Le Premier ministre japonais reste aux manettes de la Finance

Le nouveau Premier ministre du Japon a attribué vendredi le portefeuille des Finances à un député relativement novice, signalant ainsi sa volonté de garder la haute main sur la politique économique.
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Un député inexpérimenté nommé ministre des Finances au Japon. Le chef du gouvernement, Yoshihiko Noda, était ministre des Finances du gouvernement sortant de Naoto Kan. Élu mardi par le parlement japonais, il est le sixième Premier ministre du pays en cinq ans et son nouveau gouvernement se trouve confronté à des défis immenses. Il a choisi Jun Azumi, 49 ans et ancien présentateur sur la chaîne publique NHK, après que son candidat privilégié, Katsuya Okada, ait refusé le poste. Koichiro Gemba, 47 ans et ancien ministre de la Stratégie nationale, est le nouveau ministre des Affaires étrangères, a dit le porte-parole du gouvernement en annonçant sa composition.

Yoshio Hachiro, ancien membre du Parti social démocrate, a été nommé ministre du Commerce. Il devra définir la nouvelle politique énergétique du pays, bouleversée par l'accident nucléaire à la centrale de Fukushima.Motohisa Furukawa, ancien conseiller au ministère des Finances, sera ministre de l'Economie et à ce titre chargé des réformes fiscales et de la sécurité sociale.Les positions de Jun Azumi en matière économique sont peu connues. Cet ancien vice-ministre de la Défense aura notamment à gérer les politiques monétaire et budgétaire, alors que le yen reste à un niveau très élevé contre le dollar et l'euro, et que la dette se maintient à près de deux fois le produit intérieur brut.

Ouverture

Selon Jesper Koll, de la banque d'investissement JP Morgan à Tokyo, le Premier ministre décidera seul de la politique économique."Etant donné qu'il voudra avoir l'emprise sur le ministère des Finances, aucun homme politique ne veut de ce boulot car la politique fiscale et budgétaire sera faite par le Premier ministre", a dit Jesper Koll. Le nouveau Premier ministre a nommé comme numéro deux de son gouvernement un allié, Osamu Fujimura, au poste de secrétaire général. À 61 ans, ce dernier aura ainsi le rôle de porte-parole du gouvernement et sera chargé de la coordination interministérielle et des relations avec les partis au pouvoir et d'opposition.

Le gouvernement devra jeter les bases d'une nouvelle politique énergétique tout en tentant d'endiguer la crise nucléaire dans la région de la centrale accidentée de Fukushima.La reconstruction du nord-est du pays après le séisme et le tsunami du 11 mars ne fait que commencer, et alors que le pays est lourdement endetté, il devra trouver les ressources budgétaires pour des prestations sociales en hausse en raison du vieillissement de la société nipponne.

Le nouveau gouvernement va enfin devoir composer avec un parlement divisé, la chambre des représentants (chambre basse) étant contrôlée par le PDJ mais la chambre des conseillers (chambre haute) étant dominée par l'opposition.Dans une première démarche d'ouverture, Yoshihiko Noda a proposé jeudi aux deux grands partis de l'opposition, le PLD (Parti libéral-démocrate) et le Nouveau Komeito, de créer avec le Parti démocrate (PDJ) au pouvoir des groupes de travail communs autour de la reconstruction du pays, des réformes fiscales, et des possibles mesures de soutien à l'économie.

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