La question de la taxation des biens de luxe autre qu'immobilier n'a toujours pas été tranchée. Mercredi, lors de la présentation du Budget 2018 par le gouvernement, la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune a été confirmée, ainsi que son remplacement par l'Impôt sur la fortune immobilière (IFI). Dès 2018, seul le patrimoine immobilier sera taxé et tous les placements et valeurs mobilières ne seront pas concernés par ce nouvel impôt. Le flou demeure donc sur les produits de luxe tels que les yachts, jets privés, voitures de collection ou encore cheveux de courses.
Mais ce flou pourrait bientôt être dissipé, sous l'impulsion de certains députés de la majorité présidentielle, principalement des anciens du parti socialiste. Ainsi, le député LREM Joël Giraud, rapporteur du budget, a jugé souhaitable vendredi de "revoir" certains aspects de la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF) afin de taxer certains produits de luxe, comme les yachts, les jets privés ou les chevaux de course", dans un entretien accordé au journal Le Parisien. S'il défend une réforme de l'ISF qui va permettre "de réinjecter des liquidités dans l'économie", il estime qu'elle doit être corrigée concernant certains aspects.
"Les yachts, les jets privés, les chevaux de course, les voitures de luxe ou encore les lingots d'or ne sont plus pris en compte dans le nouvel impôt sur la fortune immobilière", explique le député, ex-PRG rallié à la majorité présidentielle.
"Ce n'est pas possible ! Des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés", ajoute-t-il.
"Un yacht, c'est m'as-tu-vu, ce n'est pas productif pour l'économie".
Edouard Philippe assume
Interrogé par François Lenglet sur la question lors de son passage à l'Émission politique le 28 septembre 2017, Édouard Philippe a assumé le fait que les "signes extérieurs de richesse" ne fassent pas partie du nouvel impôt, au même titre que le valeurs mobilières.
>> REPLAY : (Re)voir "L'Emission politique" avec Edouard Philippe
L'IFI est censé libérer les capitaux mais aussi permettre aux grandes fortunes de revenir en France. Cela confirme donc l'idée d'un cadeau aux plus fortunés, comme l'ont relevé de nombreuses personnalités et organisations politiques.
Le Premier ministre a également précisé que cela n'empêche pas que ces différents biens luxueux soient "par ailleurs taxés". Selon les Échos, un compromis pourrait être trouvé par le biais d'une "hausse des taxes catégorielles sur les signes extérieurs de richesse", avec une redistribution des sommes collectées à des "missions d'intérêt général" liées à chacun des biens. Ainsi, les taxes prélevées sur les jets serviraient à financer la dépollution de l'air, celles sur les jets paieraient la sécurisation des côtes maritimes, etc.
Encore faut-il que les propriétaires de yachts n'aillent pas immatriculer leur bateau dans un paradis fiscal, comme c'est devenu en quelque sorte la coutume, au vu des révélations de Mediapart sur les "Malta Files"...
(avec l'AFP)
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