Le taux de chômage au Japon a reculé d'un dixième de point en juin à 4,3% de la population active, et la consommation des ménages a augmenté (+1,6%) pour le cinquième mois d'affilée, quoique moins que prévu, a annoncé mardi le ministère des Affaires intérieures. On recensait fin juin au Japon 2,88 millions de chômeurs, soit 8,3% de moins qu'un an plus tôt, pour une population active en repli de 0,5% sur un an à 65,91 millions d'individus, a précisé le ministère dans un communiqué. Cette baisse du chômage, la deuxième d'affilée, est intattendue: les économistes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendaient en moyenne à ce que le taux reste stable à 4,4%. Quant à la progression de la consommation, elle s'est avérée moins forte que prévu, les économistes tablant sur +2,9%.

L'écart entre les offres et les demandes d'emploi s'est resséré en juin pour le treizième mois consécutif: on comptait à la fin du mois 82 offres de travail pour 100 demandes, contre 81 offres en mai, selon des chiffres publiés séparément par le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales. "Le marché de l'emploi au Japon continue à s'améliorer au fur et à mesure que l'économie du pays tout entière redémarre", a commenté Naoko Ogata, économiste au Japan Research Institute. "Mais la fin des mesures incitatives en faveur de l'automobile plus tard cette année pourrait refroidir l'ardeur des consommateurs", a-t-elle averti. Le marché de l'emploi et la consommation au Japon profitent en effet depuis quelques mois d'un regain d'activité dans le secteur automobile, dopé par un programme gouvernemental de subventions à l'achat de voitures écologiques.

Le regain de vigueur de la consommation est également le résultat d'un rebond technique après la longue période de morosité qui avait suivi le séisme, le tsunami et l'accident nucléaire du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon. En juin, les dépenses des Japonais dans le secteur des transports ont bondi de 19,9% sur un an, dopées par un programme de subventions à l'achat de voitures écologiques. Les dépenses pour le logement ont augmenté de 15,5%. En termes nominaux, c'est à dire sans tenir compte de l'évolution des prix, la consommation des ménages nippons a augmenté de 1,5%. La consommation des ménages salariés, qui compte pour environ 60% du total, a pour sa part diminué de 3,8% sur un an. Le revenu moyen d'un ménage salarié japonais a augmenté de 2,5% à 292.937 yens (2.929,37 euros).