmenté de 5,21 % en 2009. « Nous avons assisté à un rattrapage des baisses subies par de grosses SCPI en 2008. » Côté fiscalité, les dividendes doivent être déclarés comme n'importe quel revenu. Au moment de la revente des parts, la fiscalité des plus-values immobilières s'applique (exonération au bout de quinze ans).

Si la collecte a presque stagné en 2009 (-?1 % à 869 millions d'euros), le phénomène le plus notable est l'explosion des SCPI investissant dans l'immobilier résidentiel, en bénéficiant de la loi Scellier. Alors que la première SCPI Scellier a été lancée en juin par BNP Paribas, cette nouvelle catégorie a recueilli 53,3 % de la collecte totale des SCPI (463 millions d'euros). Généralement, ce type de SCPI rapporte un peu moins (autour de 3 à 4 % par an). Mais l'avantage fiscal associé les rend très attractives. n

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