Emploi des jeunes : la France peut mieux faire

Alors que les partenaires sociaux et le gouvernement planchent sur l'emploi des jeunes, le Conseil d'orientation pour l'emploi a décidé de contribuer au débat en apportant un diagnostic très complet de la situation.
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Très touchés par un chômage qui atteint 24,2%, surreprésentés dans les contrats précaires, particulièrement touchés par la crise..., la situation des jeunes sur le marché du travail n'est guère enviable. A lire le diagnostic sur l'emploi des jeunes réalisé par le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE), on voit qu'il y a urgence à réagir.

D'autant que la France est mal placée. S'appuyant sur les données de l'OCDE, le COE souligne qu'en 2009, le taux de chômage des 15-24 ans dans l'Hexagone était deux fois supérieur à celui des Pays-Bas, de l'Allemagne et de l'Autriche. La France figurait ainsi en queue de peloton des pays de l'OCDE. Les auteurs de ce rapport observent néanmoins que "les bonnes performances de certains pays en matière d'emploi des jeunes tiennent pour beaucoup à des différences structurelles". L'Allemagne compte par exemple 1,6 million d'apprentis, la France seulement 600. 000. Et aux Pays-Bas comme au Danemark, 40% des jeunes cumulent études et emplois.

Si le COE, présidé par Marie-Claire Carrère-Gée, se garde dans son rapport de toutes recommandations, il rappelle néanmoins l'importance des mesures conjoncturelles (soutien à l'alternance, contrats aidés, accompagnement des chômeurs de longue durée...) pour faire face aux conséquences de la crise. Et surtout leur stabilisation. Il rappelle également que les contrats aidés montrent de meilleurs résultats dans le secteur marchand et, qu'à ce titre, ils doivent être "privilégiés".

Améliorer l'orientation scolaire des jeunes

Il rappelle également que l'influence de la formation initiale est déterminante et que sur le marché du travail, ce sont les non diplômés, comme les "mal diplômés" (un diplôme élevé dans une filière sans beaucoup de débouchés), qui rencontrent des difficultés importantes. Pour enrayer cette situation, il estime prioritaire d'agir sur l'offre de formation, d'améliorer l'orientation scolaire des jeunes et de mieux articuler formation initiale et formation continue.

Le COE note également que les formations en alternance présentent de bons résultats en termes d'insertion professionnelle. Et il rappelle que dans son rapport sur l'orientation scolaire et professionnelle des jeunes, il insiste sur la nécessité de développer des modules d'enseignement en alternance dans la dernière année de chaque formation d'enseignement supérieur.

Développer des dispositifs de soutien matériel ou financier

Le Conseil souligne par ailleurs l'intérêt du contrat de professionnalisation, particulièrement adapté à certaines jeunes qui ont connu des problèmes d'insertion dans l'emploi et ne souhaitent pas retourner en formation dans un cadre scolaire. Avant d'ajouter qu'il "paraît nécessaire de développer de dispositifs de soutien matériel ou financier, afin que les jeunes ne soient pas contraints par ces problèmes dans leur recherche d'emploi".

Enfin, en matière de formation et d'emploi, le COE pointe "une gouvernance partagée entre de nombreux acteurs (Etat, partenaires sociaux, régions, communes, etc.) et insuffisamment coordonnée".

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